Comment améliorer le DPE de son logement ?

Instauré en 2006, le Diagnostic de performance énergétique (DPE) est un indicateur fiable de la performance énergétique et environnementale d’un bâtiment. Obligatoire lors de la mise en vente et la mise en location d’un appartement ou d’une maison, ce dispositif est devenu au fil des années un outil central dans la réglementation liée à la rénovation énergétique. Pour les particuliers propriétaires, le résultat du DPE revêt une grande importance, puisqu’un mauvais DPE peut influer sur les prix, voire, dans le cas des passoires thermiques, conduire à l’interdiction de louer son logement. Alors, comment améliorer le DPE de son bien immobilier ? Quels travaux effectuer et comment les financer ? Choisir.com vous guide dans votre projet de rénovation énergétique pour améliorer significativement le DPE de votre logement.

travaux amelioration DPE

Qu’est-ce que le DPE, le diagnostic de performance énergétique ?

L’ADEME (l’Agence de la transition écologique) définit le DPE comme étant le « document de référence sur la performance énergétique des bâtiments en France métropolitaine ».

Création et cadre réglementaire du diagnostic de performance énergétique

Le dispositif est né de la Directive européenne 2002/91/CE sur la performance énergétique des bâtiments (DPEB). Cette directive entrée en vigueur en janvier 2006 avait alors pour objectif d’engager les États-membres à adopter de nouvelles règles en matière d’isolation thermique et de ventilation.

Le DPE entre en vigueur en 2006. Le Code de la construction et de l’habitation en définit précisément les modalités, notamment dans ses articles L126-26 à L126-33.

Bon à savoir

Le DPE classique concerne uniquement la France métropolitaine. En Guadeloupe et en Martinique, des DPE spécifiques ont d’ores et déjà été mis en place. Ce n’est pas encore le cas pour les autres départements d’Outre-mer, mais cela ne saurait tarder : la loi Climat et Résilience promulguée le 22 août 2021 prévoit en effet la mise en place d’un DPE opposable dans tous les départements et régions d’Outre-mer, au plus tard au 1er juillet 2024.

Les objectifs du DPE

Selon l’article L126-26 du Code de la construction et de l’habitation, le DPE est « un document qui comporte la quantité d’énergie effectivement consommée ou estimée, exprimée en énergie primaire et finale, ainsi que les émissions de gaz à effet de serre induites, pour une utilisation standardisée du bâtiment ou d’une partie de bâtiment et une classification en fonction de valeurs de référence permettant de comparer et évaluer sa performance énergétique et sa performance en matière d’émissions de gaz à effet de serre. »

Pour les bâtiments à usage résidentiel (appartement ou maison), la réalisation d’un diagnostic de performance énergétique est obligatoire en cas de vente ou de location :

ContexteDate de l’obligationPrécisions
Mise en vente du bien immobilierDepuis le 1er novembre 2006Le DPE doit être placé en annexe de l’acte authentique de vente.
Mise en location du bien immobilierDepuis le 1er juillet 2007Le DPE doit être placé en annexe du contrat de bail.
Les cas d’obligation de réalisation d’un diagnostic de performance énergétique pour les propriétaires particuliers

Le diagnostic de performance énergétique vise plusieurs objectifs :

  • informer les futurs locataires ou acquéreurs de la performance énergétique et environnementale d’un bien immobilier, en leur indiquant la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre (GES) qu’il génère ;
  • leur permettre de comparer les logements entre eux de façon fiable et objective ;
  • inciter les propriétaires à faire réaliser des travaux d’économies d’énergie ;
  • identifier les logements indécents et les passoires thermiques (logements classés F ou G au DPE) ;
  • récolter des données à l’échelle nationale sur l’état du bâti (notamment sur celui du parc résidentiel) et sur les besoins en rénovation énergétique.

Sur ce dernier point, c’est l’ADEME qui récolte et publie les résultats de tous les DPE réalisés en France. L’organisme réalise également des analyses statistiques disponibles sur son Observatoire.

Le DPE en vigueur depuis juillet 2021

Le diagnostic de performance énergétique pour les logements a fait l’objet d’une importante réforme entrée en vigueur le 1er juillet 2021. Parmi les nombreuses modifications apportées, l’introduction de deux nouveaux usages énergétiques dans les critères évalués.

Les postes de consommation pris en compte dans le nouveau DPE

Le DPE actuel prend donc désormais en compte 5 postes de consommation énergétique de l’habitation :

  • le chauffage ;
  • la production d’eau chaude sanitaire (ECS) ;
  • la climatisation ;
  • l’éclairage (nouveau depuis 2021) ;
  • le fonctionnement des auxiliaires tels que la ventilation (nouveau depuis 2021).

En outre, la nouvelle mouture du DPE inclut :

  • une estimation des coûts annuels d’énergie du logement ;
  • des recommandations d’usage pour maîtriser sa facture d’énergie ;
  • ainsi que des scénarios de travaux à mettre en œuvre afin d’améliorer de façon durable la performance énergétique et environnementale du logement.

L’étiquette-énergie du nouveau DPE

Alors que la précédente version du document affichait deux étiquettes distinctes, l’une pour la consommation d’énergie, l’autre pour les émissions de gaz à effet de serre, le DPE dans sa version réformée intègre désormais une étiquette unique avec un double seuil :

etiquette DPE
L’étiquette de performance énergétique et climatique du DPE en vigueur depuis 2021
Source : ADEME

Concrètement, pour justifier d’une étiquette, une habitation doit ainsi respecter un seuil maximal à la fois en matière de :

  • consommation énergétique d’énergie primaire, exprimée en kilowattheures par mètre carré et par an (kWh/m²/an) ;
  • et en émission de GES, exprimée en équivalent CO2 par mètre carré et par an (kgCO2/m²/an).

Les double-seuils définis sont les suivants :

Classe DPESeuils maximaux à respecter pour obtenir la classe énergétique correspondante
Consommation énergétique d’énergie primaire
(en kWh/m²/an)
Émissions de gaz à effet de serre
(en kgCO2/m²/an)
A706
B11011
C18030
D25050
E33070
F420100
GConsommation supérieure à 420Émissions supérieures à 100
L’étiquette de performance énergétique et climatique du DPE : seuils en vigueur depuis juillet 2021

Important :

  • les logements étiquetés F ou G sont considérés comme passoires énergétiques (ou passoires thermiques) ;
  • depuis le 1er janvier 2023, conformément au décret n° 2021-19 du 11 janvier 2021, les logements affichant une consommation énergétique supérieure à 450 kWh/m²/an (en énergie finale) ne sont plus considérés comme étant des « logements décents ».

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Pourquoi engager des travaux pour améliorer le DPE de son logement ?

Vendre plus facilement son bien immobilier, réduire durablement sa facture d’énergie, se mettre en conformité avec la loi… Les raisons sont multiples !

Donner davantage de valeur à sa maison ou son appartement

En premier lieu, rappelons que la réalisation d’un diagnostic de performance énergétique est obligatoire dans le cadre de la vente ou de la mise en location d’un bien immobilier. Ainsi, les futurs acquéreurs ou locataires ont connaissance :

  • de la consommation d’énergie du logement et du montant des charges annuelles en énergie, usage par usage (chauffage, production d’eau chaude sanitaire, éclairage, etc.) ;
  • de la quantité annuelle de CO2 émis par le logement.
Estimation des coûts annuels d’énergie du logement
Exemple de DPE – Section « Estimation des coûts annuels d’énergie du logement »

À caractéristiques égales, un bien classé basse consommation (A ou B), présentant une facture énergétique faible et considéré comme vertueux pour l’environnement, aura bien évidemment plus de chances de trouver preneur. Une étude réalisée par le site spécialisé Seloger.com le confirme : près de 9 acheteurs sur 10 (87 %) attachent de l’importance à la performance énergétique de leur futur bien immobilier et près d’un quart d’entre eux (23 %) reconsidéreront leur projet s’il affiche une mauvaise étiquette DPE.

En outre, l’étiquette a également une incidence sur le prix : un appartement ou une maison avec un DPE A ou B se vendra ou se louera plus cher. C’est ce qu’on appelle la « valeur verte », que le groupement des notaires de France définit sur son site comme « l’augmentation de valeur engendrée par une meilleure performance énergétique et environnementale d’un bien immobilier par rapport à un autre, toutes choses égales par ailleurs et selon les bases notariales. »

Chaque année, les Notaires de France s’appuient sur les données de transactions immobilières pour réaliser une étude sur la valeur verte des logements. La dernière étude publiée, basée sur les données 2021, est sans appel : « Le prix de vente des logements anciens est très lié à l’étiquette énergie : plus les logements sont économes, plus le prix médian augmente ». À titre d’exemple, en 2021, les maisons anciennes de classes A ou B se sont vendues deux fois plus cher que celles classées F ou G (passoires énergétiques).

Prix de vente médian selon l’étiquette énergie
Prix de vente médian selon l’étiquette énergie en France métropolitaine en 2021
(source : Notaires de France)

Le graphique ci-dessus le démontre parfaitement : améliorer le DPE de son logement permet d’augmenter significativement sa valeur immobilière ou locative.

Réduire durablement sa facture d’énergie

Selon l’observatoire de l’ADEME, en 2021, seulement 5 % des habitations ayant fait l’objet d’un diagnostic de performance énergétique ont obtenu une étiquette A ou B (appartement ou maison basse consommation).

Répartition des étiquettes DPE
Répartition des étiquettes DPE pour les diagnostics effectués entre juillet 2021 et janvier 2022 (données redressées pour assurer la représentativité du parc de logements)
Source : ADEME

Les passoires thermiques (étiquettes F ou G) représentaient en revanche 17 % des logements analysés. Cela signifie que ces derniers consomment plus de 330 kWh/m²/an en énergie primaire, soit, pour une maison de 100 m² fonctionnant uniquement à l’électricité, 14 348 kWh en énergie finale (énergie réellement consommée et facturée).

À noter : si l’habitation est chauffée au gaz ou au fioul, la consommation d’énergie primaire et la consommation d’énergie finale seront équivalentes pour l’usage chauffage.

DPE : calculer l’énergie finale consommée à partir de l’énergie primaire

Depuis l’entrée en vigueur au 1er janvier 2022 de la réglementation RE2020, le coefficient de conversion applicable est de 2,3. En d’autres termes, on considère que pour obtenir 1 kWh d’électricité en énergie finale, il aura fallu consommer 2,3 kWh d’électricité en énergie primaire. Ainsi, si l’étiquette DPE d’une maison fonctionnant intégralement à l’électricité affiche 330 kWh/m²/an en énergie primaire, cela correspond à 143,48 kWh/m²/an en énergie finale (équivalent à 330 divisé par 2,3), soit 14 348 kWh pour une habitation de 100 m².

Engager des travaux de rénovation énergétique permet de réaliser des économies importantes sur la facture d’énergie, notamment pour les logements énergivores, comme le démontrent ci-dessous les simulations effectuées pour un logement de 100 m² :

Étiquette DPELogement de 100 m² fonctionnant intégralement à l’électricité
Consommation énergétique d’énergie primaire
(en kWh/m²/an)
Consommation énergétique d’énergie finale
(en kWh/an)
Estimation facture d’électricité annuelle
(en € TTC)(*)
A≤ 70≤ 3 043≤ 842 €
B≤ 110≤ 4 783≤ 1 238 €
C≤ 180≤ 7 826≤ 1 930 €
D≤ 250≤ 10 870≤ 2 623 €
E≤ 330≤ 14 348≤ 3 415 €
F≤ 420≤ 18 261≤ 4 305 €
G> 420> 18 261> 4 305 €
(*)Estimations réalisées sur la base du tarif réglementé de vente (TRV) en vigueur en octobre 2023, pour un contrat d’une puissance de 6 kVA en option tarifaire « Base », abonnement compris.

Variations du montant de la facture d’électricité en fonction de l’étiquette DPE d’un logement

Ainsi, dans notre exemple, pour un logement classé G avant travaux et B après travaux, le montant des économies réalisées sur la facture d’électricité sera de plus de 3 000 € par an.

Bien évidemment, pour les occupants du logement, le gain sera également réel en matière de confort thermique !

Se mettre en conformité par la loi

L’article 6 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 stipule que « le bailleur est tenu de remettre au locataire un logement décent […], répondant à un critère de performance énergétique minimale, défini par un seuil maximal de consommation d’énergie finale par mètre carré et par an ».

Le décret n° 2021-19 du 11 janvier 2021 (décret relatif au critère de performance énergétique dans la définition du logement décent en France métropolitaine) fixe ce seuil maximal à 450 kilowattheures d’énergie finale par mètre carré de surface habitable et par an (450 kWh/m²/an). Attention, il s’agit bien ici d’un seuil exprimé en énergie finale, et non primaire. Concrètement, tout logement dépassant ce seuil est dès lors considéré comme énergétiquement indécent.

Depuis le 1er janvier 2023, les logements indécents ne peuvent plus être proposés à la location. Pour les logements affichant une mauvaise étiquette énergie, d’autres mesures s’appliquent ou s’appliqueront prochainement :

Type de logementRéglementation applicable
Logement indécentMise en location interdite depuis le 1er janvier 2023
Logement avec DPE G• Augmentation de loyer interdite depuis le 24 août 2022 pour tous les contrats de location (nouveaux contrats, contrats renouvelés ou tacitement reconduits)
• Mise en location interdite à compter du 1er janvier 2025
Logement avec DPE F• Augmentation de loyer interdite depuis le 24 août 2022 pour tous les contrats de location (nouveaux contrats, contrats renouvelés ou tacitement reconduits)
• Mise en location interdite à compter du 1er janvier 2028
Logement avec DPE EMise en location interdite à compter du 1er janvier 2034
Réglementation applicable pour les logements énergivores

Améliorer le DPE de son logement s’avère donc, dans certains cas, une nécessité pour continuer à percevoir des revenus locatifs sur le long terme.

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Comment améliorer la performance énergétique de sa maison ou de son appartement ?

Voyons à présent comment procéder pour gagner une ou plusieurs classe(s) sur le DPE de sa maison ou son appartement.

Bon à savoir

Lors de la réalisation de votre diagnostic de performance énergétique, un certain nombre de documents et justificatifs peuvent être fournis au diagnostiqueur afin de lui permettre de réaliser au mieux son analyse : par exemple, les notices techniques des dispositifs de chauffage, d’eau chaude sanitaire, de ventilation ou encore de refroidissement, des factures détaillées justifiant de travaux déjà réalisés, etc. L’ADEME conseille de transmettre un maximum d’informations en votre possession afin d’éviter à l’expert de prendre des valeurs par défaut qui seraient pénalisantes pour les résultats du DPE.

Déterminer les actions à mettre en œuvre pour améliorer la performance énergétique de son logement

Plusieurs cas de figure existent, selon que vous disposiez déjà ou non d’un DPE dans sa nouvelle version.

Vous n’avez jamais réalisé de DPE ou votre DPE a été réalisé avant juillet 2021 ?

Pour connaître précisément les actions de rénovation énergétique à mettre en œuvre, l’idéal est de faire réaliser un audit énergétique réglementaire. Institué par la loi Climat et Résilience, celui-ci constitue un état des lieux détaillé de la performance énergétique et environnementale de votre logement et présente des scénarios de travaux précis, priorisés et valorisés. Le document d’une dizaine de pages précise également la consommation énergétique et les émissions de GES estimées après travaux, ainsi que l’impact sur la facture énergétique.

Trouver un professionnel pour la réalisation d’un audit énergétique réglementaire

Sur sa plateforme France Rénov’, l’ADEME met à votre disposition un annuaire des professionnels qualifiés RGE (pour « Reconnu garant de l’environnement »). Dans la section « Type de travaux », sélectionnez « Audit énergétique » afin de trouver un professionnel compétent près de chez vous.

À noter : effectuer un audit énergétique réglementaire ne dispense pas de la réalisation d’un DPE, qui demeure obligatoire dans le cadre de la mise en vente ou de la mise en location d’un bien immobilier. Son tarif n’est pas réglementé, il est donc librement fixé par le professionnel qui le réalise. Toutefois, le coût de l’audit énergétique peut être pris en charge partiellement ou totalement dans le cadre du dispositif MaPrimeRénov’, selon vos ressources (l’aide accordée est comprise entre 300 € et 500 € pour les ménages aux ressources intermédiaires à très modestes).

Vous disposez d’un DPE nouvelle version (réalisé à partir de juillet 2021) ?

Si un diagnostic de performance énergétique a été effectué dans votre logement depuis la refonte du dispositif, bonne nouvelle : vous disposez déjà d’informations précises sur les actions à mener.

En effet, le nouveau DPE présente des données relativement détaillées sur l’état de l’isolation du logement :

Exemple de DPE section Isolation
Exemple de DPE – Section « Isolation »

Dans un DPE, le schéma des déperditions thermiques est personnalisé : ici, on peut observer que c’est principalement par la toiture ou le plafond que la chaleur s’échappe (34 % des déperditions). Des données complémentaires sur l’état de l’isolation existante permettent de comprendre à quels endroits une action est nécessaire en priorité (ici, toiture/plafond, plancher bas, portes et fenêtres) :

section isolation DPE
Exemple de DPE – Section « Isolation »

Enfin, des recommandations en matière d’isolation et d’équipements sont formulées. Celles-ci sont scindées en deux :

  • les travaux essentiels ;
  • les travaux à envisager dans un second temps.

Pour chacune de ces recommandations, il est précisé l’objectif à atteindre en matière de performance énergétique.

Recommandations d’amélioration de la performance DPE
Exemple de DPE – Section « Recommandations d’amélioration de la performance »

Ces travaux sont chiffrés et une estimation de la performance énergétique et des émissions de gaz à effet de serre du logement après travaux est même réalisée pour chacun des scénarios :

Évolution de la performance après travaux DPE
Exemple de DPE – Section « Évolution de la performance après travaux »

Ainsi, les propriétaires peuvent estimer les gains énergétiques réalisés sur le long terme et les mettre en perspective avec le montant des travaux envisagés.

Prioriser les actions à mener

Dans le cadre d’une rénovation énergétique globale, l’ADEME recommande vivement de commencer par l’isolation thermique du bâtiment. C’est seulement une fois le logement correctement isolé qu’un dispositif de chauffage et de régulation thermique bien adapté pourra être choisi. Il sera également nécessaire de s’assurer d’une bonne circulation de l’air dans le logement, grâce à la mise en place d’un système de ventilation efficace.

Si la rénovation globale de votre habitation représente un budget trop conséquent, vous devrez faire des choix : d’où la nécessité de vous appuyer sur les recommandations présentées dans votre DPE ou dans l’audit énergétique réglementaire, le cas échéant.

Rénovation énergétique : des résultats pas toujours à la hauteur des espérances

Il y a quelques années, l’enquête TREMI (Travaux de rénovation énergétique dans les maisons individuelles) menée par l’ADEME dévoilait que sur les 3,1 millions de rénovations énergétiques réalisées en 2019 en France métropolitaine, environ 800 000 n’avaient pas permis une réduction significative de la consommation d’énergie finale. En cause, notamment, une mauvaise prise en compte des besoins en matière d’isolation thermique, clé de voûte d’une rénovation globale performante.

Solliciter l’accompagnement d’un conseiller France Rénov’

France Rénov’ est le service public de la rénovation de l’habitat. Partout en France, au sein des 550 espaces conseil, plus de 2 500 conseillers accompagnent gratuitement les particuliers dans leur projet de rénovation énergétique en apportant leur appui à la fois technique, administratif et financier :

  • conception des scénarios de travaux et chiffrage ;
  • recherche des entreprises qualifiées ;
  • mobilisation des aides financières existantes ;
  • montage des dossiers ;
  • etc.

Dès les prémices de votre projet, nous vous recommandons vivement de vous déplacer dans l’espace conseil France Rénov’ situé près de chez vous.

Améliorer le DPE de son logement grâce à des travaux d’isolation

Isolation des murs par l’intérieur ou par l’extérieur, remplacement des menuiseries pour une meilleure isolation thermique des fenêtres, isolation des combles, etc. : différents travaux peuvent être envisagés, selon l’état de votre habitation.

Pour chacun, il est important de veiller à supprimer les ponts thermiques existants et à utiliser des matériaux isolants performants, affichant une résistance thermique (R) suffisante. L’objectif est double :

  • obtenir un gain énergétique significatif après travaux ;
  • remplir les critères d’éligibilité aux aides financières publiques, pour les travaux finançables (nous reviendrons sur ce dernier point en fin d’article).
Isolation thermique des parois opaquesRésistance thermique (R) recommandée
(en m².K/W)
Murs en façade ou en pignonR ≥ 3,7 m².K/W
Rampants de toitures et plafonds de comblesR ≥ 6 m².K/W
Toitures-terrassesR ≥ 4,5 m².K/W
Planchers bas sur sous-sol, sur vide sanitaire ou sur passage ouvertR ≥ 3 m².K/W
Planchers de combles perdusR ≥ 7 m².K/W
Isolation thermique des parois vitréesCoefficient de transmission surfacique (Uw)
(en W/m².K)
et facteur de transmission solaire (Sw) recommandés
Fenêtre ou porte-fenêtreUw ≤ 1,3 W/m².K et Sw ≥ 0,3
ou Uw ≤ 1,7 W/m².K et Sw ≥ 0,36
Double fenêtre (pose sur la baie existante d’une nouvelle fenêtre à double vitrage renforcé)Uw ≤ 1,8 W/m².K et Sw ≥ 0,32
Fenêtre de toitureUw ≤ 1,5 W/m².K et Sw ≤ 0,36
Portes d’entréeCoefficient de transmission thermique (Ud) recommandé
(en W/m².K)
Porte d’entrée donnant sur l’extérieurUd ≤ 1,7 W/m².K
VoletsRésistance thermique (R) recommandée
(en m².K/W)
Volet isolant caractérisé par une résistance thermique additionnelle apportée par l’ensemble volet-lame d’air ventiléR > 0,22 m².K/W
Isolation : recommandations en matière de performances thermiques
Source : ADEME

Bon à savoir

Si vous souhaitez bénéficier d’aides financières, faites impérativement réaliser les travaux d’isolation du logement par un professionnel ayant reçu la certification RGE. En outre, cela vous permettra d’éviter les arnaques, nombreuses dans le secteur de la rénovation énergétique.

Améliorer le DPE de son logement en changeant de dispositif de chauffage et d’eau chaude sanitaire

Rappelons que les travaux d’isolation, lorsqu’ils sont nécessaires, doivent impérativement être réalisés avant d’envisager le changement du dispositif de chauffage.

Selon le système de chauffage existant (centralisé ou non), différentes solutions s’offrent à vous :

  • pompe à chaleur aérothermique ou géothermique ;
  • système solaire combiné (SSC) ;
  • radiateur électrique ;
  • poêle à bois ou à granules ;
  • chaudière gaz à haute performance énergétique ;
  • etc.

Ces dispositifs, pour permettre une meilleure optimisation de la consommation d’énergie, doivent être couplés avec un système de régulation et de programmation.

Ici encore, n’hésitez pas à demander conseil auprès de votre accompagnateur France Rénov’.

Par ailleurs, certains labels permettent de s’assurer de la performance des équipements de chauffage. Citons :

  • les labels « NF Électricité Performance » (4 échelons) et « Promotelec » pour les radiateurs électriques ;
  • le label « Flamme Verte » pour les appareils de chauffage au bois ;
  • le label « Promotelec », le marquage « Eurovent » et la marque « NF PAC » pour les pompes à chaleur ;
  • la marque « CSTBat » pour les installations solaires ;
  • etc.

Côté production d’eau chaude sanitaire, les chauffe-eau thermodynamiques et les chauffe-eau solaires individuels sont les plus performants, avec un rendement compris entre 90 % et 190 % selon les technologies (à titre de comparaison, un chauffe-eau électrique présente un rendement inférieur à 30 %).

Améliorer le DPE de son logement grâce à un système de ventilation efficace

Un autre point à ne pas négliger est la ventilation, comme l’indique l’ADEME : « Dans le cadre de vos travaux de rénovation, la ventilation est un sujet essentiel pour la qualité de l’air de votre logement. L’installation d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC) est primordiale pour évacuer et renouveler l’air de votre maison, le plus efficacement possible. »

Différentes solutions de VMC existent. La VMC simple flux autoréglable est la moins performante d’entre elles. Nous vous recommandons de privilégier :

  • une VMC simple flux hygroréglable qui détecte automatiquement l’humidité de l’habitation et adapte ainsi la puissance d’aspiration des bouches d’extraction ;
  • ou une VMC double flux qui limite efficacement les déperditions de chaleur. Plus coûteux, ce dispositif est également le plus performant et présente l’avantage de rafraîchir votre maison l’été en chargeant l’air sortant de calories.

Améliorer le DPE de son logement en changeant l’éclairage

Enfin, l’éclairage de votre logement peut influer sur sa classe énergétique. Remplacez l’intégralité de vos anciennes ampoules et néons par des LED (notez que les tubes fluorescents et les ampoules basse consommation ne peuvent plus être mis sur le marché depuis le 24 février 2023) : c’est ce qu’on appelle le relamping.

Pour information, une ampoule LED consomme en moyenne 9 fois moins qu’une ampoule à incandescence. En outre, elle offre un confort lumineux supérieur.

Financer les travaux d’amélioration du DPE de son bien immobilier

Rénover son logement de façon globale est une opération coûteuse : dans son « Rapport pour une réhabilitation énergétique massive, simple et inclusive des logements privés » publié en 2021, Olivier Sichel (directeur général délégué de la Caisse des dépôts) estimait le montant moyen des travaux de rénovation permettant de faire passer une passoire thermique en logement BBC (basse consommation) à 46 000 € pour une maison individuelle et 25 000 € pour un logement en bâtiment collectif.

Heureusement, plusieurs aides financières existent pour accompagner les particuliers dans leur projet de rénovation énergétique, la principale étant « MaPrimeRénov’ ».

Le dispositif MaPrimeRénov’

MaPrimeRénov’ concerne les propriétaires occupants comme les propriétaires bailleurs, dès lors que le logement concerné est occupé à titre de résidence principale, soit minimum 8 mois par an. Elle permet de financer de nombreux équipements et travaux dans tous les domaines de la rénovation énergétique : chauffage, production d’eau chaude sanitaire, isolation, ventilation.

Le montant des primes accordées diffère selon les ressources du ménage. Les demandeurs doivent justifier du respect de critères de performance précis pour en bénéficier.

Les aides « Coup de pouce économies d’énergie »

Ces dispositifs sont mis en place par les fournisseurs d’énergie dans le cadre des Certificats d’économies d’énergie (CEE), une obligation encadrée par l’État destinée à promouvoir des actions efficaces d’économies d’énergie auprès des consommateurs.

À ce jour, il existe trois aides distinctes :

Ces aides sont ouvertes à tous, propriétaires comme locataires (à l’exception de la prime pour rénovation globale, réservée aux propriétaires) et pour tous les logements (résidences principales et secondaires). Toutefois, le montant des primes accordées différera selon les revenus du ménage. Par exemple, pour le remplacement d’une chaudière au gaz par une pompe à chaleur hybride, les demandeurs aux revenus modestes bénéficieront de 4 000 € d’aide, tandis que les autres demandeurs toucheront 2 500 €.

À noter : la prime « Coup de pouce isolation » est supprimée depuis le 30 juin 2022.

Les autres aides

TVA à taux réduit, aides des collectivités locales, exonération de taxe foncière, aides des caisses de retraite, éco-prêt à taux zéro, prêt avance rénovation… Selon votre situation, d’autres dispositifs d’accompagnement financier peuvent s’appliquer.

Pour avoir la garantie de bénéficier de l’ensemble des aides auxquelles vous avez le droit (la plupart d’entre elles étant cumulables), faites-vous accompagner par un conseiller France Rénov’.

Par ailleurs, n’hésitez pas à consulter le guide complet réalisé par l’ADEME sur les aides financières à la rénovation énergétique en 2023. Celui-ci détaille également les plafonds de ressources applicables pour l’obtention de l’aide MaPrimeRénov’ et des primes « Coup de pouce économies d’énergie ».

Faites de belles économies en payant votre énergie à un tarif réellement compétitif

Si diminuer sa consommation d’énergie est important, il faut également veiller à payer son kilowattheure à un prix raisonnable ! Sur le marché bousculé de la fourniture de gaz et d’électricité, les offres sont nombreuses et il peut être difficile de s’y retrouver. C’est pourquoi Choisir.com vous accompagne en mettant à votre disposition un comparateur d’énergie en ligne, 100 % gratuit et sans engagement. Un doute, une question sur une offre ? Nos conseillers experts en énergie sont également à votre écoute. Ils sauront vous guider dans la souscription d’une offre électricité ou gaz réellement avantageuse et adaptée à vos besoins.

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