Tout savoir sur l’effacement diffus
L’effacement diffus ou résidentiel consiste à limiter la consommation électrique (voire à la couper) d’un consommateur particulier ou professionnel. On parle aussi parfois de « gestion active de la consommation électrique » ou d’« effacement de consommation électrique résidentielle ». Il permet de contribuer à l’équilibre du réseau électrique français et de faire des économies d’énergie. Plus concrètement, en quoi consiste l’effacement diffus ? Comment le mettre en place chez soi ? Choisir.com fait le point.
L’effacement diffus : définition et enjeux
Qu’est-ce que l’effacement diffus ? Êtes-vous concernés en tant que particulier ? Quels enjeux entourent cette pratique ? C’est à toutes ces questions que va répondre la partie ci-dessous.
Définition de l’effacement diffus
D’après la définition de l’Ademe (Agence de la transition écologique), « l’effacement résidentiel », ou « effacement diffus » consiste à réduire temporairement la consommation d’électricité d’un grand nombre de petits sites, en particulier de logements. Il s’agit, par exemple, d’interrompre brièvement (entre 15 et 20 minutes), mais de façon coordonnée, l’alimentation des appareils électroménagers qui consomment le plus d’électricité (radiateurs, chauffe-eau ou climatiseurs) à l’intérieur de ces logements afin de réduire la demande totale d’une région ou du pays.
Les origines de l’effacement diffus
L’effacement diffus concerne en grande partie les particuliers, plus précisément leurs appareils énergivores (radiateurs électriques et chauffe-eau par exemple). Là encore, c’est un moyen efficace de faire baisser la consommation nationale d’électricité. D’après le bilan électrique RTE de 2022, les ménages représentent 34 % de la consommation nationale de l’Hexagone. Il s’agit du plus gros consommateur d’électricité en France.
L’effacement diffus trouve ses origines dans les contrats d’électricité et les capacités de production d’énergie.
Heures Pleines / Heures Creuses, EJP, Tempo : rappel des origines de l’effacement diffus
Pour inciter les ménages à consommer moins d’électricité lors des pointes de consommation, EDF a lancé en 1965, l’option tarifaire heures pleines/heures creuses :
- en heure pleine, le prix du kWh d’électricité est plus élevé (0,2460 €/kWh) que le tarif de Base en vigueur en août 2023 (0,2276 €/kWh) ;
- en heure creuse, souvent la nuit, le tarif de l’électricité est moins élevé (0,1828 € kWh).
Cela s’est poursuivi avec la création, dans les années 1980, de l’option Effacement jour de pointe (EJP), puis dans les années 1990 de Tempo. Ces options du Tarif Bleu d’EDF s’appliquent selon les modalités suivantes :
- Tempo : comme pour les heures pleines et creuses, le prix du kWh varie selon l’heure d’utilisation mais il fluctue aussi selon les jours. Il est très élevé en jour rouge (22 jours par an), moyennement en jour blanc (43 jours par an) et plus bas en jour bleu (le reste de l’année) ;
- EJP : le prix du kWh reste le même, quelle que soit l’heure de la journée. En revanche, il varie selon les jours de l’année. Il est très élevé lors des jours de pointe mobile (22 jours par an) et plus bas le reste de l’année.
Des options qui ont (presque) toutes disparu du catalogue des offres d’EDF
Ces différentes options visaient à engager les ménages à déplacer leur consommation à d’autres moments, lorsque la demande sur le réseau est moindre. Depuis 1998, l’option EJP n’est plus commercialisée. Elle a été maintenue pour les foyers l’ayant choisie avant 1998. Elle concerne aujourd’hui moins d’1 % des ménages en France.
Difficile de savoir exactement ce qui a poussé EDF à faire évoluer ses offres. On peut penser qu’il s’agit des chocs pétroliers de 1973 et 1979. À l’époque, la France dépend avant tout des hydrocarbures pour fabriquer de l’électricité. Les chocs pétroliers entraînent une hausse du cours des hydrocarbures (gaz, pétrole, charbon, etc.). Le gouvernement français décide donc de mettre en place plusieurs directives :
- l’accélération du programme nucléaire civil pour créer plus de centrales nucléaires afin de produire de l’électricité ;
- la mise en place de politiques incitant aux économies d’énergie (création de la première réglementation thermique, la RT 1974 pour que les bâtiments minimisent leur consommation et mise en place du changement d’heure).
Dans ce contexte, il est fort probable qu’EDF, alors entreprise 100 % détenue par l’État, ait choisi de faire évoluer ses offres en proposant EJP. En effet, les heures pleines et les heures creuses ne prennent pas en compte le calendrier. Or, les pointes de consommation arrivent souvent en plein hiver, soutenues par l’usage du chauffage électrique, mettant en danger l’équilibre du réseau. En faisant un différentiel des prix selon les jours, on engage de nombreux ménages à effacer leur consommation lors des jours les plus susceptibles de susciter un pic de consommation.
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Contribuer à l’équilibre du réseau national
L’effacement intervient lors de pointe de consommation sur le réseau électrique. En effet, l’électricité est une énergie qui ne peut pas se stocker à grande échelle. Il faut la consommer au moment de la production.
Lorsque la demande est supérieure à la capacité de production, le réseau entre en tension. Un risque de black-out, une panne généralisée, se fait sentir. Pour éviter cela, le gestionnaire de transport d’électricité RTE, en charge de l’équilibre production-consommation à trois choix :
- importer de l’électricité depuis les pays voisins. Cette électricité est souvent produite à base de charbon ou de gaz, c’est-à-dire des énergies fossiles. C’est donc cher et polluant ;
- faire jouer l’effacement de consommation. Encourager les acteurs spécifiques (industries, ménages, etc.) à réduire leur demande en électricité sur le réseau ;
- procéder à des délestages, des coupures ponctuelles. Cela n’intervient qu’en dernier ressort.
Faire face aux crises énergétiques
Cette crise qui frappe tous les pays du globe s’est récemment rajoutée dans l’équation. La forte reprise économique après la récession du Covid-19 l’a provoquée, établissant des records avec notamment une hausse de la demande mondiale d’électricité de +6 % (+1 500 TWh).
Elle a ensuite été amplifiée par le conflit russo-ukrainien l’année suivante avec l’arrêt des livraisons de gaz (16,6 % de la production mondiale en 2020) et d’électricité (10 % de la production mondiale russe).
À cette crise mondiale se sont rajoutés d’autres problèmes nationaux :
- arrêt de 25 des 56 réacteurs nucléaires depuis le printemps 2022 en raison de la corrosion ou des visites décennales ;
- la faible disponibilité de l’hydraulique en France en 2022 du fait de la sécheresse.
Toutes ces problématiques contribuent à créer un climat énergétique tendu. Une politique de l’économie et de la résilience est alors mise en place, dans laquelle l’effacement diffus joue un rôle majeur.
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faire une simulationEffacement industriel et effacement diffus : quelles différences ?
Comme son nom l’indique, l’effacement industriel concerne les entreprises de grande taille et les sites industriels. Certaines industries signent un contrat d’effacement avec RTE et avec leur fournisseur d’énergie ou avec un opérateur d’effacement.
En échange d’avantages financiers, elles acceptent de soutirer moins d’énergie au réseau lors d’un pic de consommation. Pour cela, elles peuvent :
- ralentir, voire stopper, leur activité. Elles diminuent leur consommation d’électricité à un instant T donc, mécaniquement, la demande sur le réseau électrique baisse ;
- passer sur un groupe électrogène. En faisant appel à une source d’énergie indépendante, elles ne consomment pas d’électricité du réseau.
Le fournisseur historique propose d’ailleurs à ses clients professionnels une offre comprenant une rémunération en échange d’un engagement à baisser sa consommation sur un format défini à l’avance. L’avantage ? Elle est distincte d’une offre de marché.
Format | Durée |
---|---|
Long / Jour | 13 heures |
Court / Matin | 4 ou 2 heures |
Court / Soir | 2 heures |
En échange, EDF s’engage à verser une rémunération spécifique à chaque format comprenant :
- une part fixe selon la capacité d’effacement en €/kW ;
- une part variable (en €/kW) qui rémunère l’énergie effacée en €/MWh.
L’effacement, quant à lui, est réalisé de deux façons différentes, soit :
- l’activation de groupes électrogènes (avec ou sans solution de télépilotage) ;
- l’interruption de tout ou partie de vos process (si l’activité du client le permet).
Zoom sur le boîtier Voltalis
Pour faciliter la mise en place de l’effacement résidentiel, sont apparus par la suite des outils pour suivre sa consommation électrique (Ecojoko, Conso Live, Lite, etc.) existent. Parmi eux figurent les boîtiers gestionnaires d’énergie avec Voltalis.
Ce boîtier a la particularité de piloter vos radiateurs électriques et votre chauffe-eau. Ce petit boîtier reçoit un signal de la part de RTE lors des pics de consommation. À ce moment-là, il s’active et éteint les radiateurs électriques pour une durée d’environ 15-20 minutes. Il décale également la mise en route du chauffe-eau de quelques minutes.
Qui peut installer un boîtier Voltalis chez lui ?
Tous les ménages ne peuvent pas disposer du boîtier Voltalis. Il concerne uniquement les foyers chauffés à l’électricité disposant d’au moins trois radiateurs électriques dans leur logement.
Pour demander à disposer d’un boîtier Voltalis, les consommateurs peuvent remplir gratuitement un formulaire sur le site Voltalis.
Un gestionnaire Voltalis, combien cela coûte ?
Voltalis est l’unique opérateur d’effacement résidentiel en France. Il propose un boîtier gratuit à raccorder sur vos équipements de chauffage et sur votre cumulus électrique par un technicien. Cette solution est gratuite puisque Voltalis est rémunéré par RTE.
En effet, Voltalis reçoit une rémunération car il participe à l’équilibre du réseau électrique en aidant RTE dans sa mission. Concrètement, Voltalis est « récompensé » par le gestionnaire de réseau de transport car il évite une importation d’électricité depuis les pays voisins.
Comment installer un boîtier Voltalis ?
Les ménages souhaitant pratiquer l’effacement diffus peuvent donc se rapprocher de Voltalis. L’installation du boîtier sera réalisée par un technicien mandaté par l’entreprise. Elle dure une trentaine de minutes. L’installation est également gratuite, et sans abonnement.
L’effacement diffus : quels bénéfices pour les ménages ?
L’effacement diffus est un moyen pour les ménages de faire des économies d’énergie. Il s’agit également d’un geste ancré dans une démarche d’écologie. Voyons cela ensemble.
Des économies d’énergie sans perte de confort
L’effacement diffus permet à un foyer de faire baisser sa facture d’électricité. « Sur l’année, cela peut représenter jusqu’à 15 % d’économies d’énergie » fait savoir Voltalis.
Si l’on considère que la facture d’électricité moyenne des Français est de 834,02 € par an, cela représente une économie annuelle de 125,11 € environ.
Cette diminution de la facture se fait presque sans perte de confort. En effet, l’arrêt des radiateurs est trop bref pour engager une perte de température dans la pièce. D’autre part, en ce qui concerne la production d’eau chaude, il s’agit d’un décalage minime.
Si vous aviez besoin d’eau chaude ou de chauffage immédiatement, il est possible de contrôler le boîtier via une application mobile, MyVoltalis et de réactiver vos équipements. C’est donc sans contrainte.
Un engagement dans la transition énergétique
Outre des économies sur la facture, l’effacement diffus permet une économie d’énergie et donc une diminution des émissions de CO2 de votre logement. L’Ademe considère que le chauffage électrique rejette 147 gCO2e par kWh. C’est donc un moyen de réduire l’impact environnemental du chauffage de votre logement.
Prenons l’exemple d’un chauffage de 1 000 W ou 1 kW. Il dépense en une heure 1 kWh de chauffage, soit 147 gCO2e. En l’éteignant pendant 20 minutes, on peut éviter de rejeter 49 gCO2e.
D’autre part, il permet de verdir le mix énergétique. Si un pic de consommation se fait sentir en hiver (lors d’un jour de grand froid), RTE peut compter sur les capacités d’effacement pour faire baisser la tension sur le réseau. Une demande moindre entraîne une baisse de production, on peut donc mieux évaluer à combien de MW va être portée la quantité d’énergie nécessaire à la France entière.
Bien entendu, cela n’est pas une science exacte. Il est impossible de prévoir précisément le comportement des ménages. Très concrètement, RTE ne sait pas quand une ampoule va être allumée ou un lave-vaisselle va être lancé, ni à quelle heure.
Toutefois, une meilleure connaissance du marché permet à RTE d’injecter en priorité de l’électricité verte, et ensuite de faire appel au nucléaire, puis en dernier recours au thermique.
Effacement diffus : quelles perspectives ?
Aujourd’hui Voltalis équipe environ 200 000 foyers en Europe, mais, on peut penser que cette solution connaîtra un essor. En effet, l’effacement diffus permet à une multitude de ménages de faire des économies d’énergie, et ce gratuitement.
Nombreux sont les acteurs à s’y intéresser. Voltalis multiplie les partenariats visant à équiper de plus en plus de monde. À titre d’exemple, Voltalis a signé des accords de partenariat avec 500 acteurs dans le monde. En France, plus de 400 collectivités territoriales partenaires soutiennent Voltalis, dont :
- la métropole Grand Lyon ;
- l’agglomération du Golfe du Morbihan-Vannes ;
- Nîmes Métropole ;
- la communauté d’agglomération Paris-Saclay ;
- la métropole de Clermont Auvergne ;
- Alpes Isère Habitat ;
- Brest Métropole ;
- la Fédération départementale d’énergie du Pas-de-Calais ;
- la Communauté d’agglomération de Paris – Vallée de la Marne ;
- la Régie immobilière de la ville de Paris, un bailleur social ;
- Seqens, bailleur du groupe Action Logement ;
- Domofrance, principal bailleur social de la région Nouvelle Aquitaine.
En signant ces partenariats, Voltalis espère toucher plusieurs centaines de milliers voire des millions de logements éligibles à sa solution.
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