Tout savoir sur le calcul du DPE en 2023
Un diagnostic de performance énergétique ou DPE est un outil technique réglementaire pour mesurer l’impact énergétique et climatique d’un logement. Créé en 2006, le DPE a subi une importante réforme de son mode de calcul pour le rendre plus fiable en cas de location ou de vente d’un bien immobilier. Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le nouveau DPE et sa méthode de calcul : les changements apportés, les nouveaux critères de notation, le résultat du DPE et son impact pour les logements les plus énergivores mis en location ou en vente.
À quoi sert un diagnostic de performance énergétique ?
Un DPE est une évaluation technique obligatoire pour louer ou vendre un logement. Décryptage sur ce qu’il mesure et les conséquences de son résultat sur le marché immobilier.
Que mesure le calcul du DPE ?
Créé en 2006, le diagnostic de performance énergétique a pour objectif de donner une estimation de la performance énergétique d’un logement aux propriétaires et aux locataires.
Le calcul du DPE permet de faire deux types d’évaluation :
- la consommation d’énergie primaire du logement (exprimée en kWh/m².an) des différents équipements de chauffage, de système de production d’eau chaude sanitaire, de climatisation et de ventilation ;
- les émissions de gaz à effet de serre (exprimée en kg CO2/m².an) en fonction des types d’énergie utilisés (électricité, gaz, fioul, bois, etc.).
Le résultat du calcul du DPE est consigné sur une étiquette énergie-climat présente de manière obligatoire sur toutes les annonces de location ou de vente immobilière.
L’information du DPE doit être portée à la connaissance des futurs acquéreurs ou locataires au plus tôt sur l’annonce, et au plus tard dès la visite du logement.
Le nouveau barème de l’étiquette énergie climat
Une fois le calcul du diagnostic réalisé, le résultat permet de réaliser un classement énergétique du logement. Ce classement est évalué sur une étiquette à double seuil (énergie/climat) suivant une échelle de 7 valeurs alphabétiques entre :
- la lettre A (ainsi que la classe B) qui détermine les logements les plus économes, que l’on qualifie de bâtiments basse consommation (BBC) ;
- et la lettre G (et la classe F) qui qualifie les logements les plus énergivores, aussi appelés passoires thermiques.
L’évaluation des performances énergétiques d’un logement dépend du barème de notation utilisée pour les 7 classes énergie du DPE :
Classe énergie | Étiquette énergie Consommation d’énergie en kWh/m².an | Étiquette climat Émissions de gaz à effet de serre en kg CO2/m².an |
---|---|---|
A | Jusqu’à 70 kWh/m².an | Jusqu’à 6 kg CO2/m².an |
B | Entre 70 et 110 kWh/m².an | Entre 6 et 11 kg CO2/m².an |
C | Entre 110 et 180 kWh/m².an | Entre 11 et 30 kg CO2/m².an |
D | Entre 180 et 250 kWh/m².an | Entre 30 et 50 kg CO2/m².an |
E | Entre 250 et 330 kWh/m².an | Entre 50 et 70 kg CO2/m².an |
F | Entre 330 et 420 kWh/m².an | Entre 70 et 100 kg CO2/m².an |
G | Entre 420 et 450 kWh/m².an | Supérieures à 100 kg CO2/m².an |
Pour déterminer la classe énergie, le diagnostiqueur retient la plus mauvaise des deux performances de l’étiquette calculées par le DPE : soit la consommation d’énergie, soit les émissions de GES.
Et si vous payiez moins cher votre énergie ?
Nos experts énergie vous aident à économiser jusqu’à 200 € sur votre facture gaz et électricité
Nouveau DPE : la réforme de la méthode de calcul
En juillet 2021, le nouveau DPE voit le jour afin de mieux répondre aux enjeux climatiques mais également pour servir les réglementations en vigueur.
Quelle est l’utilité de calculer un DPE ?
Le diagnostic de performance énergétique réglementaire s’inscrit dans la politique de transition énergétique de la France dans un cadre européen pour répondre à plusieurs objectifs :
- donner une information claire aux propriétaires et aux locataires sur le classement énergétique d’un logement par rapport à une échelle de valeur. L’évaluation de la consommation d’énergie permet d’avoir une idée des futures factures d’énergie ;
- repérer les logements les plus énergivores du marché (les fameuses passoires thermiques) et inciter les propriétaires à réduire la consommation d’énergie des bâtiments ainsi que les émissions de gaz à effet de serre (GES) reliées ;
- proposer un outil de référence qui va permettre d’assainir le marché immobilier (locatif ou vente) en l’adossant à une réglementation d’interdiction ou de restriction sur les logements les plus énergivores.
Les changements du nouveau DPE 2021
En juillet 2021, le DPE et son mode de calcul ont subi une révision importante rendant cet outil technique :
- plus fiable, avec la pleine opposabilité du DPE qui perd ainsi sa valeur informative pour devenir un document juridique au même titre que les autres diagnostics énergétiques (plomb, amiante, conformité de l’installation de gaz, etc.). En cas de faux DPE ou de DPE vierge, la conclusion d’une vente ou d’une location peut être dénoncée ;
- plus cohérent quant à la prise en compte des enjeux climatiques et de la politique sociale. La mise en place du double seuil de performance du DPE permet de :
- mieux cerner les logements énergivores et polluants,
- lutter contre les passoires thermiques et la précarité énergétique des ménages avec des politiques cohérentes ;
- plus lisible, avec un aspect visuel plus clair et communicant, au moyen de la double étiquette énergétique et d’une estimation chiffrée des dépenses d’énergie à prévoir ;
- plus complet avec un volet de recommandations :
- de travaux de rénovation énergétique pour améliorer le niveau de performance évalué par le DPE. Plusieurs scénarios sont proposés avec une idée des économies réalisables ainsi que le passage d’une classe à l’autre,
- de bonnes pratiques pour réduire sa consommation d’énergie au quotidien (réglage de la température du chauffage, entretien des équipements…).
Quelle est la méthode de calcul 3CL du DPE ?
Voyons maintenant comme se réalise concrètement le calcul du diagnostic de performance énergétique.
L’évolution des critères pour calculer le DPE
Depuis le 1er juillet 2021, une seule méthode existe pour calculer le diagnostic de performance énergétique d’un logement : la méthode 3CL pour « Calcul de la consommation conventionnelle des logements ».
Cette évolution présente quelques avantages par rapport à l’ancien DPE. En effet, le diagnostic d’avant 2021 basait sa méthode de calcul sur la base de l’évaluation :
- des factures annuelles d’énergie ;
- d’un usage standardisé du logement sur le même modèle que la 3CL, mais avec moins de paramètres (dont des données sur l’isolation, les auxiliaires de ventilation).
Cette ancienne méthode de calcul du DPE donnait ainsi une idée approximative du niveau de performance énergétique d’un logement.
Désormais, le calcul du nouveau DPE se base sur 4 postes d’évaluation en fonction de critères conventionnels liés au logement ainsi qu’à des comportements standards de consommation :
- une moyenne de température du chauffage à 19 °C ;
- une température de refroidissement moyenne de 28 °C ;
- une consommation d’eau moyenne de 56 L par jour ;
- le type de zone climatique ;
- les heures du lever et du coucher du soleil pour déterminer une moyenne d’utilisation de l’éclairage ;
- le prix moyen de l’électricité / gaz au moment de la réalisation du DPE ;
- la performance et le rendement moyen des appareils de chauffage et de production d’eau chaude.
Les 4 postes de calcul du DPE 2023
La réalisation du DPE prend en compte 4 données incontournables pour évaluer la performance d’un appartement ou d’une maison.
1. L’isolation thermique
Le calcul du niveau d’isolation thermique permet de déterminer les déperditions d’énergie ainsi que les ponts thermiques présents dans un logement. Un logement mal isolé va surconsommer de l’énergie pour atteindre (souvent sans succès !) la température de consigne programmée sur le chauffage.
Le calcul du DPE va évaluer le niveau d’isolation en prenant en compte plusieurs éléments présents dans la structure du bâti :
- les types de murs intérieurs et les murs extérieurs (béton plein ou creux, placo, etc.) ;
- l’état des plafonds (combles, toiture) ;
- les planchers (carrelage, parquet, etc.) ;
- les types de portes et fenêtres installés (PVC, bois ou métallique, verre en simple ou double vitrage, etc.).
2. La ventilation
Le système de ventilation installé dans un logement permet de réguler le débit et les échanges d’air. Il garantit ainsi le renouvellement constant de l’air, ce qui permet de se prémunir d’une humidité et de mieux chauffer le logement.
Ainsi, le diagnostic va s’attacher à déterminer un coefficient de déperdition de la ventilation en fonction de différents critères :
- la surface du logement ;
- le niveau du débit d’extraction d’air ;
- le type de système de ventilation installé (ex. : ventilation mécanique contrôlée ou VMC simple/double flux).
3. La consommation d’énergie des appareils
Le nouveau DPE va déterminer le niveau de consommation d’énergie des 5 principaux postes de consommation d’énergie présents dans le logement :
- le chauffage : chaudière, pompe à chaleur, radiateurs électriques, plancher chauffant, panneaux solaires, etc. ;
- la production d’eau chaude sanitaire : chauffe-eau électrique ou gaz, chauffe-eau thermodynamique ou chauffe-eau solaire, etc. ;
- le type d’éclairage : ampoules LED, halogènes, etc. ;
- le système de climatisation : climatiseur mobile ou fixe, pompe à chaleur réversible, etc. ;
- l’utilisation d’auxiliaires de ventilation (ex. : ventilateur).
4. Le confort d’été
Le confort d’été est une nouvelle donnée introduite dans le calcul du DPE de 2021.
Le diagnostic va évaluer la capacité du logement à garder une température ambiante correcte pendant la période estivale, et notamment pendant les pics de chaleur. Un logement avec un mauvais confort d’été est qualifié de bouilloire énergétique.
À noter que seules la structure du bâti ainsi que des solutions passives (protection solaire extérieure ou intérieure, brasseurs d’air fixes) vont servir au calcul sans prendre en compte le système de climatisation (si présent) ou la zone climatique (climat tempéré, froid, etc.).
Êtes-vous sûr de ne pas payer votre énergie trop cher ?
faire une simulationLe résultat du calcul du DPE
Après calcul, le diagnostic de performance énergétique attribue une notation au logement ainsi qu’un volet de recommandations pour améliorer les données (consommation des équipements, isolation, ventilation, confort d’été) évaluées dans le rapport.
Les améliorations proposées vont permettre au logement de passer à une classe énergétique plus vertueuse et économique.
Les travaux recommandés
Le bilan du DPE s’accompagne d’un volet de travaux recommandés pour améliorer la performance énergétique du logement. Le diagnostic recommande en général 2 types de scénarios de travaux de rénovation :
- le scénario 1 qui comprend des travaux prioritaires (isolation des murs, isolation des fenêtres, ventilation, remplacement d’un système de chauffage énergivore) à réaliser pour sortir du statut de passoire thermique (par exemple de la classe F à D) ;
- le scénario 2 qui comprend des travaux d’amélioration de la performance énergétique pour atteindre a minima la classe B. On retrouve ainsi des logements avec une classe énergétique « correcte » telle que C ou D. À noter qu’une passoire thermique peut atteindre la classe B en cumulant les deux scénarios.
Chaque scénario détaille le coût des travaux ainsi que les économies d’énergie réalisables.
Mon logement est diagnostiqué passoire thermique, quelles conséquences ?
La réforme du DPE introduit aussi la notion de décence énergétique d’un logement, soit des seuils de performance énergétiques minimum à respecter pour pouvoir louer ou vendre un bien immobilier.
Un logement classé F ou G après calcul du DPE est visé par la réglementation de lutte contre les passoires thermiques avec différentes obligations :
- depuis le 1er avril 2023, l’obligation de réaliser un audit énergétique en cas de vente immobilière ;
- une interdiction d’augmenter les loyers depuis le 24 août 2022 pour tout nouveau bail, renouvellement ou révision du bail ;
- l’interdiction de mettre en location un logement énergivore qui ne remplit pas les critères de décence suivants :
Date d’échéance de l’interdiction de mise en location | Classe énergie DPE concernée | Niveau de décence énergétique |
---|---|---|
Depuis le 1er janvier 2023 | Supérieure à la classe G | Supérieure à 450 kWh/m².an |
À partir du 1er janvier 2025 | Classe G | Entre 420 et 450 kWh/m².an |
À partir du 1er janvier 2028 | Classe F | Entre 330 et 420 kWh/m².an |
À partir du 1er janvier 2034 | Classe E | Entre 250 et 330 kWh/m².an |
Peut-on calculer un DPE soi-même ?
Il est possible d’avoir une estimation de la performance énergétique d’un logement en réalisant soi-même un DPE ou en utilisant un simulateur de DPE en ligne. À noter que ce DPE « artisanal », par rapport à la méthode 3CL, est à titre informatif et ne revêt aucune valeur juridique.
L’évaluation grossière et approximative se base sur l’ancienne méthode du DPE (avant 2021) soit :
- la méthode sur facture qui consiste à regrouper les factures d’électricité/gaz/fioul des 3 dernières années et de faire une moyenne annuelle en fonction de la surface du logement. À titre d’exemple, un logement avec une consommation d’énergie inférieure ou égale à 50 kWh/m².an est classé A, tandis que le nouveau calcul du DPE relève le niveau à 70 kWh/m².an ;
- l’année de construction du logement qui permet de déterminer les normes et réglementations thermiques (RT) en vigueur à l’époque. Historiquement, il faut attendre 1974 pour avoir un début de réglementation thermique en France, suivie de la RT1988, RT2000, RT2005, et la RT2012 et RE2020 qui caractérisent les logements basse consommation (BBC) soit la classe A et B.
Le calcul du DPE est-il obligatoire ?
Il est obligatoire de réaliser un DPE lors de la mise en location ou de vente d’un logement. La majorité des types de logement sont concernés par cette obligation :
- de l’appartement (studio au T5) en copropriété à la maison individuelle ;
- un logement meublé ou non meublé.
Quelques types de logements ne sont pas soumis à l’obligation de réaliser un DPE :
- les meublés touristiques ;
- les logements occupés moins de 4 mois par an ;
- les habitations sans chauffage ou cheminée et sans système de climatisation ;
- les bâtiments classés monuments historiques.
La durée de validité d’un DPE : ancienne et nouvelle méthode de calcul
La durée de validité d’un DPE est de 10 ans. Au-delà de ce délai, il est obligatoire de renouveler le diagnostic pour pouvoir louer ou vendre son bien immobilier.
Concernant les DPE réalisés avec l’ancienne méthode (avant 2021) et en cours de validité, ils peuvent être utilisés jusqu’au 31 décembre 2024. Toutefois, il est fortement recommandé d’anticiper la fin de l’échéance lors de toute mise en location ou vente d’un logement :
- par souci de transparence vis-à-vis du potentiel locataire ou propriétaire. Dans le cas d’une vente, les notaires conditionnent la validation du contrat de vente à la réalisation d’un nouveau DPE ;
- pour améliorer la classe DPE de son logement avec la méthode de calcul plus fiable, ou à l’issue de travaux de rénovation énergétique.
D’autres questions sur ce sujet ?
- Je réalise les travaux moi-même, puis-je quand même percevoir une prime énergie ?
- Quelle est la résistance thermique minimale pour bénéficier de la prime énergie ?
- Quelles sont les aides de rénovation énergétique pour une résidence secondaire ?
Êtes-vous sûr de ne pas payer votre énergie trop cher ?
Nos experts énergie vous aident à économiser jusqu’à 200 € sur votre facture gaz et électricité