Bouilloires énergétiques l’été : l’alerte de la Fondation Abbé Pierre
Le dérèglement et le réchauffement climatique imposent des épisodes de canicule qui se font toujours plus présents et intenses. Avec un problème majeur : celui de transformer des milliers de logements en « bouilloires énergétiques » devenant inhabitables… et même dangereuses pour la santé. Le 26 juin 2023, la Fondation Abbé Pierre a décidé de tirer la sonnette d’alarme par le lancement d’une campagne de sensibilisation à cette précarité énergétique d’été. Dans la crise du logement que traversent actuellement des millions de Français, le problème des passoires thermiques n’est donc pas le seul à régler. En cela, la Fondation propose plusieurs solutions pour réguler la chaleur insupportable qui règne dans de nombreuses habitations. Pour elle, « il est urgent d’agir ». Elle appelle donc surtout l’État, les collectivités ainsi que les propriétaires à s’occuper de ce problème sans attendre.
La précarité énergétique d’été : un problème majeur soulevé par la Fondation Abbé Pierre
L’été 2023 commence à peine. Pour beaucoup de Français, il est peut-être synonyme de vacances, de soleil et de plaisir. Toutefois, pour de nombreux autres, les chaleurs estivales se transforment davantage en véritable calvaire quotidien. Comme pour l’été 2022, le risque de canicule est en effet encore présent cette année. Les chaleurs, dans trop de logements en France, en deviennent littéralement insupportables.
Voilà le problème que la Fondation Abbé Pierre a décidé, le lundi 26 juin dernier, de pointer du doigt. Dans ce but, elle a engagé une vaste campagne de sensibilisation à cette question qui crée, pour elle, une nouvelle forme de mal-logement : la précarité énergétique d’été. Dans la crise du logement subie actuellement par la France, on connaissait déjà le problème des passoires thermiques. Face à cela, la Première ministre Élisabeth Borne a promis, mi-juin 2023, de « simplifier MaPrimeRénov’ » qui doit être un levier d’aide pour financer ce genre de travaux.
Néanmoins, la Fondation Abbé Pierre souligne un fait d’une logique incontestable. « Les 5,2 millions de passoires thermiques impossibles à chauffer en hiver se transforment en bouilloires énergétiques impossibles à refroidir en été ». Les causes de ces dysfonctionnements, d’une saison à une autre, sont finalement assez semblables :
- une isolation peu performante ;
- une surexposition au froid ou au soleil ;
- l’absence de protection ou de volets ;
- un système de ventilation qui pose problème.
Pour Christophe Robert, de la Fondation, « vivre dans de telles conditions, ce n’est plus seulement une question de “confort d’été”, mais d’habitabilité même de nos logements plusieurs mois par an ». Les personnes vivant dans des appartements situés aux derniers étages, sous les toits, sont évidemment les principaux concernés. D’autant que la situation s’aggrave de manière extrêmement rapide :
- en 2022, près de 60 % des ménages ont souffert de la chaleur dans leur logement ;
- en 2020, ce chiffre « n’était que » de 52 %. Il y a donc eu une augmentation de 8 % en deux années seulement.
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faire une simulationLes bouilloires énergétiques : un vrai danger qui pèse sur la santé des Français
La Fondation Abbé Pierre a voulu se montrer parfaitement claire. Aujourd’hui, les canicules font grimper le mercure à de tels niveaux que la chaleur insupportable de certains logements est synonyme de réel danger. Autrefois, ces températures relevaient de l’exceptionnel. Désormais, elles deviennent de plus en plus la norme et trop d’habitations ne sont pas adaptées à cette nouvelle problématique.
« Des milliers de personnes sont victimes de la chaleur de leur logement, témoigne Christophe Robert. Depuis la canicule de 2003 qui avait provoqué la mort de 15 000 personnes, l’été 2022 a été le plus meurtrier, avec un excès de mortalité de plus de 2 800 personnes durant les épisodes caniculaires ».
C’est donc un fait incontestable : aujourd’hui, on meurt de la chaleur. Parmi les Français les plus vulnérables, on retrouve :
- les personnes à la santé fragile, bien sûr ;
- les jeunes ;
- les membres des foyers résidant dans des quartiers populaires.
Ces derniers forment des îlots de chaleur urbains qui aggravent encore plus la situation, avec la place prédominante du béton qui :
- stocke la chaleur en journée ;
- la rediffuse ensuite la nuit.
Le maintien d’une température acceptable dans le logement devient, année après année, toujours plus compliqué. Cela s’obtient parfois avec le recours à une climatisation bon marché qui impacte considérablement le budget des ménages.
Selon la Fondation Abbé Pierre, les conséquences de ces bouilloires énergétiques sur la santé des Français concernés peuvent vraiment être tragiques :
- problème de circulation sanguine ;
- aggravation de pathologies ;
- déshydratation ;
- stress ;
- dégradation du sommeil et fatigue.
L’organisation relève un autre problème : aucune température maximale n’est requise aux propriétaires bailleurs pour louer un logement, alors qu’un minimum de 19 °C est exigé. Cela place les locataires modestes démunis face aux deux seuls choix qui s’imposent alors à eux :
- « improviser des solutions de survie », d’après la Fondation ;
- quitter leur logement dans l’espoir d’en trouver un autre qui soit habitable, vivable et abordable financièrement.
Les solutions proposées : l’État appelé à agir d’urgence
Les logements les plus énergivores feront face dès 2025 à un durcissement du DPE (Diagnostic de performance énergétique). La situation de ces habitations est aujourd’hui très préoccupante. La campagne de sensibilisation de la Fondation Abbé Pierre s’adresse en priorité aux autorités publiques et aux propriétaires. Selon elle, le devoir de ces derniers est de protéger les personnes victimes de ces conditions très difficiles.
« Il est urgent d’agir », a effectivement prévenu Christophe Robert. L’État et les collectivités sont donc invités à prendre à bras-le-corps ce problème majeur des bouilloires énergétiques. Il s’agit d’un axe de travail essentiel pour œuvrer en faveur d’une réelle transition écologique. Pour la mener à bien, certains voudraient d’ailleurs mettre en place une « économie de guerre climatique ».
Selon la Fondation Abbé Pierre, il y a une nécessité pour tenter de résoudre cette précarité énergétique d’été : repenser l’organisation des villes et du bâti. Plusieurs propositions ont donc été réalisées :
- investir dans des solutions low-tech qui sont « à portée de main ». Cependant, « encore faut-il mettre les moyens pour les déployer », fait remarquer la Fondation ;
- faire installer des protections solaires. Ces dernières permettraient de faire baisser la température intérieure de 2 °C à 5 °C ;
- peindre les toits des immeubles en blanc. Grâce à cette action simple, une diminution de 6 °C à 7 °C pourrait être possible ;
- végétaliser les villes ainsi que les logements. Dans ce cadre, une différence de température d’environ 10 °C serait atteignable.
Toutes ces mesures auraient également comme bienfait de faire baisser d’autant le recours à la climatisation, pratique très polluante et qui coûte cher.
L’objectif de la Fondation Abbé Pierre est désormais de faire pression sur l’État, les collectivités et les propriétaires pour qu’ils suivent ces recommandations. Elle souhaite aussi que tous ces travaux soient éligibles aux aides de l’ANAH (Agence nationale de l’habitat) comme au dispositif MaPrimeRénov ».
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