SOH d’une batterie de véhicule électrique : tout ce qu’il faut savoir
De nombreux Français sont encore réticents à l’idée de passer au véhicule électrique. La raison principale concerne souvent la batterie : peur qu’elle n’ait pas une autonomie suffisante, qu’elle se détériore trop vite, etc. Il existe désormais un moyen de savoir où en est la batterie dans son cycle de vie, le SOH. Voici toutes les informations importantes sur cet indicateur très utile.
Qu’est-ce que le SOH d’une voiture électrique ?
La signification du SOH est State of Health, qui veut dire « état de santé » en anglais. Plus que la santé, cet indicateur permet de surveiller le vieillissement et la détérioration d’une batterie (ou accumulateur), car il compare la capacité actuelle de la batterie par rapport à son état initial. Autrement dit, le SOH détermine la quantité d’électricité qui peut être stockée dans une batterie à un instant donné comparée à la quantité d’électricité qu’elle stockait lors de sa sortie d’usine.
Le SOH est un pourcentage qui fonctionne ainsi :
- un SOH de 100 % indique que la batterie est neuve ;
- un SOH de 90 % signifie que l’accumulateur a perdu 10 % de sa capacité ;
- un SOH de 80 % correspond à une perte de capacité de 20 % ;
- etc.
À quoi sert le SOH d’une batterie ?
Toute l’utilité est dans la définition du SOH : il permet de suivre l’état de santé de la batterie de la voiture électrique. Les accumulateurs subissent tous des pertes de performances dans le temps, qu’ils soient installés dans un véhicule électrique (VE), un smartphone, une perceuse, ou n’importe quel autre appareil. Le vieillissement d’une batterie dépend de deux facteurs :
- la dégradation calendaire. Celle-ci dépend uniquement du délai passé depuis la fabrication de l’appareil, car une batterie se détériore avec le temps, même si elle n’est jamais utilisée. Cela est dû aux processus chimiques qui ont lieu à l’intérieur ;
- la dégradation cyclique. Celle-ci dépend du nombre de cycles décharge/recharge qu’a subi l’accumulateur. La durée de vie d’une batterie de voiture électrique se compte en nombre de cycles, et chacun d’entre eux diminue un peu les performances de l’appareil.
Connaître le SOH d’une voiture électrique permet de savoir où en est la batterie dans son cycle de vie.
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Pourquoi connaître le SOH de la batterie d’un VE ?
En moyenne, on considère qu’une batterie de véhicule électrique perd 2 % de SOH par an. Cela dépend bien sûr du type de véhicule et du nombre de cycles de charge qui ont été réalisés. Cependant, le vieillissement d’un accumulateur de voiture électrique n’est pas tout à fait linéaire : le SOH a tendance à diminuer un peu plus rapidement les premiers mois et lors des premiers cycles de charge. Il baisse ensuite de manière un peu moins marquée.
Faire calculer régulièrement le SOH de la batterie est donc un moyen efficace de contrôler son état dans le temps et de s’assurer que les baisses de performances sont normales. Si le conducteur constate que la capacité de la batterie diminue de manière brusque ou anormale, il pourra mettre en place rapidement des actions pour corriger la situation.
Comment est calculé le SOH d’une batterie ?
La formule pour calculer le SOH d’une batterie de véhicule électrique est la suivante :
SOH = Capacité actuelle de la batterie / Capacité initiale x 100
La difficulté consiste à déterminer la capacité de la batterie à un instant donné. Certains conducteurs choisissent de créer un tableau de suivi des performances du VE sur de multiples trajets pour en dégager une tendance du SOH (pour les personnes intéressées, il est possible de trouver des exemples sur des forums en ligne). Le problème est que les conditions changeantes tendent à donner des résultats variant fortement d’un trajet à un autre, c’est par exemple le cas de :
- l’état de charge initial ;
- la longueur du trajet ;
- la température extérieure ;
- la vitesse moyenne ;
- le style de conduite ;
- les routes empruntées ;
- le poids total transporté par le VE ;
- etc.
Le calcul du SOH par un professionnel s’appuie quant à lui sur une des méthodes suivantes :
- le test de capacité qui consiste à recharger entièrement l’accumulateur puis à le décharger pour mesurer la quantité d’électricité délivrée. Cette donnée exprimée en kWh correspond à la capacité de la batterie et elle est comparée à la capacité annoncée par le fabricant pour un véhicule neuf pour obtenir le SOH ;
- la mesure de tension et de résistance interne de l’accumulateur. Ces deux informations en disent long sur l’état de la batterie et leur surveillance permet d’établir un SOH ;
- le comptage de Coulomb qui mesure la charge totale qui entre et sort de la batterie pendant un cycle. Un écart important entre ces deux données donne un SOH bas ;
- la spectroscopie d’impédance qui s’intéresse à la tension interne de l’accumulateur et de ses évolutions en fonction de la fréquence du courant qui lui est appliqué. Ce test permet d’évaluer le SOH d’une batterie.
Si les détails sont techniques, ces tests permettent toutefois un résultat plus fiable qu’un suivi empirique des performances de la voiture électrique.
Comment connaître le SOH d’un véhicule électrique ?
Bien conscients de l’importance de cette information pour les automobilistes, certains constructeurs communiquent aisément le SOH de leur VE au propriétaire ; c’est par exemple le cas de Peugeot. Cependant, d’autres fabricants sont très réticents à l’idée de donner une information claire, et une partie d’entre eux refusent tout simplement de le faire.
Heureusement, il existe désormais plusieurs entreprises tierces qui se chargent de fournir cette information à tous les conducteurs qui en font la demande. Pour obtenir un SOH fiable, il faut se tourner vers :
- des entreprises spécialisées qui font le diagnostic à distance. Pour cela, elles envoient un boîtier à brancher sur le port OBD du véhicule et, une fois les informations nécessaires collectées, l’utilisateur renvoie le boîtier à l’entreprise. Les données sont analysées et le propriétaire du VE reçoit son SOH ;
- un garage spécialisé dans les voitures électriques. Ils sont encore rares en France, mais se développent de plus en plus rapidement. Une simple recherche sur internet permet de connaître les établissements qui proposent cette prestation dans votre région.
Combien coûte l’obtention du SOH d’un VE ?
Les constructeurs automobiles qui acceptent de communiquer le SOH d’un VE à leurs clients font souvent payer ce diagnostic, et les prix varient d’une entreprise à une autre. Il existe très peu d’informations en ligne sur ce sujet et pour connaître les tarifs appliqués, il faut se rapprocher du fabricant. À noter que chez Peugeot, le certificat SOH est gratuit lors de la révision annuelle (à condition d’avoir signé un contrat de maintenance). Renault propose également d’obtenir cette donnée via l’application My Renault, mais le service est payant et le certificat obtenu valable trois mois seulement.
Les entreprises proposant une analyse à faire soi-même à la maison communiquent sur leurs tarifs. Par exemple, le prix d’un diagnostic SOH pour voiture électrique est de 49,99 € chez Moba (anciennement Belle Batterie), hors frais d’expédition du kit.
De plus, certains garages proposent également cette prestation pour des tarifs allant d’une quarantaine à une soixantaine d’euros. Ces établissements utilisent une technologie tierce, par exemple celle de l’entreprise AVILOO. D’autres groupes ont créé leur propre outil de diagnostic, c’est le cas de Norauto (test à partir de 39,95 €) et de Dekra (tarif public non disponible).
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faire une simulationLe SOH d’une voiture électrique est-il fiable ?
Pour le moment, il n’existe pas de test SOH standardisé en France, chaque entreprise est libre de proposer la prestation qu’elle souhaite, sans contrôle particulier.
Du côté des SOH de constructeurs automobiles, les données fournies sont parfois remises en questions pour plusieurs raisons :
- un grand nombre d’entre eux refusent de communiquer cette information, d’autres la rendent difficilement accessible. Ce manque de transparence ne joue pas en leur faveur ;
- certains font remonter artificiellement le SOH dans le temps en utilisant une capacité tampon. Concrètement, la batterie installée à l’origine a une capacité totale plus élevée que celle annoncée et, lorsque son SOH commence à diminuer, le constructeur reconfigure le système informatique gérant la batterie (BMS) pour utiliser la capacité tampon et se rapprocher de la capacité initiale annoncée ;
- les fabricants ont tout intérêt à présenter des SOH élevés pour rassurer tous les clients potentiels sur la qualité de leurs modèles. Cela peut aussi leur permettre d’éviter de remplacer gratuitement un accumulateur en cas de SOH très bas avant la fin de la garantie.
Le SOH est donc pour le moment une valeur à prendre avec des pincettes.
Quand demander le SOH d’un véhicule électrique ?
Certains conducteurs de VE veulent connaître le SOH de la batterie de la voiture électrique régulièrement, par exemple à chaque entretien du VE. Cela est tout à fait possible mais peut finir par coûter cher.
Il existe certains moments clé auxquels il est nécessaire de se procurer le SOH de la batterie de voiture :
- avant d’acheter un VE d’occasion, il est indispensable de demander un certificat SOH récent à son propriétaire. En effet, le kilométrage et l’année de mise en service ne suffisent pas à estimer correctement l’état de la batterie ;
- avant de revendre une voiture électrique, pour s’assurer de proposer un prix correct et pour rassurer les acheteurs potentiels ;
- lorsqu’une baisse d’autonomie significative est constatée. L’accumulateur se détériore normalement progressivement et une baisse soudaine des performances doit alerter l’utilisateur.
Le SOH est-il obligatoire pour une voiture électrique ?
Pour le moment, le SOH n’est jamais obligatoire, pas même dans le cas d’une vente de véhicule électrique d’occasion. Cela constitue d’ailleurs un problème selon plusieurs acteurs du secteur, car les consommateurs n’ont pas d’informations fiables sur l’état de l’accumulateur. Cela crée un manque de transparence et de confiance envers ces modèles qui pourraient pourtant avoir une seconde voire une troisième vie.
Certains professionnels du milieu militent pour l’ajout d’un SOH comme point de contrôle des VE lors du contrôle technique (CT). Rappelons que celui-ci est obligatoire tous les 2 ans après la date du premier CT et doit être effectué par le vendeur dans les 6 mois avant la vente du véhicule à un particulier. Cette idée a d’ailleurs déjà été mise en place en Allemagne lors du TÜV (contrôle technique allemand) et, bien qu’elle fasse augmenter le tarif du TÜV, elle renforce aussi la confiance des consommateurs dans le marché de l’auto électrique d’occasion.
Pour le moment, les pouvoirs publics n’ont pas annoncé d’intention de légiférer sur ce point, mais il est probable que cela finisse par se produire.
Comment améliorer le SOH d’une batterie de voiture ?
Il existe des gestes simples permettant de prolonger la durée de vie d’une batterie de véhicule électrique avec un SOH élevé, par exemple :
- éviter les charges et décharges complètes de l’accumulateur (jusqu’à 100 % et 0 %). Il est préférable de maintenir la batterie entre 20 et 80 % pour la majorité des cycles ;
- privilégier les temps de charge du véhicule électrique limités à quelques heures. Pour cela, il convient d’utiliser une borne de recharge plutôt qu’une prise renforcée ou d’augmenter un peu la fréquence de charge de la voiture électrique pour éviter que la batterie surchauffe. Pour la même raison, mieux vaut ne pas laisser le VE en charge toute la nuit ;
- limiter les recharges sur une borne de recharge DC (charge rapide) aux situations exceptionnelles (long trajet, départ en vacances par exemple) ;
- éviter l’exposition de l’accumulateur à des températures extrêmes (négatives et positives) et la recharge par fortes chaleurs (ou lorsque la batterie est chaude) ;
- adopter un mode de conduite économique (rouler doucement, anticiper les accélérations et décélérations, limiter les surcharges inutiles et l’utilisation de la climatisation, etc.).
Ces gestes simples permettent de maintenir la batterie en bonne santé plus longtemps, mais ne stoppent pas la détérioration normale de ce composant. Le SOH finit invariablement par baisser, quelles que soient les précautions prises.
Que faire en cas de SOH bas sur un VE ?
Un SOH est considéré comme bas lorsqu’il atteint 75 à 70 %, ce qui signifie que l’accumulateur a perdu 25 à 30 % de ses capacités. Dans ces conditions, le conducteur peut encore utiliser le VE, mais pour réaliser des trajets bien plus courts qu’avant. Il n’existe pas de méthode miracle pour faire augmenter le SOH d’une batterie.
Lorsque les performances de l’appareil ont largement baissé, le propriétaire a plusieurs options :
- si le changement est soudain ou fait suite à un accident, il se peut que quelques cellules qui composent l’accumulateur soient endommagées. Dans ce cas, il est parfois possible d’envisager une réparation pour un prix raisonnable. Il est conseillé de se rapprocher d’un garage spécialisé ;
- si la voiture est récente, il se peut que la batterie soit toujours sous garantie. La durée varie selon les constructeurs, avec une moyenne de 8 ans et 160 000 km. Si la garantie est toujours active, il est possible de faire changer la batterie gratuitement si le SOH est bas (selon les conditions proposées par la marque) ;
- si le VE est ancien ou a parcouru beaucoup de kilomètres, le propriétaire peut payer de sa poche pour avoir une nouvelle batterie, mais cela coûte souvent très cher (8 000 à 15 000 € en moyenne).
Si aucune de ces options n’est possible, il faut alors se résigner à changer de voiture. En attendant, le VE peut être utilisé pour des trajets plus courts, ou des trajets longs comprenant une ou plusieurs pauses pour la recharge de la batterie.
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