Dynamitage d’une tour de la centrale à charbon de Saint-Avold
C’est une scène impressionnante et insolite qui a eu lieu début février 2024 à la centrale à charbon de Saint-Avold, en Moselle. Sa plus haute tour a été dynamitée et s’est effondrée en dix secondes à peine. L’objectif de la plateforme industrielle pointée parfois du doigt pour son impact négatif sur l’environnement : se tourner vers la transition énergétique et la production d’énergies renouvelables.

La « grande tour » de la centrale à charbon de Saint-Avold dynamitée devant environ 200 curieux
Une masse énorme de 10 000 tonnes de béton qui s’écroule net en quelques secondes… Le 11 février dernier, la centrale à charbon de Saint-Avold, située en Lorraine, a tourné « une page d’histoire », des mots de Moselle TV.
La raison : le « foudroyage », programmé de longue date, de la plus haute tour du site énergétique. Il s’agissait même de la plus élevée, surnommée la « grande tour », dominant toute la centrale thermique du haut de ses 120 mètres d’altitude. Environ 200 personnes ont assisté au dynamitage de cette tour de refroidissement (ou aéroréfrigérante) n° 5 du complexe. À leurs côtés, des artificiers et des agents des forces de l’ordre avaient aussi été mobilisés afin de garantir la sécurité de l’opération. Celle-ci a bien été respectée d’après Jean-Michel Mazalérat, président de GazelEnergie, entreprise qui assure l’exploitation de la plateforme industrielle.
Les réactions de chaque professionnel et curieux réuni devant ce spectacle singulier ont été unanimes. Tous ont été saisis par l’importance de l’explosion et la rapidité avec laquelle le bâtiment s’est retrouvé au sol. Pour Alexandre Loubet, député (Rassemblement National) de Moselle, c’est un « symbole de la culture industrielle lorraine » qui s’en est allé. Voilà ce qu’il a déclaré dans une publication sur X (anciennement Twitter), postée peu après la déflagration, fixée à 11 heures du matin. L’instant suivant, il ne restait plus que de la poussière et des débris dans l’air.
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faire une simulationAprès 75 ans de service, une centrale à charbon qui souhaite réaliser sa transition énergétique
Dernièrement, la France a mis en place un plan pour sortir de sa dépendance aux énergies fossiles. Dans ce cadre, la fermeture des centrales à charbon est un engagement de l’exécutif. En réalité, notre pays ne compte plus que deux centrales électriques de ce type :
- à Saint-Avold, en service depuis 1948, soit plus de 75 ans ;
- à Cordemais, dans le département de Loire-Atlantique et qui date de 1970.
Toutefois, du fait de la crise énergétique de 2022, la prolongation de ces infrastructures extrêmement polluantes avait été nécessaire pour équilibrer le réseau. Initialement à l’arrêt, la centrale de Saint-Avold avait ainsi redémarré fin novembre 2022 pour soutenir la production électrique nationale. Puis, en août suivant et pour se prémunir d’un nouvel hiver 2023-2024 à haut risque, l’État avait encore décidé de relancer le site mosellan. Face au froid hivernal, le redémarrage du complexe énergétique de Saint-Avold avait bel et bien eu lieu le 9 janvier dernier.
Désormais, la plateforme industrielle souhaite se placer dans une démarche de transition énergétique, évolution indispensable face à l’urgence climatique. C’est dans ce cadre que le dynamitage de la célèbre tour n° 5 a été décidé. Il forme ainsi un symbole du « basculement durable » vers lequel est déjà engagé Saint-Avold, avec :
- la préparation, déjà effective, à la conversion à la biomasse ;
- la volonté de devenir une « éco-plateforme », tournée vers les énergies renouvelables.
« Emil’Hy », un projet de production d’hydrogène vert à Saint-Avold
Dans ce but, GazelEnergie compte, des mots d’Alexandre Loubet, développer « un projet de production d’hydrogène vert ». Ce dernier a été baptisé « Emil’Hy », illustrant le mariage de :
- la centrale Émile Huchet ;
- avec l’Hydrogène.
Porte-parole de la société énergétique, Camille Jaffrelo a précisé que, à ce sujet, les études d’ingénierie sont en train de se conclure. De plus, une concertation publique a été ouverte depuis le 27 février 2024. Pour ses débuts, une réunion publique a eu lieu le 28 février et une deuxième est prévue avant la fin de la concertation, prévue le 10 avril. Plusieurs débats, rencontres et autres réunions auront lieu durant cette période avec les habitants du secteur et les acteurs économiques. Pour intéresser et toucher davantage de monde, un site web sera aussi créé, des affiches réalisées et une exposition organisée en mairie de Saint-Avold. Le début de la production est espéré pour 2027. À terme, d’ici 2030, ce projet vise :
- une capacité totale de 400 mégawatts (MW) ;
- une production annuelle de 56 000 tonnes d’hydrogène bas-carbone.
Ainsi, la centrale électrique de Saint-Avold pourrait devenir un acteur important favorisant la décarbonation de l’économie française. Même s’il faudra attendre un peu. En effet, la firme allemande d’aciérie Stahl-Holding-Saar (SHS), installée de l’autre côté de la frontière, investit 780 millions d’euros dans « Emil’Hy ». Voilà la raison pour laquelle l’hydrogène renouvelable produit servira prioritairement, durant la phase initiale, à l’alimenter.
En tout cas, il ne fait nul doute que la centrale à charbon de Saint-Avold se dirige sur la bonne voie pour la transition écologique à réaliser. Vous aussi désirez œuvrer en ce sens ? C’est tout à fait possible en changeant de fournisseur d’électricité ou de gaz afin d’opter pour une offre verte. Dans ce but, l’utilisation du Comparateur Énergie de Choisir.com vous permettra de souscrire facilement à un contrat correspondant à vos attentes comme à vos besoins.
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