Reports en série pour la relance du réacteur de Flamanville 1
25 mars 2022. C’est le jour où le réacteur n° 1 de la centrale nucléaire de Flamanville, en Normandie, a été débranché du réseau. À l’époque, cet arrêt ne devait durer que jusqu’à Noël. Pourtant, après des anomalies en cascade et de multiples nouveaux dysfonctionnements à réparer, cette immobilisation est toujours d’actualité aujourd’hui. Il était ainsi prévu que le réacteur redémarre le 23 août dernier. Raté. Puis au 1er septembre. Encore raté. Désormais, la date de reprise de fonction de cette unité est fixée au vendredi 8 septembre 2023. Cependant, celle-ci aura-t-elle vraiment lieu ? Quels sont ces différents problèmes qui empêchent ce réacteur atomique d’être branché au réseau pour produire de l’électricité ? À l’heure où de plus en plus de voix s’élèvent contre le choix du nucléaire, ces reports successifs posent question et n’envoient pas de signaux positifs. Choisir.com revient sur cette situation pour vous apporter des éléments de réponse.

Plus de 17 mois d’arrêt pour le réacteur n° 1 de la centrale nucléaire de Flamanville
C’est à la fin du mois de mars 2022 que le réacteur n° 1 de la centrale nucléaire normande de Flamanville a été mis à l’arrêt. Plus de 17 mois après, ce dernier se trouve toujours dans la même situation : au point mort. Pourquoi ?
EDF a fait face, depuis plus d’un an, à de nombreuses anomalies qui ont obligé de retarder toujours davantage la reprise d’activité de ce réacteur. À quoi était dû le débranchement initial du réseau ? À l’époque, l’objectif était notamment de procéder au changement des quatre générateurs de vapeur de l’installation. Une immobilisation de 9 mois avait alors été prévue, avec un redémarrage programmé aux alentours de Noël 2022, au plein cœur de la crise énergétique.
Toutefois, c’est à ce moment-là que des problèmes de corrosion se sont révélés sur plusieurs soudures et robinetteries. Conséquence : la prolongation de l’arrêt du réacteur. Flamanville 1 n’est pas un cas isolé. Ce souci de corrosion sous contrainte a provoqué l’immobilisation prolongée de nombreux réacteurs en 2022 et en 2023. En mars de cette année, c’est à la centrale de Penly, en Seine-Maritime, qu’une fissure profonde était détectée. Cela montre bien les difficultés réelles traversées dans ce domaine par le parc nucléaire français et EDF.
La relance du réacteur n° 1 de Flamanville devait alors intervenir au 23 août dernier. Sauf que, lors des essais préalables au redémarrage de l’unité, d’autres problèmes ont été relevés par les équipes de la centrale. Ces derniers concernaient :
- une vanne d’étanchéité, qui a dû être changée ;
- une sonde de température défectueuse. Des réparations ont donc été entreprises afin de la remettre en état.
Du fait de ces nouveaux travaux nécessaires, la date de remise en service a été décalée au vendredi 1er septembre 2023. Néanmoins, là encore, c’est un nouveau report qui a été annoncé par EDF, et non la reprise d’activité du réacteur.
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faire une simulationUne énième anomalie à régler à Flamanville 1 depuis le 1er septembre
Voilà le dernier épisode en date dans cette remise en service sans cesse retardée du réacteur n° 1 de la centrale de Flamanville. Un nouveau report d’une semaine, le septième au total selon certaines sources, a été officiellement annoncé par EDF le mercredi 30 août dernier.
La cause : un souci de floculation. Concrètement, l’apparition de microparticules en suspension a été observée dans le circuit primaire du réacteur. Ce dernier doit servir à créer de la vapeur qui est ensuite montée en pression. Le but : actionner les turbines qui produisent de l’électricité. Ce qui n’est donc pas possible actuellement, alors même que l’énergie nucléaire est normalement le point fort du mix énergétique national.
Stéphanie Schnebelen, Responsable communication d’EDF, a donné davantage d’explications à propos de ce problème. « Lors de la phase d’essai, nous avons constaté un phénomène de floculation. Nous avons observé des micro-suspensions qui sont venues colmater des filtres. Ceux-ci sont indispensables pour avoir le débit requis pour avoir la montée en puissance et en température », a-t-elle ajouté.
Le travail des équipes de la centrale consiste désormais à :
- vérifier que les microparticules piégées dans les filtres correspondent bien à celles identifiées en suspension dans le circuit primaire ;
- en étudier l’origine, car elles n’auraient jusqu’alors jamais été observées…
Les réparations nécessaires devaient durer une semaine, d’après l’énergéticien. Une nouvelle tentative de relance du réacteur est donc programmée pour le vendredi 8 septembre. Avant l’apparition d’un nouveau défaut dont il faudra s’occuper ?
Stéphanie Schnebelen a voulu, au contraire, se montrer rassurante sur la bonne marche des opérations à mener. « Les quatre pompes primaires qui font circuler l’eau dans le circuit primaire fonctionnent à nouveau ». De ce fait, EDF se trouve dans des conditions permettant de « recommencer la montée en température et en pression dans notre circuit primaire », a-t-elle affirmé. Avec, toutefois, des conditions de surveillance renforcées vis-à-vis de ce problème de floculation qu’il faut analyser et résoudre.
Le réacteur n° 1 de Flamanville redémarrera-t-il bien le 8 septembre ? Au regard de tous les contretemps enregistrés depuis plus d’un an, le doute est permis. Une chose est sûre, ce n’est pas grâce à l’activité de ce réacteur que la France est redevenue, en 2023, la première exportatrice nette d’électricité en Europe.
De plus, ces nouveaux revers en cascade arrivent dans un contexte où de plus en plus d’acteurs écologistes et scientifiques s’interrogent sur l’énergie atomique. Pour beaucoup, investir dans le nucléaire est un mauvais choix pour le climat. Pour basculer vers une véritable transition écologique, l’ONG Greenpeace pense par exemple que le nucléaire n’est pas une vraie solution.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Faites-vous partie des partisans de l’atome ou, comme d’autres, de ses détracteurs ? Dans tous les cas, si vous désirez changer de fournisseur d’électricité dans le but de faire des économies ou de privilégier une offre verte, c’est possible ! Dans ce but, aidez-vous du Comparateur Énergie de Choisir.com qui liste les propositions commerciales de nombreux acteurs du marché. Vous aurez ainsi toutes les informations à disposition pour faire un choix qui vous convient en quelques clics seulement.
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