L’option heures pleines / heures creuses est-elle vraiment économique ?
Aujourd’hui, environ la moitié des Français disposent d’un contrat d’électricité en option heures pleines / heures creuses. Ils bénéficient donc d’un prix du kWh plus bas 8 heures par jour pendant les heures creuses et plus élevé le reste de la journée. Mais entre les hausses des tarifs de l’électricité et les mesures de confinement, ce tarif est-il vraiment rentable ? Choisir.com fait le point avec vous.

Un tarif de moins en moins rentable de manière générale…
Les heures pleines / heures creuses sont de moins en moins économiques pour les ménages. C’est ce que fait savoir le fournisseur d’électricité verte, Plüm Energie : « pour 85% des clients ayant fait le choix des heures creuses, le tarif n’est plus rentable ».
C’est également l’analyse de 60 millions de consommateurs. Selon l’association, elles engendreraient un surcoût de 30 à 50 € par an pour les foyers français.
Pourquoi ? Car le différentiel de prix entre les heures pleines et les heures creuses est assez important. Pour un foyer équipé d’un compteur de 6 kVA et au Tarif Bleu d’EDF, le tarif réglementé de l’électricité, le prix du kWh est de :
- 0,1344 € en heures creuses ;
- 0,1798 € en heures pleines.
En plus, l’abonnement mensuel est de 11,60 € par mois, soit 139,2 € à l’année.
A titre de comparaison, en option base, le prix du kWh reste stable toute la journée. Il est porté à 0,1557 €. Pour cette option, l’abonnement mensuel est de 10,66 €, soit 127,92 €.
Si l’on considère que la consommation moyenne d’électricité des Français est de 4535 kWh en 2020, il n’est presque plus rentable. Faisons le calcul pour l’option base et pour un ménage qui consomme 50% de son électricité en heures pleines et 50% de son électricité en heures creuses.
L’option heures pleines / heures creuses n’est donc pas à privilégier, à moins de pouvoir décaler au moins 60% des consommations en heures creuses (lancement du lave-vaisselle, du chauffe-eau, de radiateurs électriques à accumulation, voiture électrique, etc.).
…qui perd son sens en confinement
Si le tarif heures pleines / heures creuses peut avoir du sens, c’est parce que beaucoup de ménages ne sont pas chez eux en journée, en théorie. Mais, le confinement a eu tendance à bouleverser nos habitudes de consommation d’électricité. En effet, nous passons de plus en plus de temps à notre domicile.
D’après le journal Capital, qui se base sur des données fournies par Engie, entre le 25 octobre et le 25 novembre 2020, sur le segment des particuliers, on observe une hausse de la consommation de « 20% pour l’électricité, par rapport à la même période en 2019 ».
Cela s’explique notamment par la consommation de chauffage. En effet, les Français ont eu tendance à rallumer leurs radiateurs électriques avec la baisse des températures. Pour les ménages en heures pleines, c’est donc double punition puisque ceux-ci consomment plus et davantage au prix fort.
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faire une simulationSi les heures pleines sont peu rentables, pourquoi les garder ?
Le tarif heures pleines / heures creuses a été mis en place pour inciter les ménages à consommer en heures creuses. Il vise à « désaturer » le réseau en heures de pointe, souvent en heures pleines, et d’éviter les pannes généralisées appelées également « Black-out ». En effet, l’électricité ne se stocke pas. Il faut donc faire coïncider en permanence demande et production.
Lorsque la demande est trop forte, RTE, le transporteur d’électricité est obligé :
- d’importer de l’électricité des pays voisins ;
- de demander aux industries de ralentir leur consommation ou de passer sur des groupes électrogènes. On appelle cela « l’effacement de consommation industrielle » ;
- d’effectuer des délestages, des coupures de courant ponctuelles. Cette situation pourrait se produire en février 2021.
C’est pour réduire tant que possible les pics de consommation, qu’a été inventé le système des heures pleines et des heures creuses. Il octroie des tarifs plus compétitifs en heures creuses aux ménages qui « acceptent » de décaler leur consommation.
Mais aujourd’hui, le tarif n’est plus compétitif. Vincent Maillard, Président de Plüm appelle donc l’ensemble des fournisseurs à une « prise de conscience » afin de redonner un sens aux heures pleines et creuses. Cela pourrait passer notamment par une baisse du prix du kWh en heure creuse et/ou pleine. « L’idée c’est de dire : on fait en sorte que l’offre heures pleine-heures creuses reste attractive pour éviter que les clients ne se tournent vers une offre qui est collectivement moins avantageuse.» explique-t-il. Reste à savoir si l’ensemble des acteurs de la filière tiendront compte de cet appel.
Comment changer d’option tarifaire ?
En attendant, si les heures pleines / heures creuses vous paraissaient trop chères, il est facile de passer en option base. Pour cela, il suffit d’en faire la demande à votre fournisseur il la relaiera auprès d’Enedis, le gestionnaire national de distribution d’électricité :
Pour les ménages équipés d’un compteur Linky, la bascule se fera sous 24 heures et est gratuite. Si vous avez encore un ancien compteur. Enedis devra vous installer un nouveau compteur. Il vous en coûtera 56,72 €. La bascule peut s’opérer même avec les mesures sanitaires. Pendant le deuxième confinement, Enedis a maintenu ses activités.
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