Installer, utiliser et entretenir un poêle à granulés
Avec plus de 200 000 appareils vendus chaque année, le poêle à granulés est aujourd’hui l’appareil de chauffage au bois préféré des Français. Ses avantages sont nombreux : il est à la fois pratique (car programmable), économique et écologique. Dans cet article, découvrez nos conseils pour bien installer, utiliser et entretenir un poêle à granulés.
Comprendre le principe d’un poêle à granulés
Vous avez pour projet de vous équiper d’un poêle à pellets pour le chauffage de votre maison ? Avant de vous lancer, il est essentiel de comprendre comment fonctionne cet appareil.
Comment un poêle à granulés produit-il de la chaleur ?
Le fonctionnement d’un poêle à granulés (également appelé poêle à pellets) est simple : il produit de la chaleur grâce à la combustion de granulés. Ceux-ci sont stockés dans un réservoir. Lorsque l’appareil est mis en marche, une vis sans fin permet d’alimenter automatiquement et régulièrement le foyer en granulés. Grâce à une bougie d’allumage (fonctionnant seulement quelques minutes le temps de démarrer la flambée) combinée à un apport d’air, la combustion des granulés peut avoir lieu.
Le poêle à granulés a besoin d’électricité pour fonctionner, car il est doté de composants électroniques qui lui permettent de réguler la puissance de chauffe et de proposer des plages de programmation : c’est là l’un de ses nombreux avantages, notamment au regard d’autres appareils de chauffage au bois, tels que le poêle à bûches ou encore l’insert.
Les différents types de poêles à granulés
Il existe trois principaux types de poêles à pellets : à convection naturelle, à convection forcée ou canalisables. En voici les principales caractéristiques :
Modèle de poêle à granulés | Diffusion de la chaleur | Autres caractéristiques |
---|---|---|
Poêle à convection naturelle | • Diffusion de façon naturelle par les sorties d’air situées sur la partie supérieure de l’appareil • Diffusion de la chaleur non homogène | • Montée en température relativement lente • Modèle le plus silencieux • Modèle le moins coûteux |
Poêle à convection forcée | • La chaleur est pulsée dans la pièce grâce à une soufflerie (système de ventilation intégré) • Diffusion de la chaleur plus homogène | • Également appelé « poêle à granulés ventilé » • Montée en température rapide • Modèle le plus commercialisé aujourd’hui • Modèle relativement bruyant |
Poêle canalisable | Diffusion de la chaleur dans différentes pièces de la maison grâce à plusieurs ventilateurs et à un réseau de canalisations dans lequel l’air est pulsé | • Peut être utilisé comme chauffage central, sous réserve d’être correctement dimensionné (puissance suffisante) • Installation complexe, type de poêle à privilégier plutôt dans le cas d’une construction ou d’une rénovation complète • Modèle relativement bruyant |
À noter : il existe également des poêles à granulés hydro (ou thermopoêles à granulés) dont le fonctionnement est semblable à celui d’une chaudière : la chaleur issue de la combustion des pellets est transmise à l’eau, laquelle est ensuite acheminée vers un réseau de radiateurs. D’autres modèles sont dits mixtes et combinent à la fois production d’eau chaude pour le chauffage et production d’eau chaude sanitaire (ECS).
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Installer un poêle à granulés chez soi
Vous avez choisi votre poêle à pellets ? Voici quelques informations à connaître au préalable concernant la pose de l’appareil.
Confiez l’installation de votre poêle à granulés à un installateur professionnel
La pose d’un poêle à granulés est une action complexe qui doit être confiée à un professionnel afin de garantir à la fois la performance de l’appareil et la sécurité de tous. Elle est définie par la norme NF DTU 24.1 qui précise notamment les règles de conception et de mise en œuvre des conduits de fumée, des tubages et des conduits de raccordement.
Notre conseil : choisissez la même entreprise pour l’achat et la pose de votre appareil. En fonction de la configuration de votre logement et de votre projet (chauffage principal ou secondaire, budget, etc.), un installateur expert pourra vous conseiller sur :
- le type de poêle à granulés le plus adapté ;
- à convection naturelle,
- à convection forcée,
- canalisable ;
- la puissance idéale de l’appareil, un point essentiel dans la réussite de votre projet :
- surdimensionné, le poêle fonctionnera la plupart du temps à bas régime (avec à la clé, un moins bon rendement et davantage de pollution émise),
- sous-dimensionné, le poêle ne parviendra pas toujours à atteindre le confort de chauffe désiré ;
- son emplacement idéal dans la maison.
Par ailleurs, un professionnel expérimenté sera en mesure de réaliser les travaux de fumisterie et de tubage adéquats préalablement à l’installation du poêle, mais aussi d’effectuer les bons réglages de l’appareil afin de garantir une performance optimisée.
Comment trouver un bon professionnel pour la pose d’un poêle à granulés ?
Pour avancer dans votre projet en toute sérénité, faites appel à un artisan ayant reçu la mention « RGE Qualibois ».
France Rénov’ (le service public de la rénovation énergétique) met à votre disposition sur son site Internet un annuaire des professionnels RGE : en quelques clics, trouvez facilement les entreprises spécialisées près de chez vous et visionnez les différents certificats qui leur ont été attribués (sélectionnez la rubrique « Installation d’énergies renouvelables », puis la sous-rubrique « Poêle ou insert bois »).
Notons que le recours à un professionnel RGE est l’une des conditions requises pour l’octroi d’une aide financière (la principale étant MaPrimeRénov’).
Quel emplacement choisir pour la pose d’un poêle à pellets ?
En raison de sa puissance de chauffe, un poêle à pellets doit être installé dans une pièce d’au moins 20 à 30 m². Il faut également veiller à le positionner dans un emplacement dégagé de tout élément susceptible de gêner la bonne diffusion de la chaleur. Par exemple, il est possible de poser un poêle dans la niche d’une ancienne cheminée seulement si celui-ci offre une ventilation frontale (avec une ventilation supérieure, l’encastrement de l’appareil empêcherait la chaleur de se diffuser correctement dans la pièce).
Dans le cas d’un conduit de fumée existant, l’emplacement de ce dernier détermine logiquement celui du poêle à granulés (notons que le conduit de raccordement doit être le plus vertical possible).
Enfin, un poêle à pellets doit être branché à l’électricité (bien que sa consommation soit faible), donc être placé à proximité d’une prise électrique.
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faire une simulationLes travaux de fumisterie
Installer un poêle à granulés nécessite de réaliser des travaux de fumisterie afin d’évacuer les fumées générées par la combustion des granulés. Trois éléments les composent :
- le conduit de raccordement reliant la buse de l’appareil au conduit de fumée (partie visible de l’installation) ;
- le conduit de fumée reliant le conduit de raccordement à la sortie de toit. Celui-ci doit être correctement dimensionné. Son diamètre, généralement compris entre 80 mm et 110 mm, augmente avec la hauteur. Lorsque le conduit de fumée est existant, il doit le plus souvent être remis aux normes avec l’insertion d’un tube indépendant et isolé (notons que le tubage pour un poêle à granulés est différent de celui nécessaire pour un poêle à bûches) ;
- la sortie de toit, idéalement placée à l’abri du vent qui impacte fortement le tirage, donc la performance du poêle.
Les travaux pour l’arrivée d’air
Pour que la combustion puisse avoir lieu, un poêle à pellets a besoin d’être alimenté en air (environ 50 m³ d’air comburant par heure).
Cet air peut provenir d’une ouverture spécifique idéalement située à l’arrière de l’appareil et donnant :
- sur l’extérieur ;
- sur une pièce ventilée et non chauffée, tel qu’un garage ;
- sur un vide sanitaire ventilé.
Dans certains cas, l’entrée d’air peut provenir du même conduit que celui servant à évacuer les fumées. C’est notamment la configuration que l’on retrouve le plus fréquemment avec les poêles à granulés posés en ventouse. Ce conduit est dit concentrique : il est composé de deux canaux séparés, l’un servant à amener l’air comburant jusqu’au poêle, l’autre à évacuer des fumées de combustion.
Utiliser un poêle à pellets au quotidien
L’un des atouts majeurs des poêles à granulés est leur caractère programmable (les modèles les plus perfectionnés sont même connectés et permettent un pilotage à distance). En revanche, ils ont besoin d’être alimentés en granulés et entretenus régulièrement.
Programmation et régulation
Un poêle à pellets peut s’utiliser :
- en mode manuel : dans ce cas, c’est vous qui allumez votre poêle, définissez un niveau de puissance (ainsi qu’un niveau de soufflerie dans le cas d’un appareil avec convection forcée) et éteignez votre poêle. Ce type d’utilisation est plutôt à préconiser en début et en fin de saison, lorsque les températures ne justifient pas un usage régulier de l’appareil ;
- en mode automatique : dans ce cas, c’est la programmation qui prend le relais. L’appareil se met en marche pour atteindre une température de consigne définie. Lorsque la sonde détecte que cette température est atteinte (ou légèrement dépassée, l’amplitude acceptée étant généralement de 1 °C), le poêle s’éteint. Plusieurs plages de programmation sont possibles. Les modèles les plus avancés permettent une régulation de la température très fine selon les différents moments de la journée et de la semaine, tandis que les appareils les plus simples ne proposent généralement que deux plages programmables par jour. Enfin, les appareils connectés peuvent être pilotés à distance depuis une application mobile : une fonctionnalité idéale pour profiter d’un confort thermique optimal quel que soit votre emploi du temps (et vos éventuels contretemps !)
Autonomie
Selon le modèle de l’appareil, le réservoir d’un poêle à pellets peut accueillir entre 10 et 50 kg de granulés de bois, pour une durée d’utilisation comprise entre 12 heures et 72 heures. Bien évidemment, l’autonomie de l’appareil varie en fonction de la puissance de chauffe choisie.
En période grand froid, un réservoir de 10 kg requerra donc une charge a minima quotidienne. Pour les appareils dotés d’un plus gros réservoir, l’autonomie peut s’allonger jusqu’à 5 jours.
Remarque : si l’autonomie du poêle à pellets est un atout vis-à-vis d’autres appareils de chauffage au bois tels que la cheminée ou le poêle à bûches (qui nécessitent d’être approvisionnés de façon plus régulière), cet aspect est en revanche un point faible au regard de la simplicité d’utilisation qu’offrent d’autres systèmes de chauffage, tels que des radiateurs ou une pompe à chaleur.
Stockage des granulés
C’est l’un des inconvénients de ce mode de chauffage : l’utilisation d’un poêle à granulés nécessite le stockage de granulés en grande quantité, en intérieur, dans un espace impérativement ventilé et au sec (un garage, par exemple). Une à deux tonnes par an – soit une à deux palettes de 66 sacs de 15 kg – sont généralement nécessaires : il faut donc que vous disposiez de suffisamment de place au sol pour stocker le combustible.
Entretenir un poêle à granulés
Au quotidien, la combustion des pellets génère des résidus qui s’entassent dans le creuset et noircissent peu à peu la vitre. Cela n’est pas sans impact sur la performance de l’appareil (ni sans risque sur votre santé), c’est pourquoi un entretien très régulier est indispensable. En période de forte utilisation, et uniquement lorsque le poêle est éteint et a entièrement refroidi :
- videz quotidiennement le creuset afin d’éviter que les résidus ne bouchent les orifices d’arrivée d’air et aspirez l’intérieur du foyer avec un aspirateur à cendres équipé d’un filtre HEPA (certains appareils haut de gamme sont dotés d’un dispositif de nettoyage mécanique du creuset ; dans ce cas, un nettoyage manuel hebdomadaire est tout de même recommandé) ;
- videz le cendrier chaque semaine ;
- nettoyez la vitre dès lors que celle-ci commence à noircir.
Par ailleurs, nettoyez régulièrement la grille d’arrivée d’air (au moins deux fois par an) et pensez à vider intégralement le réservoir de ses granulés en fin de saison de chauffe (dans le cas contraire, les pellets risquent de s’agglomérer au fil du temps).
En plus du ramonage, il est également vivement conseillé faire réaliser au moins une fois par an un entretien plus approfondi du poêle à granulés par un technicien, afin de :
- garantir son bon fonctionnement et vérifier les réglages ;
- nettoyer l’appareil en profondeur (ventilateur, vis sans fin, trémie, sonde de température, chambre de combustion, etc.) ;
- vérifier les pièces d’usure (joints d’étanchéité, bougie d’allumage) et les remplacer lorsqu’elles sont en fin de vie.
Pour un entretien complet avec ramonage des conduits, comptez entre 120 € HT et 250 € HT.
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