Le poêle à granulés est-il un mode de chauffage écologique ?
À l’heure de la nécessaire transition énergétique, il est légitime de s’interroger sur l’impact environnemental de son dispositif de chauffage. Qu’en est-il de celui du poêle à granulés, cet appareil programmable qui produit de la chaleur grâce à la combustion de granulés de bois ? Est-ce un mode de chauffage écologique au regard des autres appareils de chauffage au bois (poêle à bûches, insert, foyer fermé, etc.), mais également au regard de dispositifs fonctionnant au gaz ou à l’électricité ? Notre analyse dans cet article.
Le chauffage au bois domestique, première énergie renouvelable consommée en France
Aujourd’hui, 7 millions de foyers français utilisent un appareil individuel de chauffage au bois pour le chauffage de leur maison.
Se chauffer au bois (que l’on appelle également bois énergie, quand il est spécifiquement utilisé à des fins énergétiques) permet de limiter le recours aux énergies fossiles, que l’on sait particulièrement émettrices de gaz à effet de serre (GES) : c’est déjà un excellent point !
Si ce combustible est considéré comme une énergie renouvelable, certains réfractaires avancent l’argument que le chauffage au bois participe à la destruction de nos forêts : une idée reçue selon l’ADEME (l’Agence de la transition écologique), qui rappelle que la forêt française croît chaque année et que plus d’un tiers du bois destiné au chauffage provient de l’entretien de haies ou de vergers et de récupération. Rappelons, par ailleurs, que les granulés (également appelés pellets) sont fabriqués à partir des déchets de bois issus de scieries ou de l’élagage.
Aujourd’hui, le bois est la première source d’énergie renouvelable consommée dans l’Hexagone (35 %), devant les énergies hydraulique, éolienne, solaire et géothermique. Il est utilisé sous différentes formes :
- en plaquettes (c’est le principal combustible des chaufferies bois collectives et industrielles) ;
- en bûches ou briquettes (cheminées, foyers fermés, inserts, poêle à bûches, chaudière à bûches) ;
- et en granulés (poêle à granulés, chaudière à granulés).
Poêle à granulés et émissions de particules fines
Le chauffage au bois domestique est responsable chaque année de 64 % des émissions de particules fines : les « PM2,5 », ces particules d’un diamètre de 2,5 microns qui sont des polluants atmosphériques particulièrement néfastes pour notre santé. Selon Santé publique France, ils seraient responsables de 40 000 décès annuels dans l’Hexagone.
64 % : un chiffre qui peut faire douter des vertus du chauffage bois en matière de santé et d’environnement, d’autant que selon l’ADEME, la pollution liée à la combustion du bois provient à 98 % des appareils des particuliers (résidences individuelles). Et pourtant : derrière ce pourcentage impressionnant, se cachent de grandes disparités d’un dispositif à l’autre. En effet, une large part de ces particules fines est générée par les cheminées ouvertes et par les appareils les plus anciens, qui occupent encore un quart des foyers.
Au fil des années, les performances environnementales des appareils de chauffage au bois se sont nettement améliorées. D’après le CITEPA (l’association Guider l’action Air & Climat), les émissions de particules fines ont été divisées par 2 depuis 1990 grâce à l’amélioration des performances des nouveaux équipements. C’est également ce que constate l’ADEME, notamment pour les poêles à bois : « un poêle performant bien utilisé émet jusqu’à 10 fois moins de particules fines qu’un vieil appareil. » Cela est d’autant plus vrai s’il s’agit d’un poêle à granulés !
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Poêle à granulés et émissions d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)
Outre les particules fines, la combustion du bois est également responsable de 59 % des émissions d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Constituants naturels du charbon et du pétrole, ces polluants sont aussi issus de la combustion incomplète de matières organiques telles que le tabac, le carburant ou donc, le bois. Les HAP étant reconnus comme ayant des effets cancérogènes, on peut s’interroger sur l’impact du chauffage au bois sur notre santé. Toutefois, ce sont surtout les poêles à bûches qui sont concernés par ces émissions, particulièrement en cas de :
- surcharge du poêle, qui nuit à la combustion complète du bois ;
- utilisation d’un bois mou (pin, sapin ou épinette) ;
- utilisation d’un bois humide (en effet, pour une bonne combustion, le bois doit être dur et avoir séché au moins 6 mois) ;
- utilisation d’un bois traité ou peint.
La combustion du bois dans un poêle à granulés est plus optimale et le combustible utilisé maîtrisé : par conséquent, elle est beaucoup moins émissive de HAP.
Poêle à granulés et émissions de monoxyde de carbone (CO)
Le monoxyde de carbone (CO) est un composant oxygéné du carbone. Ce gaz incolore et inodore se forme lors d’une combustion incomplète ; il est particulièrement toxique et dangereux dans un environnement confiné. En effet, une fois absorbé par l’organisme, il se fixe sur l’hémoglobine. Ingéré à faible dose, il provoque des nausées et des maux de tête, voire de la confusion. Une intoxication plus importante peut mener à l’asphyxie et au décès.
Pour un poêle à pellets comme pour tout autre système de chauffage, les émissions potentielles de CO doivent donc être minimes. Cette donnée est obligatoirement précisée sur la fiche technique de l’appareil. Rassurez-vous : pour être commercialisé, un poêle à granulés doit bien évidemment répondre à des normes de sécurité strictes. Toutefois, nous ne pouvons que vous conseiller de vous orienter vers un poêle à granulés labellisé Flamme Verte : vous aurez ainsi la garantie que les émissions de monoxyde de carbone sont nécessairement inférieures à 300 mg/Nm³.
Poêle à granulés et bilan carbone
Abordons à présent la question des émissions de dioxyde de carbone (CO2), ou « gaz carbonique ». Naturellement présent dans l’atmosphère, le CO2 a des effets néfastes sur notre santé uniquement si ses concentrations dans l’air sont élevées. En revanche, il fait partie des « gaz à effet de serre », ces gaz responsables de l’effet de serre et ayant un impact direct sur le réchauffement climatique. Maîtriser les émissions de CO2 dans tous nos usages, y compris en matière de chauffage, est donc primordial pour la pérennité de notre belle planète bleue.
Bonne nouvelle, selon l’association UFC-Que Choisir, le bilan carbone d’un poêle à pellets est très faible : environ 30 g de dioxyde de carbone (CO2) par kWh. C’est 10 fois moins que celui d’une chaudière au fioul (324 g), l’un des dispositifs de chauffage les plus néfastes pour l’environnement (c’est d’ailleurs pourquoi l’installation de ces appareils est interdite depuis le 1er juillet 2022).
Plus surprenant : se chauffer aux granulés de bois génère près de 5 fois moins de gaz à effet de serre que se chauffer l’électricité – une donnée à nuancer, car en réalité, le bilan carbone du chauffage électrique varie fortement selon l’origine de l’électricité : fossile, nucléaire ou renouvelable.
Énergie | Émissions de CO2 (exprimées en grammes de CO2 par kilowattheure consommé) |
---|---|
Bois (granulés) | 30 gCO2/kWh |
Électricité | 147 gCO2/kWh |
Gaz naturel | 227 gCO2/kWh |
Fioul | 324 gCO2/kWh |
Source : ADEME
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faire une simulationL’importance du bon usage du poêle à granulés pour limiter son impact sur l’environnement
Avec de faibles émissions de particules fines et de monoxyde de carbone ainsi qu’un impact carbone réduit, le poêle à granulés est bien un mode de chauffage vertueux pour notre santé comme pour l’environnement. Encore faut-il bien choisir son appareil et l’utiliser correctement !
Choisir et installer son poêle à granulés
En optant pour un poêle à pellets performant (offrant un bon rendement énergétique) et labellisé Flamme Verte, vous limiterez l’impact de votre chauffage sur l’environnement.
Il est également essentiel de choisir un modèle dont la puissance est réellement adaptée à vos besoins : celle-ci doit être déterminée en fonction de la surface à chauffer et de la qualité d’isolation de votre logement. Un installateur qualifié saura vous conseiller.
L’installation du poêle à granulés est tout aussi importante (tubages adéquats, réglages de l’appareil, etc.). Ici encore, seul un expert pourra tirer le meilleur parti de votre appareil.
Bien utiliser son poêle à granulés au quotidien
Un poêle à granulés est particulièrement émetteur de particules fines et de CO2 lors des phases d’allumage et d’extinction. En phase de chauffe (et sous réserve que l’appareil soit correctement réglé), il génère peu de pollution. Une exception toutefois : lorsqu’il fonctionne à bas régime. En effet, à allure réduite, le poêle à pellets est non seulement moins performant en matière de rendement énergétique, mais il rejette aussi davantage de polluants. C’est l’une des raisons pour laquelle il est important de ne pas choisir un appareil surdimensionné par rapport à ses besoins : en effet, un poêle trop puissant fonctionnera presque toujours à allure modérée.
Pour une production de chaleur optimale et un impact environnemental le plus faible possible, veillez également à entretenir régulièrement votre appareil (quotidiennement en période de forte chauffe) et à faire appel à un professionnel au moins une fois par an, afin qu’il réalise le ramonage des conduits ainsi qu’un entretien plus approfondi du poêle. Notez par ailleurs que le ramonage annuel est une obligation légale.
Enfin, sachez que la qualité des granulés joue un rôle direct sur l’impact environnemental de votre appareil : privilégiez les pellets ayant reçu l’un des labels de qualité suivants :
- NF Biocombustibles solides ;
- EN Plus ;
- DIN Plus.
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