Gaz : des stocks européens suffisamment remplis pour l’hiver ?
Alors que l’hiver 2023-24 se rapproche toujours plus, les souvenirs des difficultés et des troubles vécus lors du précédent ne font que se renforcer. Avec une interrogation : les stocks européens de gaz se remplissent-ils à un rythme permettant de voir venir la saison froide avec sérénité ? Force est de constater que le remplissage de ces stocks est, de manière globale, très bon, même en avance par rapport aux chiffres prévus. Pourtant, tous les pays européens doivent rester vigilants et se « préparer à des vents contraires » d’après l’avis de certains spécialistes. La crise énergétique née en 2022 guette encore, avec des prix du gaz toujours prompts à flamber plus vite qu’il ne faut de temps pour le dire. Entre optimisme et prudence, Choisir.com vous dresse un état des lieux complet de la situation gazière en Europe.

Les réserves européennes de gaz remplies à 90 %, en avance sur le calendrier prévu
En ce début du mois de septembre 2023, l’arrivée prochaine de l’hiver est déjà dans tous les esprits. Pour voir venir de façon sereine cette saison qui entraîne de fortes conséquences énergétiques, les objectifs européens sont doubles :
- remplir de manière efficace leurs stocks de gaz ;
- être économe dans leur consommation de cette énergie.
La raison expliquant ces obligations : la guerre en Ukraine, déclenchée par la Russie de Vladimir Poutine en février 2022. Ce conflit militaire et diplomatique a déjà été responsable de la crise énergétique qui a éclaté l’an dernier. La forte baisse des flux de gaz naturel russe avait obligé les États européens à faire exploser leurs importations de GNL (gaz naturel liquéfié) en 2022. Ces décisions avaient permis aux habitants du Vieux continent de passer l’hiver 2022-23 sans trop de problèmes, malgré de nombreuses incertitudes.
C’est cette situation incertaine que l’Union européenne a cherché à éviter pour l’hiver 2023-24. Afin de s’y préparer au mieux, ainsi qu’aux futures saisons hivernales, un cadre législatif bien spécifique a été adopté dès le mois de juin 2022. Celui-ci, contraignant, obligeait les 27 États membres à atteindre collectivement un taux de remplissage de leurs stockages de gaz de 90 % au 1er novembre de chaque année. Puis, en novembre 2022, la Commission européenne a fixé un calendrier dans le but d’établir précisément des seuils de remplissage pays par pays pour 2023.
Où en est-on aujourd’hui, alors que le mois de septembre vient de débuter ? C’est le groupe Gas Infrastructure Europe (GIE), une association qui rassemble les opérateurs européens d’infrastructures de stockage, qui nous l’indique. Selon ses chiffres du vendredi 18 août dernier, les stockages européens s’élevaient à :
- 90,92 % de leurs capacités en moyenne ;
- soit environ 93 milliards de mètres cubes de gaz au total.
Il s’agit donc d’une donnée extrêmement positive puisque les réserves européennes de gaz dépassent ainsi le seuil des 90 % demandés en avance sur le calendrier. Cette barre est même atteinte deux mois et demi avant l’échéance fixée au 1er novembre !
D’après la Commission européenne, ce taux de 90 % peut couvrir jusqu’à un tiers de la demande de gaz du continent cet hiver. Cela a fait dire à la Commissaire européenne Kadri Simson que « l’UE est bien préparée pour l’hiver, cela contribuera à stabiliser davantage les marchés [énergétiques] dans les mois à venir ».
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faire une simulationMalgré tout, la prudence doit rester de mise en vue de l’hiver 2023-24
Au cas par cas des pays de l’UE, les niveaux de remplissage sont fort logiquement variables selon les États :
- les stocks de gaz de la Lettonie sont remplis à 77 % ;
- ceux de l’Espagne à plus de 99 % ;
- en ce qui concerne la France, le « solde intermédiaire » à atteindre au 1er septembre était fixé à 81 %. D’après Gas Infrastructure Europe, les 82 % avaient déjà été dépassés lors de la mi-août. Notre pays affiche désormais un taux de remplissage de 84 %.
Pourquoi la Commission européenne a-t-elle imposé un calendrier si strict et précis pour chacun des membres de l’Union ? Les buts de cette politique sont fort logiques et multiples :
- d’abord, renforcer l’autonomie du continent dans le domaine de l’énergie ;
- ensuite, assurer la sécurité énergétique de l’ensemble de ses habitants ;
- enfin, réduire la dépendance européenne aux approvisionnements de gaz naturel russe. Cette part, qui s’élève à 15 % au premier trimestre, a été divisée par deux en un an.
Dans ce but, l’Europe a également augmenté ses achats de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance des États-Unis. Toutefois, il faut signaler aussi que le géant américain n’est pas le seul pays d’où les Européens importent du GNL. Comble de l’absurde, ce gaz fossile nous parvient également de… Russie. Sur les sept premiers mois de l’année 2023, les importations de GNL russes ont même progressé de 40 % par rapport à la même période de 2021. Voilà ce qu’indiquent des données relayées par Global Witness, une ONG luttant contre le pillage des ressources naturelles dans le monde. Est-ce logique (et honnête) de réduire les importations russes de gaz naturel pour augmenter celles de GNL ?
Dans tous les cas, ces achats visent à sécuriser l’hiver prochain des Européens d’un point de vue énergétique. Ce taux de remplissage à 90 % signifie-t-il pour autant qu’il faut se laisser aller à un optimisme et une sérénité à toute épreuve ? Pas forcément.
En effet, les cours du gaz restent encore volatiles et le marché demeure de ce fait toujours vulnérable. Début août, les cours avaient d’ailleurs bondi, et ce pour diverses raisons :
- un fort retour de la demande asiatique ;
- des menaces de grèves en Australie dans d’importantes installations gazières.
Un contexte particulier dont est consciente Kadri Simson. « La Commission continuera de surveiller la situation afin que les niveaux de stockage restent suffisamment élevés à l’approche de l’hiver », a-t-elle déclaré. Dès le mois de juillet, le ministre tchèque de l’Énergie Jozef Síkela avait déjà incité à la prudence. « La partie n’est pas terminée, avait averti le responsable politique. Nous devons rester sur nos gardes et nous préparer à des vents contraires ». De forts rebonds des prix du gaz dans les semaines ou les mois à venir pourraient ainsi compliquer la situation au seuil de l’hiver.
La réduction de la consommation, un autre levier nécessaire pour passer l’hiver au chaud
En plus du remplissage des stocks de gaz, un dernier levier pourrait aider à se prémunir contre toute nouvelle crise énergétique cet hiver. Lequel ? L’engagement pris par les 27 États de l’Union de diminuer leur consommation de gaz entre les mois d’avril 2023 et de mars 2024. Cette réduction devrait s’élever à 15 % vis-à-vis de la moyenne enregistrée sur les années 2017-2022.
L’an passé, ces mêmes pays étaient même parvenus à dépasser cet objectif. La réduction de la consommation gazière en Europe s’était alors élevée à 18 % entre août 2022 et mai 2023 par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Ces très bons résultats ont pu s’expliquer grâce à deux facteurs :
- une météo plutôt clémente et un hiver plus doux que prévu à la base ;
- la sobriété énergétique que les ménages et les entreprises ont été obligés de mettre en place du fait des tarifs très élevés de l’énergie à l’époque.
Il ne fait que peu de doute que l’ensemble des familles et des entreprises européennes feront encore très attention cet hiver à leur consommation de gaz. Un tel comportement permettra de réduire l’utilisation du stock encore disponible comme de réaliser des économies plus que bienvenues sur leur facture.
Vous aussi, vous êtes dans cet état d’esprit et comptez faire preuve de sobriété d’ici à la fin de l’année ? Sachez que, pour parvenir à faire des économies, un changement de fournisseur peut aussi parfois être une solution efficace. C’est même un droit que possède chaque consommateur de gaz (et d’électricité). Une telle éventualité serait de nature à vous intéresser, mais vous ne sauriez pas trop vers qui vous tourner ? Dans ce cas, n’hésitez pas à aller consulter le Comparateur Gaz de Choisir.com. Cet outil pratique et simple à utiliser vous offre un comparatif de nombreuses offres du marché. Vous pourrez y trouver toutes les informations utiles à votre réflexion et à votre prise de décision. Vous pouvez même être rappelé gratuitement par un conseiller, à un moment qui vous convient. Pour passer le prochain hiver au chaud et sans stress pour sa facture, votre changement de fournisseur n’est finalement qu’à quelques clics !
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