Décarbonation : 15 États européens appellent l’UE à accélérer !
Accélérer la décarbonation du chauffage et du refroidissement en Europe. Dans un document adressé à la Commission européenne mi-mai 2024, c’est la demande réalisée par 15 États membres de l’UE, dont la France. Il s’agit d’une démarche inédite avec, à l’horizon, les ambitieux objectifs continentaux de neutralité carbone pour 2040-2050.
Décarbonation du chauffage et du refroidissement : 15 États de l’UE signent un document commun
Le document, datant du 14 mai 2024, est signé par 15 États membres de l’Union européenne (UE) et adressé à la Commission. Il appelle celle-ci à accélérer de façon urgente la décarbonation des systèmes de chauffage et de refroidissement sur le continent.
Pour les signataires, le verdissement de la chaleur et du froid forme un levier indispensable pour tenir les objectifs climatiques de l’UE. Ces 15 pays sont :
- l’Autriche ;
- Chypre ;
- le Danemark ;
- l’Espagne ;
- l’Estonie ;
- la France ;
- l’Irlande ;
- la Grèce ;
- la Lettonie ;
- la Lituanie ;
- le Luxembourg ;
- Malte ;
- le Portugal ;
- la Slovaquie ;
- la Slovénie.
Sur le document figurent deux grandes demandes. Ces dernières sont que Bruxelles publie au plus vite :
- la révision de la stratégie en matière de chauffage et de refroidissement, datant de 2016 et donc obsolète aujourd’hui ;
- son plan d’action pour les pompes à chaleur (PAC). Celui-ci était prévu pour le quatrième trimestre 2023, mais il a été reporté par la Commission, à une date encore inconnue.
Le secteur des pompes à chaleur connaît actuellement une forme de crise en Europe, avec un recul des ventes et des milliers d’emplois supprimés en 2023. Seule exception notable : la France, où l’objectif est d’atteindre 1 million de pompes à chaleur produite par an.
En réalité, la volonté des 15 États signataires est simple : que l’UE se donne les moyens de respecter son engagement de neutralité carbone pour 2050. Avant cela, l’exécutif européen souhaite réduire les émissions de carbone de 90 % d’ici 2040 sur le continent. Voilà pourquoi ils exhortent Bruxelles à « élaborer un plan concret ». Avec un indispensable face à l’urgence climatique : « accroître rapidement l’utilisation des différentes technologies d’énergie renouvelable » pour atteindre cette barre ambitieuse.
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Pourquoi une telle démarche aujourd’hui ? C’est Niels Fuglsang, eurodéputé socialiste danois, qui l’explique. Le chauffage et la climatisation pèsent en réalité très fortement sur la consommation d’énergies fossiles en Europe. Ainsi, la chaleur :
- représente aujourd’hui environ la moitié de la consommation d’énergie sur le Vieux continent ;
- provient encore, pour les trois quarts, des combustibles fossiles, source majeure d’émissions de gaz à effet de serre.
Niels Fuglsang indique que l’UE a envoyé environ 8 milliards d’euros à la Russie pour le GNL (gaz naturel liquéfié) l’année dernière. De son point de vue, il est donc « temps de se libérer de cette dépendance ». En France, un plan pour sortir de la dépendance aux énergies fossiles a justement été publié en novembre 2023.
Les 15 pays européens souhaitent notamment que se développent :
- les centrales solaires de chauffage urbain ;
- les pompes à chaleur dédiées aux consommateurs résidentiels ;
- les pompes à chaleur industrielles à grande échelle, à intégrer dans des systèmes de chauffage urbain ;
- les systèmes de stockage d’énergie.
Autre vérité incontestable sur le réchauffement climatique : la hausse toujours plus importante des températures. Cette évolution rend vitale la mise en place de systèmes de climatisation durables pour s’adapter à cet inexorable changement. En plus de donner un coup d’accélérateur décisif sur la voie de la transition écologique, cette politique aiderait aussi à la sécurité énergétique européenne. Voilà l’avis des signataires de ce document envoyé à Bruxelles.
De son côté, le Centre commun de recherche (CCR) est l’organe de recherche de l’UE. Dans un document de 2023, il estimait déjà que le déploiement des pompes à chaleur est synonyme de véritables opportunités. En effet, on compte encore 30 millions de chaudières individuelles à combustible fossile dans les logements résidentiels européens. Les remplacer « réduirait la consommation de gaz et de fioul de l’UE de 36 % dans ces logements ». Autre impact positif lié à cette nécessaire transition verte : « une baisse des factures de chauffage ».
Euroheat & Power (EHT) est une association européenne cherchant à promouvoir le chauffage et le refroidissement urbains durables sur le continent. Sa directrice générale, Aurélie Beauvais, affirme qu’un autre avantage découlerait naturellement avec l’accélération espérée de la décarbonation de ce secteur. De ses mots, cela permettrait de « conserver notre leadership dans ces technologies à haute valeur ajoutée ». Ce qui aurait aussi évidemment comme bienfait de « renforcer la sécurité de l’approvisionnement de l’UE ».
Alors, pour quand est-il possible d’espérer l’amorce de ce coup d’accélérateur ô combien essentiel ? La seule réaction de la Commission européenne est qu’« à ce stade, le calendrier exact du plan n’a pas encore été arrêté ». En mars 2023, le Parlement européen a quand même voté une nouvelle directive pour accélérer les rénovations énergétiques en Europe. Toutefois, de ce côté-là également, les efforts sont à démultiplier d’ici 2030, en France comme ailleurs, pour tenir les engagements continentaux.
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