Les prix du gaz flambent à cause d’un pipeline fermé en Norvège
Réduire la dépendance au gaz russe. C’est la volonté portée par l’Europe depuis l’invasion de l’Ukraine en 2021. Cela explique pourquoi la Norvège est, depuis, devenue le principal fournisseur gazier du continent. Début juin, des « problèmes opérationnels » sur une plateforme norvégienne ont entraîné la fermeture d’un pipeline reliant ce pays scandinave au Royaume-Uni. Conséquence : les cours du gaz européen ont immédiatement bondi de plus de 10 %.
Incident technique sur une plateforme gazière norvégienne : les prix du gaz prennent +13 %
Tout début juin, un souci technique a paralysé l’activité d’un gazoduc reliant la Norvège au Royaume-Uni. Problème : du fait de la guerre en Ukraine, l’Europe a diminué de manière drastique son approvisionnement russe en gaz naturel… au profit du norvégien. Ce pays du nord de l’Europe est désormais effectivement le plus important fournisseur continental en la matière.
Résultat, cet aléa impliquant la fermeture du pipeline pour « des réparations […] nécessaires », d’après l’opérateur norvégien Gassco, a largement impacté le cours du gaz européen. C’est le contrat à terme du TTF néerlandais (Title Transfer Facility) qui constitue la grande référence du prix du gaz en Europe. En conséquence des difficultés techniques nordiques, ce dernier a effectivement :
- augmenté de 13 % pour se fixer à 38,70 € le mégawattheure (MWh), son niveau le plus élevé de l’année 2024 ;
- avant de finalement se stabiliser à un niveau à peine inférieur, à 37,69 € le MWh.
Ce pic de 38,70 €/MWh a même constitué un record depuis décembre 2023. Les cours sont toutefois restés très loin des sommets atteints après l’invasion ukrainienne et le déclenchement de la crise énergétique en février 2022. Pour autant, la volonté européenne de se détacher de sa dépendance russe renforce la volatilité du marché du gaz en cas de problème pour ses autres fournisseurs. Cet envol des cours forme d’ailleurs l’une des grandes causes expliquant pourquoi le prix repère du gaz grimpera de 11,7 % en juillet 2024 en France.
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faire une simulationUne réduction des volumes de gaz livrés responsables de la hausse des prix
Plus de détails sur l’incident norvégien ont été livrés par Randi Viksund. Celle-ci est directrice de la communication de Gassco, l’opérateur national de gazoducs. Elle explique qu’il y a eu des « problèmes opérationnels » touchant la plateforme Sleipner Riser, située à l’ouest de la Norvège, en mer du Nord. Elle forme un point de connexion nord-sud du gazoduc sous-marin Langeled allant jusqu’au centre du Royaume-Uni. Ce dernier, parcourant quelque 1 166 km, est l’un des plus longs du monde.
Concrètement, ce serait une fissure sur un tuyau de la plateforme qui aurait causé ce problème technique. Randi Viksund précise qu’à cause des réparations indispensables pour remédier à la situation, « Langeled a été fermé ».
De ce fait, « cela a débouché à des réductions dans le système » qui ont empêché les livraisons de gaz naturel en Angleterre. Par contre, celles se destinant à l’Écosse ont pu être réalisées sans difficulté. Au total, les volumes livrés ont donc chuté :
- de 29,7 millions de mètres cubes dès les premiers instants découlant de ce problème ;
- à sans doute plus de 50 millions de mètres cubes ensuite.
En définitive, cette panne, qui a duré quelques jours, a fait baisser de plus de la moitié la fourniture de gaz en Europe. Voilà pourquoi cette mésaventure a mécaniquement et fortement poussé les prix à la hausse. À vos yeux, le montant de vos factures est justement trop élevé et vous réfléchissez à l’idée de changer de fournisseur ? Faites facilement le tri entre les différentes offres grâce au Comparateur Gaz de Choisir.com.
Des réparations effectuées rapidement permettant de reprendre les exportations… avec un effet positif sur les cours
« Nous travaillons à mettre en place un plan pour réparer les dégâts » au plus vite, avait immédiatement affirmé la directrice de la communication de Gassco. De telles réparations ont effectivement été réalisées rapidement sur la plateforme norvégienne. Elles ont permis, en moins d’une semaine, la reprise du flux du gaz norvégien vers le Royaume-Uni et l’Europe. D’après l’entreprise scandinave, les exportations allaient même pouvoir repartir à un rythme plus soutenu que prévu à la suite de l’incident technique.
Dès cette nouvelle rassurante de reprise du gazoduc, les cours du contrat à terme du TTF néerlandais ont de nouveau évolué à la baisse. En quelques jours à peine, ils avaient chuté de 3,91 % pour se fixer à 34,65 € le MWh.
Autre évolution notable touchant aux hydrocarbures : la forte réduction de la consommation de gaz en Europe. D’après un rapport du groupe de réflexion IEEFA (Institute for Energy Economics and Financial Analysis), elle a même :
- chuté de 20 % entre 2021 et 2023 ;
- « atteint son niveau le plus bas depuis 10 ans » avec, comme principaux pays concernés par cette diminution :
- l’Allemagne,
- l’Italie,
- le Royaume-Uni.
L’AIE, l’Agence internationale de l’énergie, notait aussi fin 2023 que la demande de gaz européenne « devrait encore baisser ». La raison : la crise ukrainienne et son impact énergétique qui ont représenté « un tournant ».
Cette baisse est une nouvelle favorable pour la transition écologique à réaliser en Europe. Bruxelles a effectivement fixé à 2050 son objectif d’atteinte de la neutralité carbone. Pour autant, dans ce domaine, l’AIE appelait aussi récemment à accélérer le déploiement des énergies renouvelables en Europe comme dans le monde.
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