Les producteurs de gaz en France et dans le monde
Les producteurs de gaz font partis des acteurs majeurs du marché de l’énergie. Chargés de l’exploitation de cette énergie fossile, les producteurs de gaz fonctionnent de concert avec les fournisseurs de gaz pour délivrer l’énergie dans les foyers des consommateurs. Quels sont leurs rôles et leur avenir face au déclin annoncé des énergies fossiles d’ici 2100 ?
Le rôle du producteur de gaz et les autres acteurs du marché
Pour commencer, il est utile de définir ce qu’est le gaz naturel. Utilisé au quotidien pour la cuisson, le chauffage et l’eau chaude, mais également pour la production d’électricité, que sait-on exactement de sa composition, de son exploitation et des enjeux économiques qui l’entourent ?
Le gaz naturel est une ressource naturelle, que l’on appelle communément énergie fossile, issue de la transformation de matières organiques en hydrocarbures. Ces hydrocarbures – pétrole et gaz naturel – sont enfouis sous des couches de sédiments. Le gaz naturel, plus léger que l’air, remonte les roches les plus poreuses pour se retrouver bloqué par une roche imperméable. Après plusieurs millions d’années, une poche de gaz se crée. Tout l’enjeu est de l’extraire, de le transformer afin de pouvoir l’acheminer et le commercialiser.
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De son exploitation à sa délivrance sur une plaque de cuisson ou dans une chambre de combustion d’une chaudière, plusieurs acteurs du marché du gaz interviennent successivement :
- le producteur de gaz se situe en amont de la chaîne de production en exploitant les gisements miniers pour en extraire le gaz naturel sous pression. Il est à relever que l’extraction du gaz naturel utilise les mêmes techniques que celles utilisées dans l’industrie du pétrole. C’est d’ailleurs en cherchant du pétrole que l’on a souvent trouvé des gisements de gaz naturel. Le producteur de gaz se charge également de son transport via les réseaux de gazoducs et de méthaniers (comme Elengy) jusqu’aux points d’exportation et de commercialisation. Le nombre de producteurs de gaz dans le monde est limité à moins d’une dizaine d’enseignes : Gazprom, E.on, Total et Eni comptent parmi les entreprises les plus connues. Ces multinationales endossent parfois la double casquette de producteur et de fournisseur de gaz comme le groupe français Total ou le groupe italien Eni ;
- les fournisseurs de gaz, ou les entreprises locales de distribution de gaz (comme Gaz de Bordeaux à ses débuts), sont chargés de commercialiser le gaz naturel sur le marché de détail des particuliers et des professionnels. Ils sont donc vos premiers interlocuteurs lorsque vous signez un abonnement au gaz naturel. Jusqu’à récemment, deux types de prix du gaz existaient, le Tarif réglementé de vente fixé par l’État (comme pour l’électricité et le Tarif Bleu d’EDF) suivant les recommandations la CRE et les tarifs des offres de marché comportant une remise sur le prix du kWh HT commercialisé. Ceci n’est désormais plus possible, avec l’ouverture à la concurrence du marché de l’énergie, novembre 2019 a acté la fin de la commercialisation des tarifs réglementés de vente du gaz naturel pour une fin définitive en 2023. Aux particuliers de souscrire désormais à des offres de marché auprès de fournisseurs alternatifs et aux fournisseurs de gaz d’en assurer la distribution via le gestionnaire du réseau ;
- ce gestionnaire du réseau de distribution est en France le groupe GRDF (filiale d’Engie). Il assure l’acheminement et la délivrance du gaz à tous les usagers résidentiels et non-résidentiels. Il est également chargé de la maintenance et du dépannage des infrastructures. Si vous avez par exemple un problème technique ou une urgence type fuite de gaz, c’est à lui et non à votre fournisseur qu’il faut vous adresser.
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faire une simulationQui sont les producteurs de gaz en France ?
La France ne dispose pas de réserves de gaz en son territoire, elle dépend pour cela en totalité des importations et s’approvisionne à l’extérieur pour satisfaire aux besoins énergétiques de sa population. D’où provient donc le gaz importé chez nous ? Les producteurs de gaz, comme on l’a vu, sont peu nombreux et exploitent les gisements un peu partout dans le monde. Pour une vision un peu plus claire, on peut se tourner vers les principaux pays exportateurs de gaz vers la France : la Norvège (40 %), les Pays-Bas et la Russie pour 14 % chacun, et l’Algérie pour 8 % comptent parmi les premiers exportateurs.
Cette dépendance énergétique de la France soulève une problématique épineuse, notamment en cas de conflits géopolitiques (comme pour le transit du gaz Russe via l’Ukraine) que le gouvernement tente de limiter en diversifiant les sources d’approvisionnement et les lieux de stockage (via Storengy notamment) . Ainsi, la construction de nouveaux terminaux de Gaz naturel liquéfié (GNL) permet de renforcer la capacité d’accueil de méthaniers en provenance du Moyen-Orient (Qatar et Égypte) et d’Afrique (Nigeria et Algérie).
Autre point de vigilance de la dépendance de la France, la fluctuation des marchés de gros où se négocie le prix du gaz à l’exportation. Celui-ci est très fluctuant, en grande partie aujourd’hui par la demande croissante venue des pays asiatiques, Chine en tête.
Mais comment peut-on faire face à la demande énergétique mondiale ? Qui sont les principaux producteurs de gaz dans le monde ?
Les producteurs de gaz dans le monde
Les 10 principaux producteurs de gaz se répartissent comme suit pour l’année 2017 en termes de production de gaz naturel (million de tonnes de pétrole). Sources : BP Statistical Review.
Gaz naturel : production annuelle de pétrole | |
---|---|
Pays producteurs de gaz | Production |
États-Unis | 631,6 |
Russie | 546,5 |
Iran | 192,5 |
Canada | 151,6 |
Qatar | 151,1 |
Chine | 128,3 |
Norvège | 106 |
Australie | 97,6 |
Arabie Saoudite | 95,8 |
Algérie | 78,5 |
On observe la position dominante des États-Unis dont la production de gaz est repartie à la hausse en 2017 pour atteindre près de 20 % de la production mondiale. Le pays est de plus autosuffisant du point de vue de sa consommation. Il ne dépend aucunement des importations, à l’instar de pays comme la Russie (365,2 MT soit 11,6 % de la consommation mondiale) dont l’essentiel de la production est assuré par la société russe Gazprom et l’Iran (184,4 MT soit 6 % de la consommation mondiale). Un avantage important vis-à-vis de pays en forte dépendance, d’autant plus que la plupart des principaux pays producteurs de gaz disposent de leurs excédents pour accroître leur développement économique.
Il est à noter que la Chine en 6e rang mondial a considérablement accru sa consommation en gaz naturel (15,6 % de la consommation mondiale soit 206,7 MT) même si la plus grande part de son mix énergétique reste encore occupée par l’industrie du charbon.
Quant à l’Union européenne, la Norvège assure la plus grande part des exportations, notamment comme vu précédemment, vers la France. Les réserves de gaz ne sont toutefois pas illimitées, ce qui pousse les gouvernements des pays européens à diversifier leurs sources d’approvisionnement et dans une tout autre mesure à développer d’autres sources d’énergie, comme les énergies renouvelables.
Quel avenir pour la production de gaz naturel ?
Le gaz naturel est la 3e énergie fossile la plus consommée au monde après le pétrole et le charbon. Il représente environ 20 % de la consommation d’énergie dans le monde. Qu’en est-il de son avenir au regard du scénario actuel où la consommation mondiale s’accroît quand ses réserves mondiales en viennent à se stabiliser ?
Les réserves de gaz dans le monde
Lorsque l’on évoque l’état du stock mondial de gaz, on parle de réserves de gaz prouvées i.e les réserves de gaz en cours d’exploitation ayant une capacité de production (volumes de gaz extraits) récupérable à un instant T ; soit un état des lieux fortement dépendant des conditions économiques et techniques du moment.
En 2020, les trois plus grandes réserves de gaz sont situées en Russie (18 %) via le producteur Gazprom, et au Moyen-Orient avec l’Iran (17 %) et l’Arabie Saoudite (12 %). Les États-Unis représentent quant à eux près de 4,5 % des réserves mondiales (Sources : BP Statistical Review) avec l’exploitation controversée du gaz de schiste. Pour comparaison, l’Union européenne ne représente que 0,6 % des réserves mondiales de gaz. Un chiffre bien faible au regard des consommations mondiales grandissantes enregistrées pour l’année 2017 (+ 3 %). Une croissance galopante qui pose la question de l’avenir du gaz naturel sur le long terme. Quid des ressources exploitées actuellement par les producteurs de gaz ?
Si une pénurie des réserves de gaz sur le court terme n’est pas envisageable au vu des réserves prouvées, en revanche il faut prévoir un épuisement des ressources sur le siècle prochain (durée de vie moyenne des réserves : 55 ans). La transition énergétique appelle à un virage quant aux économies d’énergie à réaliser, développement des énergies renouvelables en tête ?
Le développement du biométhane et autres énergies renouvelables
L’enjeu face à la perspective de la raréfaction des réserves de gaz est de multiplier les sources d’apport d’énergie. La filière des énergies renouvelables en France et dans le monde se compose principalement des énergies hydrauliques, solaires, éoliennes et de biogaz. Ce biogaz est un gaz produit à partir de matières organiques animales et végétales. Il peut être utilisé à l’état brut directement pour la production d’électricité et de chaleur, ou transformé à l’état de biométhane pour être injecté dans le réseau de distribution de gaz naturel.
Issu de sources d’énergies renouvelables, le biométhane a toutes les qualités du gaz naturel sans en partager le caractère polluant. Le biogaz émet moins de gaz à effet de serre et participe de ce fait à la lutte contre le réchauffement climatique actuel.
Pour autant, en France, la filière affiche un taux de 0,15 % sur la consommation globale de gaz. Une poussée encore timide dans le mix énergétique français. Quelques fournisseurs alternatifs comme Ilek ou le géant TotalEnergies commercialisent des offres de biogaz à côté d’offres de fourniture de gaz naturel. Le développement de la filière de biométhane a encore un long chemin à parcourir pour atteindre la part de 10 % de gaz renouvelable dans la consommation totale de gaz naturel promise par la Loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) pour l’année 2030. Pour autant, les perspectives sont plutôt positives puisque 361 sites de production sont en attente de lancement et viendraient étoffer les rangs des 44 sites actuels.
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