Véhicules électriques : une forte chute des ventes en Europe
La route de la transition écologique et du zéro émission passe incontestablement par le déploiement des mobilités décarbonées. Problème : entre mai 2023 et mai 2024, les ventes de véhicules électriques ont connu une baisse considérable en Europe, à -12 %. Avec, en prime, un effondrement du marché dans certains pays, comme en Allemagne. Quelles raisons expliquent cette évolution ? Avec quelle visibilité pour les années à venir ? Choisir.com vous répond.

Dégringolade des ventes de véhicules électriques en Europe en mai
Une baisse de 12 % sur un an. Voilà la pente sur laquelle sont en train de glisser, au mois de mai 2024, les ventes de véhicules électriques (VE) dans l’Union européenne (UE). Un chiffre provenant de l’organisme européen de l’industrie automobile qui estime que les immatriculations de ce type de voitures se sont ainsi réduites de 114 308 unités.
Parmi tous les États du continent, l’Allemagne est l’un des principaux marchés de la mobilité électrique. Problème : les subventions qui existaient outre-Rhin pour l’achat d’un VE se sont arrêtées en décembre afin de trouver un accord au niveau du budget 2024. En conséquence :
- les ventes de voitures électriques ont diminué de 16 % depuis le début 2024 d’après l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) ;
- sur un an, cette chute est même colossale, chiffrée à 30 %, impactant considérablement le bilan européen.
On assiste donc à un effondrement de la demande en Allemagne. Pour autant, ce ralentissement est visible partout sur le continent. Les autres baisses les plus sensibles ont par exemple concerné :
- la Suède, à -35 % ;
- l’Italie, à -18 % ;
- les Pays-Bas, à -12 %.
Autre exemple, la Norvège qui accuse un recul des ventes de 27 % en mai 2024. La cause de cette évolution est la suppression de certains avantages fiscaux obtenus à l’achat d’un VE.
En revanche, l’évolution est contraire en France avec une progression de 5,4 %. Cela s’explique car, à la différence de l’Allemagne ou de la Norvège, des aides et subventions sont encore accessibles à l’acquisition d’un véhicule électrique. Ces dernières peuvent s’élever à plusieurs milliers d’euros.
Il n’en reste pas moins que la dynamique générale est à la baisse. Elle concerne d’ailleurs même, de façon globale, les voitures neuves, dont les ventes se sont réduites :
- de 3 % en mai vis-à-vis de la même période de 2023 ;
- de 2,6 % dans un espace plus large comprenant :
- l’Union européenne,
- la Grande-Bretagne,
- l’AELE (Association européenne de libre-échange).
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faire une simulationPlusieurs freins font diminuer la demande de véhicules électriques en Europe
Après des années de croissance, une telle stagnation, et même régression du marché n’est pas une surprise d’après les experts du secteur. Cette évolution illustre les difficultés économiques que traversent les populations européennes depuis de longs mois.
Il faut dire que plusieurs freins puissants empêchent l’adoption des VE par une plus large part des foyers continentaux. Le plus important est bien évidemment leur prix bien supérieur par rapport à leur version thermique.
Julien Billon est le directeur d’AAA Data, spécialiste dans le traitement des données d’immatriculation en France. Selon lui, après avoir conquis la part la plus aisée des clients, le marché atteint aujourd’hui un « plafond de verre » difficile à repousser. En plus du coût d’achat très élevé des voitures électriques, les autres principaux obstacles à leur plus large diffusion sont :
- le problème de l’autonomie du véhicule ;
- les difficultés liées à la recharge, spécialement pour les personnes qui n’ont pas installé de borne de recharge à domicile.
Thierry Piéton, directeur financier du groupe Renault, le concède : le marché de l’électrique est « plus lent que prévu ».
Pour autant, selon le groupe de campagne européen Transport & Environnement (T&E), les ventes devraient repartir à la hausse dès 2025. Cette reprise espérée devrait être aidée par l’application des nouveaux objectifs européens sur les émissions des véhicules. Rappelons que le souhait de la Commission est d’interdire la vente de voitures neuves thermiques en 2035. Au niveau global, la volonté de l’UE est aussi :
- de réduire ses émissions de CO2 de 90 % d’ici à 2040 ;
- d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Dans ce but, la mobilité décarbonée a évidemment un rôle majeur à jouer. Voilà pourquoi il sera important de trouver des moyens permettant d’appuyer sur l’accélérateur des ventes après une année marquée :
- par la baisse de la part de marché des VE de 13,8 % à 12,5 % de mai 2023 à mai 2024 ;
- alors que, dans le même temps, la part de marché des voitures hybrides a augmenté de 25 % à 29,9 %.
Une dynamique différente selon les types de véhicules bas-carbone et les constructeurs automobiles
Un tel indicateur illustre le fait que le consommateur ne se détourne pas totalement des solutions de mobilité bas-carbone, mais évolue dans différentes directions. En effet, les véhicules électrifiés comprennent en réalité :
- les modèles tout électriques. Une start-up française ambitionne d’ailleurs de créer deux usines de recyclage de batteries dans les années à venir ;
- les hybrides rechargeables ;
- les hybrides complets.
Avec un constat : la part de marché de l’ensemble de ces véhicules est, en fait, en progression. Les nouvelles immatriculations de ces modèles de voitures particulières dans l’UE sont passées :
- de 46,2 % en mai 2023 ;
- à 48,9 % en mai 2024, soit environ la moitié des nouvelles voitures mises en circulation.
Il n’en reste pas moins vrai que la vente de véhicules entièrement électriques baisse de façon notable en Europe. Toutefois, selon les constructeurs, les résultats sont assez disparates :
- Volkswagen a vu ses immatriculations augmenter dans l’UE de 1,6 % en mai tandis que les ventes de Toyota ont connu une hausse de 13 % ;
- à l’inverse, à la même date, les immatriculations de Renault ont reculé de 5,4 % et celles de Stellantis de 6,9 %.
En tout cas, le développement de la concurrence au niveau de la production des VE en Europe, pour proposer des modèles toujours plus abordables, est manifeste. Dans ce domaine, le souhait de Bruxelles est de protéger les constructeurs automobiles européens face aux importations bon marché. Voilà pourquoi la Commission européenne a décidé, mi-juin, d’établir des droits de douane pouvant aller jusqu’à 38,1 % sur les véhicules électriques fabriqués en Chine. Provisoires, ces derniers s’appliqueront dès le mois de juillet.
Réaction du constructeur américain Tesla, qui fabrique son VE Model 3 en Chine : l’augmentation de ses prix dès l’application des mesures dans l’UE. En mai dernier, la société fondée et dirigée par Elon Musk a vu ses ventes fondre de 34,2 % sur le territoire de l’Union.
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