2 000 milliards de dollars pour les énergies propres en 2024
Voilà un chiffre qui a de quoi donner de l’espoir en l’avenir. Un rapport récent de l’Agence internationale de l’énergie estime que 2 000 milliards de dollars seront investis en 2024 dans le monde en faveur des énergies propres. Ce sera plus du double du montant consacré aux combustibles fossiles. Un niveau vert record… pourtant encore insuffisant au regard des engagements climatiques internationaux.
En 2024, les pays du monde investiront deux fois plus dans les énergies propres que dans les fossiles
En juin, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié son rapport annuel sur l’investissement énergétique mondial 2024. Ses conclusions sont sans appel et forment un véritable motif d’espoir pour la réalisation de la transition écologique. En effet, « le monde investit désormais presque deux fois plus dans les énergies propres que dans les combustibles fossiles ». Un constat confirmé par le directeur de l’agence, Fatih Birol. C’est simple, « pour chaque dollar consacré aujourd’hui aux combustibles fossiles, près de 2 dollars sont investis dans l’énergie propre », affirme-t-il.
Au niveau global, l’organisation internationale estime qu’en 2024, le seuil des 2 000 milliards de dollars consacrés aux énergies propres devrait être atteint. Cette somme astronomique comprend les investissements dans :
- toutes les productions décarbonées (nucléaire et énergies renouvelables, telles que l’éolien et le solaire principalement) ;
- la mobilité électrique ;
- le stockage électrique et les réseaux. Ce dernier domaine a recueilli 400 milliards de dollars d’investissement, une augmentation sensible vis-à-vis des 300 milliards investis en 2023 ;
- les carburants bas carbone ;
- les dispositifs d’efficacité énergétique, comme les pompes à chaleur (PAC) notamment.
Locomotive de ces investissements record : l’énergie solaire. Ainsi, ce secteur pourrait, en 2024, dépasser à lui seul toutes les autres sources de production d’électricité en matière de montant injecté. Ce dernier devrait s’élever au-delà de la barre des 500 milliards de dollars, une première. Ce serait aussi une progression notable par rapport aux 480 milliards de dollars qu’avait représentée l’enveloppe du solaire en 2023. De quoi placer cette énergie largement devant :
- les énergies fossiles ;
- l’énergie nucléaire, que certains pays, comme la France, souhaitent développer ;
- les autres énergies vertes, telles que l’éolien ou l’hydroélectricité.
En 2023, sur les 507 nouveaux gigawatts (GW) d’énergie renouvelable raccordés aux réseaux internationaux, les trois quarts avaient d’ailleurs été du solaire.
La principale raison de cet essor remarqué et remarquable ? « L’amélioration des chaînes d’approvisionnement et la baisse des coûts des technologies propres », note le rapport de l’AIE. Illustration : depuis 2 ans, le coût des panneaux solaires photovoltaïques a diminué de 30 %. Ce mouvement renouvelable et décarboné devrait d’ailleurs s’amplifier à l’avenir grâce à la hausse des capacités manufacturières, constatée par l’AIE.
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faire une simulationLa Chine, écrasant leader mondial des investissements dans les énergies propres
Au niveau international, le rapport note qu’« il existe d’importants déséquilibres en matière d’investissement » entre les différents pays de la planète :
- la Chine est, de très loin, le principal investisseur vert du monde. L’enveloppe consacrée à sa transition énergétique est estimée à 675 milliards de dollars. Elle doit permettre d’investir essentiellement dans :
- le solaire,
- les batteries au lithium,
- les véhicules électriques, dont elle est un acteur incontournable. À ce propos, des usines de recyclage de batteries de voiture devraient ouvrir en France d’ici 2025-2028 ;
- derrière la deuxième puissance mondiale, l’Europe a tablé sur un budget de 370 milliards de dollars à allouer aux énergies vertes ;
- à la troisième place, les États-Unis comptent investir dans ce domaine 315 milliards de dollars en 2024.
Les autres États se trouvent loin derrière ces trois principaux pôles de puissance planétaire. Portées par l’Inde ou le Brésil, les nations émergentes ne consacreront « que » 300 milliards de dollars en 2024 aux énergies décarbonées. Cela représente seulement 15 % du total. Quant aux investissements bas carbone en Afrique, ils ne devraient s’élever qu’à quelque 40 milliards de dollars. C’est quand même approximativement le double de 2020.
L’AIE observe que tout cela est très éloigné de « ce qui est nécessaire pour répondre à la demande croissante d’énergie dans bon nombre de ces pays ». L’une des raisons bloquant la réalisation de ces projets de production d’électricité verte : la hausse des taux d’intérêt et les « conditions économiques difficiles », d’après Fatih Birol. Le directeur de l’AIE appelle à en « faire davantage pour que les investissements aillent dans les endroits où ils sont le plus nécessaires ».
Des investissements malheureusement encore insuffisants… alors que ceux des combustibles fossiles continuent d’augmenter
Face aux 2 000 milliards de dollars placés dans les énergies décarbonées, les combustibles fossiles sont loin derrière. En 2024, l’extraction et la production de ce type d’énergie extrêmement polluante devraient totaliser des investissements de 570 milliards de dollars. C’est donc plus de 2 fois moins que pour les énergies propres.
Pour autant, ce montant représente malgré tout :
- une progression de +7 % ;
- après une précédente augmentation de 9 % en 2023.
En mai dernier, une ONG révélait d’ailleurs qu’entre 2021 et 2023, les banques internationales ont prêté plus de 400 milliards d’euros aux industriels du charbon.
La progression des investissements dans les fossiles est principalement due, selon le rapport, aux entreprises pétrolières d’Asie et du Moyen-Orient. Ses auteurs font aussi remarquer que « ces investissements sont globalement alignés sur les niveaux de demande prévus en 2030 par les politiques actuelles ». Fin 2023, l’Organisation des Nations unies (ONU) regrettait d’ailleurs que la production des énergies fossiles serait encore deux fois trop élevée en 2030.
Analyse partagée par les experts de l’AIE. Pour eux, ces niveaux « sont bien plus élevés que ce que prévoient les scénarios qui atteignent les objectifs nationaux ou mondiaux en matière de climat ». Rappelons que l’accord de Paris de 2015 s’était triomphalement conclu sur un engagement de limitation du réchauffement climatique à +1,5 °C à la fin du siècle. Cependant, comme l’indiquait aussi l’ONU fin 2023, la dynamique actuelle laisse plutôt craindre une hausse des températures de +3 °C à cette date. Un groupe de 59 chercheurs internationaux vient d’ailleurs de publier une étude révélant que le réchauffement climatique a atteint « un rythme sans précédent » forcément inquiétant.
Autant dire que si ces investissements record constituent bien évidemment une bonne nouvelle, rien n’est gagné. Dans un autre rapport de juin 2024, l’AIE indique effectivement qu’il est aussi urgent d’accélérer le déploiement des renouvelables dans le monde. Les engagements pris lors de la COP28 de Dubaï sont de tripler les capacités d’énergie verte sur la planète d’ici 2030. Les montants accordés en 2024, au regard de cet objectif, sont toujours insuffisants. Doubler le niveau d’investissement serait indispensable pour y parvenir, aux yeux de l’AIE.
Malgré tout, avec ces « nouveaux records », la mise en place d’une « nouvelle économie énergétique mondiale » est en marche selon Fatih Birol. 2023 avait d’ailleurs été la première année durant laquelle les investissements aux énergies vertes et aux réseaux avaient dépassé ceux accordés aux fossiles. De votre côté, vous souhaitez aussi le développement de solutions énergétiques décarbonées ? De multiples offres vertes vous permettent d’agir concrètement dans ce but. Retrouvez-les et consultez leurs conditions tarifaires et contractuelles grâce au Comparateur Énergie de Choisir.com.
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