L’Empreinte écologique

L’empreinte écologique est une méthode de calcul scientifique qui permet de mesurer l’impact de l’homme sur l’environnement. Appelé également empreinte environnementale, cet indicateur clé est un élément essentiel pour déterminer si la planète est capable de produire ce qui est nécessaire à la survie de la population mondiale au vu de son mode de vie. Choisir.com fait un focus détaillé sur la définition de l’empreinte écologique, son mode de calcul, les prévisions de l’Agence de la transition écologique (Ademe) à l’échelle du monde et de la France et les possibilités pour la réduire à notre échelle personnelle.

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Qu’est-ce que l’empreinte écologique ?

La notion d’empreinte écologique permet de quantifier l’impact des êtres humains sur notre planète : comment et pourquoi ? Décryptage.

Définition de l’empreinte écologique

L’empreinte écologique est un outil de mesure de la pression exercée par les activités humaines sur les ressources naturelles disponibles, et leur capacité à se régénérer. Dit plus concrètement, le calcul de l’empreinte environnementale permet de mesurer la taille de surface terrestre nécessaire à la production de biens et de services consommés (alimentation, transport, logement, services), ainsi qu’à l’absorption des déchets produits, à l’échelle d’un individu, d’un pays ou d’une entreprise, ou même de la population mondiale.

Cette surface estimée est exprimée en hectares globaux (hag), soit le nombre d’hectares ayant une productivité égale à la productivité moyenne.

Origine de la notion d’empreinte écologique

William E. Rees, professeur de recherche en développement socio-économique durable à l’Université de Colombie Britannique, et son élève Mathis Wackernagel, sont les pères fondateurs du concept d’empreinte écologique. Ils ont développé cette notion et sa formule de calcul dans leur livre Notre empreinte écologique, Éditions Écosociété, 1999.

Quelle est l’utilité de connaître son empreinte écologique ?

La planète Terre produit une diversité de ressources naturelles que nous consommons au quotidien pour notre nourriture, notre logement ou notre transport. Mais notre planète a-t-elle la capacité de supporter nos modes de vie ?

L’empreinte écologique permet de déduire plusieurs éléments importants :

  • il est possible de savoir si la pression exercée sur la nature – en termes de production de biens et de services, et d’usage des ressources naturelles – dépasse les capacités de la planète. Concrètement, l’empreinte écologique permet de comparer notre rythme de consommation face à la vitesse de régénération de la planète. Y a-t-il une limite de la Terre face à notre empreinte écologique ?
  • l’évaluation de la durabilité de notre mode de vie, soit la quantité de surface terrestre (sols et espaces marins compris) bio-productive. En d’autres mots, les zones géographiques capables de générer les ressources renouvelables mobilisables pour les êtres humains, ainsi que l’absorption des déchets générés. Ce concept que l’on nomme également « biocapacité » ou « capacité biologique », permet aussi de quantifier ce qui serait un partage de ressources équitable pour chaque habitant de la planète ;
  • il est possible d’évaluer la quantité de ressources consommées à l’échelle d’un pays, d’une entreprise ou d’un individu, et de constater si le niveau de consommation de chacun respecte le principe d’égalité, ou au contraire génère des inégalités.

Calcul de l’empreinte écologique : comment ça marche ?

L’enjeu de l’empreinte écologique prend tout son sens lorsque l’on s’inscrit dans une démarche de réduction de son impact sur l’environnement. Au préalable, il est évidemment nécessaire de l’évaluer afin de pouvoir agir concrètement pour en réduire les effets.

Concepts de biocapacité et d’empreinte environnementale des activités humaines

Le calcul de l’empreinte écologique dépend de deux facteurs sur lesquels se base le guide du Global Footprint Networks (dont sont issues les principales données mondiales officielles) :

  1. la biocapacité que l’on a évoquée précédemment. Elle consiste en toutes les zones géographiques productives en ressources naturelles biologiques, et directement exploitables par l’homme, mais également capables de se régénérer et d’absorber les déchets/rejets produits. On distingue ainsi 6 types de surfaces en biocapacité :
  2. l’empreinte environnementale des activités humaines composée de la consommation des ressources naturelles et de production de déchets, soit l’ensemble de nos consommations (alimentation, carburant pour le transport, chauffage et électricité pour le logement, etc.) et de production de déchets afférente sous la forme prépondérante des émissions de gaz à effet de serre (émissions de CO2 en tête).

Comment calculer l’empreinte écologique ?

Le principe du calcul de l’empreinte écologique consiste à diviser la superficie bioproductive utilisée pour la consommation d’un ensemble, par le nombre de personne composant cet ensemble. Ledit ensemble peut se composer d’un seul individu, d’une ville, d’un pays ou de la population mondiale.

À l’issue de ce calcul, deux constats peuvent être faits :

  • soit l’empreinte d’une population donnée respecte la biocapacité de la planète ;
  • soit l’empreinte d’une population donnée dépasse la biocapacité de la planète : on parle ainsi de « dépassement écologique » ou de « déficit écologique », ce qui signifie que nous exploitons la totalité des ressources naturelles produites par la Terre sur une année ET que nous utilisons également les ressources naturelles capitalisées au fil des ans. On parle aussi de « jour de dépassement », date fixée à partir de laquelle l’humanité vit à crédit le reste de l’année durant.

L’empreinte écologique du monde et de la France, et jours de dépassement

Voyons maintenant les données chiffrées pour évaluer l’impact environnemental à l’échelle mondiale et de notre pays.

Le monde en dépassement écologique constant !

Les données issues du Global Footprint Network sont sans appel, et constatent que depuis le début des années 1970, l’empreinte écologique mondiale présente un déficit écologique constant.

Évolution de l’empreinte écologique mondiale par habitant depuis 1961

À titre d’exemple, l’empreinte écologique mondiale en 2017 était de 2,77 hag par habitant pour une biocapacité mondiale de 1,6 hag ; soit un déficit écologique mondial de 1,17 hag/habitant pour un jour de dépassement fixé au 2 août 2017.

En 2020, le Global Footprint Networks a fixé le jour du dépassement mondial au 22 août. Le recul enregistré étant essentiellement dû à la crise mondiale du Covid-19 et l’arrêt brutal de toutes les activités humaines pendant les périodes de confinement.

Le jour du dépassement de la France

La France est un pays présentant une grande diversité de paysages et une source conséquente de ressources naturelles. Cependant, les données de la Global Footprint Networks, illustrées par le graphique ci-dessous, fixe la biocapacité de la France par habitant à 2,53 hag pour une empreinte écologique de 4,6 hag.

Évolution de l’empreinte écologique en France depuis 1961

Dans leur rapport de 2018 intitulé « L’autre déficit de la France », la World Wide Fund for Nature (WWF) et Global Footprint Networks estiment ainsi que le déficit écologique de la France fixe le jour de dépassement au 5 mai 2017, soit près de 3 mois avant le jour de dépassement mondial (fixé au 2 août 2017 pour rappel !). En cause, une dette écologique des Français générée pour les deux tiers, par une augmentation de l’empreinte de consommation dans des postes liées à l’alimentation, aux dépenses d’énergie (électricité, gaz, carburants, etc.) et au transport. On note aussi la hausse des émissions de CO2 forcément corrélées avec cette augmentation.

Le rapport fixe cette augmentation entre 2015-2018 à + 5 %. L’empreinte carbone représente près de 56 % de l’empreinte écologique de la France.

L’empreinte carbone composante de l’empreinte écologique

Lorsque l’on évoque la notion d’empreinte écologique, il est inévitable d’évoquer également le concept d’empreinte carbone. Cette méthode de calcul a pour objectif d’évaluer le taux d’émission de dioxyde de carbone (CO2) émis par les activités humaines. Elle fait donc partie intégrante de l’empreinte écologique jusqu’à devenir depuis quelques années sa composante principale. Il est important de comprendre, en effet, que toutes nos activités humaines actuelles – pour nous nourrir, nous vêtir, nous chauffer ou nous transporter – génèrent des émissions de CO2. Or, depuis les années 1970, l’empreinte carbone n’a cessé d’augmenter au gré de l’évolution de nos modes de vie (modes de production polluants, consommation d’énergies fossiles en hausse, développement du transport routier, etc.).

Ce gaz à effet de serre est aujourd’hui le principal responsable du réchauffement climatique mondial et de ses effets néfastes sur l’environnement. L’empreinte carbone a toute son importance et doit faire l’objet d’une attention particulière, notamment grâce aux mesures prises pour en réduire les effets.

En France, à titre individuel, il est possible d’évaluer son propre impact sur l’environnement via l’utilisation du Bilan Carbone Personnel mis en place par l’ADEME.

Les prévisions de l’ADEME sur l’empreinte écologique de la France

La France est en déficit écologique depuis de nombreuses années, c’est un fait irréfutable illustré précédemment dans cet article. Face à ce constat, peut-on inverser la tendance et réduire l’empreinte écologique de la France ? Quelles sont les solutions envisageables et à quelle échéance ?

L’Ademe, en charge de ces problématiques sociétales et environnementales a publié un rapport en 2015 « Alléger l’empreinte environnementale de la consommation des Français en 2030 ». Elle s’appuie sur une analyse de nos modes de vie actuels pour établir un scénario teinté d’attentes et d’objectifs ambitieux.

Le rapport prend ainsi en considération les changements graduels opérés dans la société française qui vont dans le sens d’une réduction de l’empreinte environnementale des ménages si l’on poursuit les efforts de développement jusqu’en 2030 :

  • les nouveaux modes de consommation écoresponsables (consumérisme vert) avec le souci de transparence d’information vis-à-vis du consommateur : mise en place de l’étiquette énergie, bilan GES (bilan carbone à l’échelle d’un produit ou d’une entreprise), écolabels ;
  • l’émergence et le développement de l’économie circulaire avec le recours à des producteurs locaux (locavore), le développement de circuits courts limitant les intermédiaires ;
  • le développement des innovations technologiques et l’exploitation des données générées peuvent trouver des applications vertueuses pour l’environnement, si elles sont exploitées judicieusement. Exemple : l’isolation d’un logement peut être renforcée par l’utilisation de thermostats intelligents. Le développement des objets connectés fait partie intégrante du scénario prédictif de l’Ademe.

L’Ademe préconise ainsi de concentrer ses efforts sur plusieurs thématiques clés pour que ses projections se réalisent en 2030 :

  1. le logement, avec une remise en état du parc immobilier (lutte contre les passoires thermiques) et accentuer le développement de logements économes en énergie (normes BBC, maison autonome ou passive, etc.). L’accent est également mis sur l’utilisation de matériaux responsables et durables type bois ;
  2. le transport, en encourageant et en développement la mobilité durable (transport en commun, covoiturage, véhicules électriques, marche, pistes cyclables) ;
  3. l’alimentation, en rééquilibrant les régimes alimentaires (réduction de la consommation de viande, de sucre et d’alcool) et en luttant plus efficacement contre le gaspillage alimentaire, le développement de pratiques agricoles responsables avec une utilisation faible des pesticides, et la création de labels ;
  4. la consommation de produits hors alimentation, en développant l’efficacité énergétique des produits (équipements à haute performance énergétique) pour réduire la consommation d’énergie, l’allongement de la durée de vie des équipements électroménagers, le développement du recyclage, et la remise sur le marché d’appareils de « seconde main » ;
  5. les loisirs et la culture, en développant des sorties plus responsables, notamment dans les déplacements liés (favoriser les sorties à courte distance, privilégier le train plutôt que l’avion pour aller sur son lieu de vacances, etc.).

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Comment réduire son empreinte écologique ?

À notre échelle individuelle, réduire son empreinte écologique passe par un changement de comportement et une maîtrise de sa consommation d’énergie. La démarche est réalisable par différents moyens :

  • la mise en place d’écogestes au quotidien pour réduire sa consommation d’énergie : extinction des lumières lorsque l’on quitte une pièce, extinction des appareils en veille, remplacement des ampoules par des modèles basse consommation, etc. (EcoWatt vous en propose plusieurs) ;
  • le changement de son mode de transport en privilégiant les transports en commun ou le vélo pour ses trajets domicile/travail ;
  • le changement de son alimentation (limiter la consommation de viande par exemple, l’achat de produits locavores, la consommation de produits bio, etc.) ;
  • le changement de fournisseur d’énergie en choisissant une offre d’énergie verte. En effet, en choisissant un fournisseur d’électricité verte ou de biogaz, vous avez l’assurance de réduire vos émissions de CO2, et de participer au développement des énergies renouvelables en France. À la clé, vous pouvez bénéficier de réductions intéressantes sur le prix de l’électricité ou le gaz en fonction de l’offre choisie !

Pour vous aider à franchir le pas et à réduire votre empreinte écologique, faites appel à un comparateur d’énergie tel que celui de Choisir.com. Vous pouvez également contacter un conseiller Choisir.com par téléphone, ce service est gratuit et sans engagement.

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