Dépendance aux énergies fossiles, le plan français pour en sortir

Sur le chemin de l’indispensable transition énergétique à mener, la dépendance française aux énergies fossiles est un obstacle de taille. C’est dans le but de trouver des réponses à cette problématique que le gouvernement a publié, le 22 novembre 2023, sa stratégie énergétique. Le but est tout autant de parvenir à réduire cette dépendance énergétique que de permettre au pays de tenir ses engagements climatiques internationaux. Quelles sont les pistes principales développées dans ce plan français à l’horizon 2050 ? Avec quels objectifs chiffrés ? Alors que l’urgence climatique se fait chaque jour plus réelle, Choisir.com vous en dévoile les grandes lignes.

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Une volonté : « sortir la France de sa dépendance aux énergies fossiles »

Le 22 novembre dernier, le gouvernement a rendu publique sa stratégie énergétique à l’horizon 2050. Il s’agit d’un document de 102 pages intitulé « Stratégie française énergie-climat (SFEC) ». Ce plan fait d’ailleurs l’objet d’une consultation publique jusqu’au 15 décembre. Il est ainsi accessible sur le site du ministère de la Transition écologique.

Le but de cette stratégie nationale est très simple : « sortir la France de sa dépendance aux énergies fossiles ». Celle-ci a particulièrement été mise en lumière en 2022 avec la crise énergétique sans précédent subie par l’Europe et sa population. Les facteurs déclenchants ont été notamment :

Le lendemain, Agnès Pannier-Runacher était présente sur le plateau de LCI. La ministre de la Transition énergétique a ainsi convenu que cette dépendance « c’est ce qui a, l’année dernière, conduit les prix à s’envoler ». Selon elle, la raison de cette flambée des tarifs énergétiques est d’ailleurs simple. Elle s’explique : « parce que les énergies fossiles sont produites en Russie, au Moyen-Orient, et on n’a pas de maîtrise des prix ». Pour la ministre, la solution est la relocalisation de cette production énergétique, qui n’aurait pas qu’un seul avantage. « En produisant de l’énergie chez nous, on crée des emplois, on peut installer des sites industriels et on maîtrise notre facture ».

D’après le gouvernement, sa stratégie énergétique va amorcer une transformation « d’une ampleur comparable à celle de la première révolution industrielle » du XIXe siècle. Rien que ça. Une fois la consultation publique terminée, ce plan sera intégré à une future loi sur la production d’énergie qui devrait voir le jour dans le courant de l’année prochaine. Ce texte de loi devrait être présenté en Conseil des ministres dès début 2024.

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Deux nécessités : diminuer la consommation et augmenter les productions décarbonées

Le premier axe de cette stratégie énergétique française est d’œuvrer en faveur d’une diminution de la consommation française d’ici 2050. Et non des moindres puisque le but est de voir la consommation baisser :

  • de 30 % en 2030 par rapport à 2012 ;
  • de 40 à 50 % en 2050 vis-à-vis de 2021.

Cette ambition doit pouvoir se réaliser grâce au développement :

La consommation d’énergies fossiles est ainsi clairement dans le viseur de l’exécutif. En effet, la consommation d’énergie finale en France est composée actuellement :

  • à 37 % de pétrole ;
  • à 21 % de gaz.

Agnès Pannier-Runacher a fait le calcul. « Aujourd’hui, nous dépendons à 58 % des énergies fossiles […] pour se transporter, se chauffer et faire tourner les industries », rappelle-t-elle. « Notre plan vise à réduire ces deux consommations [de gaz et de pétrole] ».

Pour mettre fin à cette dépendance, « les solutions sont sous notre nez », juge la ministre. Ainsi, pour le gouvernement, trois leviers sont priorisés pour tenir cet engagement devant mener à la transition écologique :

Agnès Pannier-Runacher l’annonce : « Si on enlève un seul de ces éléments, on n’arrive pas à la neutralité carbone en 2050 et on n’arrive pas à baisser notre énergie fossile ».

Concernant les productions décarbonées à développer, la priorité du gouvernement reste bien évidemment l’énergie nucléaire. C’est pourquoi « tous les réacteurs seront maintenus en exploitation tant que les exigences de sûreté seront strictement respectées et en recherchant des gains de puissance là où c’est possible ». Début 2023, le gouvernement avait déjà montré sa volonté de prolonger la durée de fonctionnement des réacteurs après 60 ans. De plus, un projet de développement de six autres réacteurs nouvelle génération, les EPR2 (Evolutionary Power Reactor 2), a aussi été acté cette année.

Le gouvernement compte « massifier la production » des énergies renouvelables

Autre volonté affichée par l’exécutif, « massifier la production de toutes les énergies renouvelables ». Le gouvernement souhaite en particulier poursuivre son action en matière d’éolien offshore. À l’horizon 2035, le projet est :

  • de développer une trentaine de parcs éoliens en mer. La France ne s’est pour l’instant dotée que d’un seul parc éolien offshore en service, à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) ;
  • d’atteindre une puissance installée de 18 gigawatts (GW), contre « seulement » 500 mégawatts (MW) aujourd’hui.

Concernant l’énergie éolienne terrestre, la volonté de l’État est de garder la même dynamique d’installation, sans chercher à l’accélérer. La raison de ce « simple » maintien de cap : l’acceptabilité des projets, parfois sujets de tensions. Voilà pourquoi Agnès Pannier-Runacher a déclaré que le rythme actuel de déploiement est « raisonnable ». « Nous ne pensons pas qu’il faut forcer l’installation d’éoliennes terrestres », a-t-elle aussi ajouté.

Pour autant, le rythme actuel doit malgré tout voir la France doubler ses capacités d’éoliennes terrestres en 2035, à 40 GW. Par contre, le gouvernement souhaite :

  • « une répartition équilibrée » des projets ;
  • que des investissements de repowering soient réalisés. Entendez par-là le remplacement d’anciennes éoliennes par de nouvelles plus puissantes.

L’autre priorité française en ce qui concerne le déploiement des renouvelables est l’énergie solaire. Dans ce domaine, le but est de doubler le rythme annuel de branchements de nouvelles capacités, pour atteindre plus de 75 GW en 2035.

Enfin, au niveau du biogaz comme de la géothermie, la volonté française est aussi d’accélérer dans ces voies vertes en multipliant :

  • par 5 les capacités françaises de biogaz d’ici 2030. Cela permettrait d’atteindre la barre des 50 TWh ;
  • par 4 le recours à la géothermie dans le pays sur la même période.

La ministre de la Transition énergétique a expliqué quelle était la vision portée par le gouvernement concernant cette « transformation à engager dans les trois prochaines décennies ». Pour elle, l’ensemble de ces ambitions doivent nous permettre :

  • d’« atteindre nos objectifs climatiques » ;
  • d’« assurer notre souveraineté énergétique ».

Problème : une étude mondiale de l’institut de recherche de Capgemini, entreprise de services française, a été récemment publiée. Elle fait état d’une stagnation des investissements des grandes entreprises en faveur d’un développement durable de leurs activités. Or, pour réussir le basculement vers une économie décarbonée et responsable, l’action des dirigeants des grandes sociétés est primordiale. Le nombre d’entre eux, favorables à une stratégie de développement durable, est certes passé de :

  • 21 % en 2022 ;
  • à 63 % en 2023.

Toutefois, l’investissement moyen annuel dans ce domaine n’a connu aucune évolution significative. Il est passé :

  • de 0,91 % du chiffre d’affaires des entreprises en 2021 ;
  • à 0,92 % en 2023.

Malgré cet exemple, sachez que tout le monde peut agir pour aider à la mise en place de la transition écologique. Vous pouvez, par exemple, choisir de changer de contrat d’énergie pour basculer sur une offre verte. Pour vous aider dans vos recherches et démarches, le Comparateur Énergie de Choisir.com est d’ailleurs à votre disposition. Essayez-le, il vous fournira toutes les informations nécessaires pour faire un choix qui sera gagnant-gagnant pour vous et la planète !

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