Une centrale géothermique sur nappe inaugurée à Montpellier
Puiser l’eau de la nappe phréatique pour produire du chauffage et de la climatisation. Voilà ce que permet la nouvelle centrale géothermique inaugurée à Montpellier. Il s’agit même de la plus grande unité de ce type sur le territoire français. Un exemple durable remarquable sur la voie de la transition énergétique comme de la neutralité carbone à l’horizon 2050. Choisir.com vous livre les principales caractéristiques de ce projet vert extrêmement ambitieux.
La plus grande centrale géothermique sur nappe phréatique de France en fonction à Montpellier
Cambacérès est le nouveau quartier d’affaires en plein développement de la métropole de Montpellier, dans l’Hérault. C’est là-bas, non loin de l’autoroute A9, que se dresse la plus grande centrale géothermique sur nappe phréatique de France.
Cette dernière puise de l’eau dans la nappe souterraine afin d’alimenter les pompes à chaleur (PAC) offrant un chauffage réversible. Très performant, celui-ci permet effectivement :
- d’apporter de la chaleur l’hiver ;
- de refroidir l’été, faisant office de climatisation.
Cette centrale géothermique est la première de la métropole montpelliéraine. Inaugurée début mai 2024, elle alimentait déjà la gare Montpellier Sud de France et la Halle de l’Innovation, dédiée à l’entrepreneuriat et aux nouvelles technologies. Son inauguration a été réalisée par Michaël Delafosse, président de Montpellier Méditerranée Métropole et maire de Montpellier. À terme, d’autres bâtiments tertiaires, comme des espaces de bureau et campus du quartier de Cambacérès, bénéficieront du fonctionnement de cette nouvelle unité. 450 000 m² doivent être raccordés au total à cette centrale géothermique.
La localisation de celle-ci n’a pas été choisie au hasard. Elle se trouve en effet au-dessus d’une nappe d’eau située 200 mètres sous terre, non potable mais de bonne qualité malgré tout. Son alimentation est permise grâce à deux forages allant à 120 mètres de profondeur. Ils garantissent un débit de 300 mètres cubes par heure en moyenne.
Après avoir réchauffé ou rafraîchi les températures des bâtiments raccordés, cette eau retourne intégralement à son point de départ : la nappe phréatique. La centrale crée donc un véritable réseau de chaleur qui est, des mots de la Métropole de Montpellier, un « équipement vertueux ». En effet, lorsqu’elle replonge sous terre, l’eau est plus chaude ou plus froide de quelques degrés à peine. Cette légère différence n’a aucune incidence sur le milieu naturel ni sur la ressource elle-même. À l’année, sa température reste d’ailleurs à l’équilibre. Voilà pourquoi il est possible d’affirmer qu’il s’agit ici d’une réelle source d’énergie renouvelable. Si vous aussi vous êtes intéressé pour consommer durablement, de nombreuses offres d’énergie verte sont proposées sur le marché. Retrouvez-les facilement en consultant le Comparateur Énergie de Choisir.com.
Un impact carbone 8 fois moins important que le gaz
Ce projet extrêmement ambitieux de géothermie œuvre indubitablement en faveur de la transition énergétique de la métropole montpelliéraine.
Cette centrale sur nappe phréatique a en fait été lauréate de l’appel à projets national « Nouvelle technologie émergente ». Elle a été conçue par un cabinet d’architecture local, sa construction nécessitant un investissement conséquent de 17,5 millions d’euros. Cette enveloppe a notamment été financée par l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, à hauteur de 4,6 millions d’euros.
Ce qui est certain, c’est l’intérêt écologique majeur de cette centrale géothermique. Grâce à elle, l’émission de 1 250 tonnes de CO2 sera évitée chaque année. Cette technologie verte a de quoi séduire puisque son impact carbone est :
- 5 fois moins important que pour le chauffage électrique ;
- 8 fois moins important que pour le gaz.
En réalité, ce type d’installation n’est pas une première à Montpellier. Entre 2019 et 2022, le nombre de logements raccordés à un réseau de chaleur et de froid a augmenté de 60 %. C’était là l’objectif retenu à la base pour 2026. Cette progression fulgurante a été rendue possible par l’intermédiaire, notamment :
- de la géothermie ;
- du bois ;
- de l’énergie solaire ;
- de la récupération de chaleur.
Désormais, 15 quartiers de la métropole sont alimentés par un de ces systèmes renouvelables. Pour 2030, la barre fixée par le Plan Climat est d’atteindre plus de 80 % de chaleur provenant des énergies renouvelables. On en prend bien le chemin à Montpellier.
De quoi faire de cette centrale géothermique sur nappe phréatique un levier fondamental vers la neutralité carbone en 2050, objectif français et européen. Pour y parvenir, le but est d’ailleurs de réduire d’ici 2040 de 90 % les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Ces derniers temps, les projets devant permettre de tenir cet engagement climatique se multiplient partout sur le territoire français :
- une grande centrale de 42 000 panneaux solaires commencera à produire dès juin 2024 près du Mans, dans la Sarthe ;
- début avril sur l’île de la Réunion, le lancement de la construction d’une nouvelle chaudière dont le but est de produire de l’électricité grâce aux déchets ;
- fin mars, l’Union européenne (UE) a validé un plan français à 900 millions d’euros pour produire de l’hydrogène vert.
À Montpellier, le site de la centrale s’ouvre également à l’art. De multiples artistes sont en effet accueillis et peignent des fresques sur les murs de la cour intérieure sur le thème « L’eau et le monde souterrain ». Une initiative urbaine notable permettant d’allier innovation technologique, transition énergétique et expression artistique.
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