Prix repère du gaz : +11,7 % d’augmentation en juillet 2024 !
La Commission de régulation de l’énergie a publié son prix repère du gaz (PRG) pour le mois de juillet 2024. Celui-ci connaît une énorme hausse de +11,7 %, imputable en grande partie à l’augmentation du tarif de distribution du gaz. Une bien mauvaise nouvelle pour le pouvoir d’achat de tous les consommateurs résidentiels qui devraient voir leur facture grimper en flèche. Retrouvez tout ce qu’il y a à savoir au sujet de cette (énième) flambée des prix.
Des factures de gaz en hausse de presque 12 % en juillet prochain
C’est une actualisation mensuelle qui était sans doute attendue par tous les consommateurs de gaz naturel en France. Le 10 juin, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a mis à jour son prix repère du gaz.
Sur son site, le régulateur rappelle qu’il ne s’agit pas d’« une offre de fourniture en soi ». Au contraire, c’est un simple indicateur qui doit permettre d’« accompagner les consommateurs résidentiels dans leur choix d’offre de fourniture de gaz ».
C’est pour faire face à la suppression du tarif réglementé de vente du gaz (TRVG) que la CRE a donné naissance à ce nouveau tarif en juillet 2023. Un an après, pour juillet 2024, ce prix repère de vente du gaz (PRVG) est de nouveau en hausse. Depuis le mois de mai, il connaît effectivement un rebond continu qui se confirme donc pour juillet, et pas dans la demi-mesure. Pour les clients résidant dans la zone desservie par GRDF, il :
- se fixera à 129,2 € par mégawattheure (MWh) TTC en moyenne pour les consommateurs de type cuisson/eau chaude et chauffage ;
- sera synonyme d’une forte augmentation de 13,5 € par MWh TTC vis-à-vis du mois de juin, soit une progression de 11,7 % ;
- restera, malgré tout, inférieur de 3,5 % (4,7 €/MWh) au niveau qu’avait atteint le PRVG en janvier 2024. Par la suite, jusqu’en mai, l’indicateur avait connu une décrue régulière qui avait fait du bien au pouvoir d’achat des ménages.
Ainsi, la CRE indique qu’une offre basée sur le prix repère reviendrait au consommateur moyen :
- avec le PRVG de juillet, à une facture de 1 184 € TTC à l’année ;
- contre une facture annuelle de 1 227 € TTC avec le PRVG de janvier dernier.
Il n’empêche : ce prix repère moyen du gaz sera le mois prochain le deuxième plus élevé jamais publié par la CRE depuis la création de ce tarif boussole. À titre d’exemple, il se fixait à 103,8 € TTC en juillet 2023, contre 129,2 € un an après !
Dans le détail, voilà les données importantes à retenir concernant ce PRG de juillet prochain et son évolution depuis un mois :
Cuisson/eau chaude | Chauffage | |||
---|---|---|---|---|
Juin 2024 | Juillet 2024 | Juin 2024 | Juillet 2024 | |
Prix de l’abonnement (par an) | 102,94 € | 114,30 € | 257,18 € | 277,43 € |
Prix moyen (par kWh) | 0,11261 € | 0,13159 € | 0,09140 € | 0,10261 € |
Autre constat : alors qu’il était stable depuis un moment, le prix d’abonnement augmente aussi le mois prochain. Le régulateur tente également ici de nuancer cette progression en avançant qu’elle l’a limitée. Son but :
- « récompenser les efforts de sobriété [énergétique] des consommateurs » ;
- couvrir les coûts que doit assumer chaque fournisseur.
Les clients résidant dans des zones desservies par des entreprises locales de distribution (ELD) de gaz subiront aussi cette hausse des prix. Toutefois, pour savoir précisément le montant du prix repère fixé pour juillet 2024, ils devront faire preuve d’un peu de patience. Cette information fera l’objet d’une « publication ultérieure » de la part du régulateur. La raison : le fait que les nouvelles grilles de tarif des réseaux de distribution de gaz pour les zones des ELD ne soient pas encore connues.
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faire une simulationLe pouvoir d’achat encore touché : les raisons de cette importante hausse du PRVG
En tout cas, c’est donc une mauvaise nouvelle pour les consommateurs qui doivent s’attendre à un bond prononcé de leur facture de gaz le mois prochain. La CRE rappelle que les fournisseurs peuvent librement fixer leurs offres et leurs conditions tarifaires. Cependant, depuis la création du PRVG, ces derniers suivent généralement la dynamique donnée, à la crue ou à la décrue.
Maintenant, pour quelles raisons le prix repère connaîtra-t-il une évolution si marquée en forme de coup de rabot sur le pouvoir d’achat ? Le gendarme de l’énergie indique que trois principaux facteurs ont provoqué cette augmentation.
1. La progression du tarif de distribution du gaz au 1er juillet 2024
Le nouveau tarif de distribution du gaz, appliqué au 1er juillet, connaît également une hausse. Plus de la moitié de la progression du PRG (55 %) est due à ce changement, acté depuis octobre dernier.
Cette augmentation doit pouvoir financer les investissements majeurs à réaliser pour adapter et moderniser les réseaux de GRDF. Le gestionnaire du réseau de gaz français réclamait d’ailleurs initialement un gonflement encore plus fort de ce tarif de distribution. À noter que les tarifs de transport de gaz ont aussi progressé de 15 % cette année.
2. Des prix de gros à la hausse… contrairement à ce que prévoyaient la CRE et l’exécutif
Les prix du gaz naturel qui s’envolent aussi depuis plusieurs semaines sur le marché de gros forment la deuxième grande cause du bond du PRG. Ils en sont même responsables à plus d’un tiers, à 37 %.
Alors qu’ils étaient en baisse jusqu’en février 2024, ces prix de gros remontent depuis, en lien avec :
- les tensions et les incertitudes géopolitiques internationales ;
- des incidents sur une plateforme gazière norvégienne. Depuis l’invasion de l’Ukraine, la Norvège est devenue, en lieu et place de la Russie, le principal fournisseur de gaz européen. Sauf que les problèmes rencontrés sur sa plateforme ralentissent, depuis quelques semaines, les exportations d’or noir, d’où la dynamique à la hausse.
En début d’année, le gouvernement et la CRE portaient l’espoir d’un maintien à un niveau bas et stable des prix de gros. Cela aurait permis de limiter l’effet de la hausse des tarifs de transport et de distribution. En février, le régulateur tablait d’ailleurs sur un PRVG à 120 €/MWh, et non 129,9 €. C’est donc raté, et malheureusement au consommateur de payer.
3. La progression de la composante CEE, dernier élément expliquant la hausse d’un indicateur appelé à évoluer
Enfin, l’accroissement, minime mais réel depuis un an, de la composante CEE (Certificats d’économie d’énergie) impacte aussi le niveau du prix repère. 6 % de sa hausse sont liés à ce facteur.
L’évolution du tarif calculé par la CRE ne devrait pas s’inverser dans un avenir proche. Pourquoi ? Car la consommation de gaz se réduit de manière sensible, à -20 % entre 2021 et 2023. Or, le fonctionnement des infrastructures gazières reste nécessaire. Si les réseaux sont encore moins utilisés à l’avenir, leur coût n’en deviendra mécaniquement que plus important.
Ce qui est également certain, c’est que cet indicateur de plus en plus suivi est amené à évoluer. En effet, le régulateur a décidé de changer le mode de calcul du prix repère du gaz à compter du 1er juillet 2024.
Dans tous les cas, la CRE conseille à tous les consommateurs, pour trouver un contrat adapté à leurs besoins, de « comparer les différentes offres disponibles ». Un réflexe indispensable avant de se décider et de signer le moindre contrat. Dans ce but, le Comparateur Gaz de Choisir.com est à votre disposition.
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