Électricité : une hausse des prix de 10 à 20 % pour début 2024 ?

publié le 15/09/2023 à 15h28 | mis à jour le 15/09/2023 à 15h28 | par Johann Sonneck

Les TRV de l’électricité annoncés à +10 % au 1^er février 2024 par la CRE

Vous trouvez vos factures d’électricité bien trop salées ? Malheureusement, il va sans doute falloir s’habituer. Jeudi 14 septembre, c’est Emmanuelle Wargon qui l’a clairement fait comprendre. La présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a annoncé une potentielle augmentation des tarifs de l’électricité de 10 % au début de l’année 2024. Une hausse théorique des tarifs réglementés de vente de l’électricité (TRVE), applicable au 1^er février prochain et de l’ordre de 10 à 20 %, a même été évoquée.

Le constat est donc plutôt clair et (une nouvelle fois) amer. À la suite de la crise énergétique qui a durement impacté les Français en 2022, nous n’en serons pas à la première augmentation de ces tarifs. En effet :

• l’électricité a déjà bondi de 15 % au 1^er février 2023 ;
• avant de progresser de nouveau de 10 % au 1^er août dernier, en lien avec l’annonce de la sortie progressive du bouclier tarifaire. Ce dispositif avait justement été mis en place par le gouvernement pour contrer la spectaculaire flambée des prix de l’énergie de 2022.

Au cours d’une conférence de presse, Emmanuelle Wargon a donné davantage de précisions quant au calcul de ces nouveaux TRVE. « On sera dans un calcul de TRV théoriques par rapport aux TRV gelés qui sera une augmentation beaucoup plus faible que ce qu’on a pu faire l’année dernière ». En définitive, ce sont ces incertitudes actuelles qui expliquent que la présidente de la CRE a initialement déclaré qu’« on sera dans une zone de 10-20 % en gros ». Avant, devant le tollé provoquant ses propos, de préciser que la hausse se fixerait plutôt à 10 %.

Une augmentation des prix de l’électricité de 10 % « exclue » pour Bruno Le Maire

L’annonce d’Emmanuelle Wargon n’a pas tardé à faire réagir de nombreux responsables politiques. Sur X, le nouveau nom de Twitter, le député insoumis François Ruffin a au contraire réclamé un « blocage des prix ». « +15 % en février, +10 % en août, ça ne suffisait pas : il faut une nouvelle hausse des prix de l’électricité de 10 à 20 % en janvier 2024 ! », s’est-il également exclamé sur le réseau social. Récemment, le parlementaire d’extrême gauche appelait aussi à mettre en place une « économie de guerre climatique » pour qu’une véritable transition écologique puisse être menée à bien en France.

Le gouvernement, par l’intermédiaire de Bruno Le Maire, a également fait entendre rapidement sa voix, à peine quelques heures après la déclaration d’Emmanuelle Wargon. La position du ministre de l’Économie est d’ailleurs très claire. En effet, selon lui, une telle hausse au 1^er février 2024 « est exclue ». Il est vrai que le gouvernement, qui a le dernier mot sur les tarifs des TRV, n’a pas l’obligation de suivre les recommandations de la CRE.

C’est justement la différence entre « TRV théoriques » et « TRV gelés ». Emmanuelle Wargon a livré plus d’explications à ce sujet : « Dans toute cette période de crise, on a bien séparé le calcul des TRV théoriques, qui est l’application de la formule de calcul, de la décision qui ressort du gouvernement », donc les TRV gelés. De ce fait, il y aura bien une différence entre « la partie qui est acceptable [à payer par les consommateurs] et la partie qui doit être financée par le budget de l’État ».

À combien s’élèvera la hausse réelle des prix de l’électricité pour l’année prochaine ? Cette information ne sera pas dévoilée avant fin 2023 par le gouvernement. Ce qui est sûr, c’est qu’il devrait donc y avoir un écart entre :

• cette augmentation théorique du TRV, à +10 % ;
• et la hausse réelle qui se répercutera sur la facture des 22 millions de Français soumis aux TRV.

À titre d’exemples, un important décalage existait aussi en 2023 entre la théorie et la pratique :

• en février, l’augmentation théorique fixée par la CRE se chiffrait à 99,36 %, pour des TRV finalement rehaussés de 15 % ;
• en août, la recommandation était de relever les prix de 74,5 %, contre une hausse réelle de « seulement » 10 %.

Un prix final des TRVE pour février 2024 qui reste encore à fixer avec précision

Malgré ses déclarations qui ont interpellé l’opinion publique, Emmanuelle Wargon a également voulu apporter un peu de nuance. « Sur les TRV, c’est encore un peu tôt pour faire l’équation […], il va falloir attendre de constater les prix fin 2023 », a-t-elle précisé.

En effet, le calcul final du TRVE dépend aussi d’un autre critère : le comportement du marché sur les trois derniers mois de l’année. Il sera donc nécessaire de voir si les prix vont évoluer à la hausse ou à la baisse. Une diminution des prix n’est d’ailleurs pas totalement inenvisageable du fait :

• de l’amélioration de la production d’électricité nucléaire en 2023, tandis que la France est redevenue la première exportatrice nette d’électricité en Europe cette année ;
• du raccordement de nouvelles capacités de production d’énergies renouvelables.

De quoi faire dire à la CRE qu’« il faudra attendre la fin de l’année pour avoir un calcul solide ». À quoi sert alors de réaliser de telles « annonces choc » si tôt si les chiffres évoqués peuvent manquer de fiabilité ? Face à la peur des ménages et des entreprises françaises de voir leur facture d’électricité (une nouvelle fois) exploser, Emmanuelle Wargon a ajouté une dernière précision. Cette dernière a effectivement souligné qu’« on va se rapprocher d’augmentations qui seront importantes, mais qui ne seront pas de l’ordre du doublement ou de plus de 50 % ». De quoi être rassuré ? Pas vraiment…

Dans tous les cas, avant de connaître la réelle augmentation des prix de l’électricité, vous songez sans doute déjà à des solutions pour réduire votre facture ? L’une d’elles peut être de souscrire à un nouveau contrat chez un autre fournisseur, ce qui pourrait vous permettre de payer moins cher. Besoin d’un peu d’aide dans vos recherches ? C’est justement le but du Comparateur Électricité de Choisir.com. Cet outil facile d’accès et complet met à votre disposition les propositions de nombreux acteurs du marché. Son utilité : vous simplifier la vie ainsi que toutes les démarches à effectuer. Les économies espérées ne sont finalement peut-être qu’à quelques clics.