Qu’est-ce que l’isolation phonique ?

publié le 20/10/2023 | mis à jour le 26/08/2024 | par Mareva Gobbini

Que signifie isolation phonique ?

Lorsque l’on évoque des travaux pour isoler un logement, on pense en toute logique à des travaux de rénovation énergétique tels que l’isolation thermique. En effet, de la même manière que l’isolation thermique consiste à créer une barrière contre les déperditions de chaleur et à supprimer les ponts thermiques entre les pièces, l’isolation phonique est aussi un critère clé pour désigner un logement décent.

Notion d’isolation phonique et concept du son acoustique

Il est fréquent qu’un logement soit exposé à toutes sortes de nuisances sonores au quotidien. Bruits de la rue ou du voisinage, bruits d’équipements ou bruits des personnes… Pour remédier à ces problèmes, la solution est de réaliser une isolation phonique dans son logement à travers différents travaux.

L’isolation phonique, appelée également isolation acoustique, consiste en effet à créer une barrière pour éviter la propagation des bruits transportés par l’air et les vibrations. Ce qui nous amène à comprendre le concept acoustique du « son » pour appréhender la notion d’isolation phonique. La propagation d’un son se fait de deux manières :

• à travers l’air ambiant, ce qui permet de le déplacer à travers l’espace ;
• à travers les solides (murs et parois, etc.) sous la forme de vibrations.

Ainsi pour avoir une bonne isolation phonique dans son logement, il est indispensable de créer une structure du bâti conçue dans des matériaux avec une bonne étanchéité à l’air qui limitent les vibrations sonores.

Les différentes sources de bruit à atténuer dans un logement

Le choix de la meilleure solution pour isoler son logement du bruit dépend du type de nuisance sonore à réduire voire à supprimer.

Les matériaux et produits à propriétés anti-bruits choisis doivent correspondre à la nature des bruits desquels vous souhaitez vous préserver :

• les sons d’impact ou bruits solidiens qui sont créés par la vibration d’une paroi, souvent le plancher ou le sol, à la suite d’un choc direct : chute ou déplacement de meuble, porte qui claque, bruit de pas, etc. ;
• les bruits intérieurs qui se déplacent de pièce en pièce via l’air ambiant ou par vibrations d’éléments de tuyauterie ou de maçonnerie : voix humaine, sons de la télévision ou de la radio, sonnerie, etc. ;
• les bruits extérieurs transportés par l’air ou le sol et qui passent à l’intérieur du logement par la faible isolation acoustique du logement : bruit de la circulation routière, bruit des passants, etc. ;
• les bruits d’équipements qui proviennent des nuisances créées par les appareils présents dans le logement ou le bâtiment : appareils électroménagers, ascenseur, canalisations, bourdonnement de climatisation, bruit du chauffage, VMC.

Quelle est la réglementation sur la performance acoustique d’un bâtiment ?

La Nouvelle réglementation acoustique (NRA) en vigueur permet de dicter des normes concernant les seuils acoustiques à respecter dans les logements neufs ou existants avec un permis de construire déposé depuis le 1^er janvier 2000.

Ces normes acoustiques applicables entre deux logements ou pour se prémunir des bruits extérieurs au logement sont dictées dans l’arrêté du 30 juin 1999 du Code de la construction :

À noter que la réglementation acoustique ne dicte aucune norme sur l’isolation phonique entre les pièces d’un même logement, que l’on parle d’une maison individuelle ou d’un appartement. C’est pourquoi dès le début d’un projet de construction ou d’achat, il est primordial de réfléchir à des solutions pour atteindre un bon confort acoustique pour les différents occupants.

Les avantages à isoler son logement du bruit

En ville, plus de 54 % des habitants vivant en logement collectif sont gênés au quotidien par des sources diverses de bruit. Ces agressions sonores récurrentes sont issues de l’intérieur et de l’extérieur du logement : appareils électroménagers en fonctionnement, conversations des voisins, circulation routière, etc.

Sans mesure efficace de réduction du bruit, cette pollution sonore peut avoir un impact sur la santé et le bien-être des occupants de bâtiments.

La solution est de renforcer les parois du logement afin de réduire au maximum l’impact de la pollution sonore sur les occupants du logement.

Ainsi, la création d’une bonne isolation phonique permet de profiter d’un confort acoustique appréciable au quotidien dans son logement. Fini d’entendre les bruits de la rue, la télévision du voisin ou de profiter du concert de la voisine qui chante sous la douche !

Mais pas que, puisque les solutions d’isolation phonique vont souvent de pair avec celles d’une bonne isolation thermique. En effet, nous allons voir dans la suite de cet article que la plupart des matériaux intervenant pour isoler un logement du bruit, participent aussi à maintenir une bonne température dans les pièces.

En effet, les aménagements réalisés sur l’ensemble des parois exposées au bruit permettent de renforcer en globalité l’enveloppe du logement. Les travaux pour améliorer l’étanchéité à l’air réduisent les variations de températures à l’intérieur du logement. En conséquence, une meilleure isolation phonique participe directement à réaliser des économies d’énergie !

Comment choisir la meilleure solution d’isolation phonique ?

L’efficacité d’une bonne isolation acoustique dans son logement dépend de nombreux critères. Pour une réalisation de qualité, il est important de choisir des types d’isolants phoniques adaptés à votre projet de rénovation acoustique.

Les solutions d’isolation phonique doivent être adaptées à :

• l’architecture du bâtiment ;
• les types de bruit dont le logement doit se prémunir ;
• les propriétés acoustiques des isolants phoniques choisis.

Faire appel à un acousticien

La phase avant-travaux d’isolation phonique est une étape cruciale puisqu’elle va déterminer le nombre et le type de parois à isoler. Pour vous aider dans cette démarche technique, il est vivement recommandé de se faire accompagner par un professionnel acousticien.

Ce dernier dispose de toutes les compétences requises pour évaluer le niveau d’isolement du logement et de son respect de la réglementation acoustique en vigueur.

L’étude acoustique réalisée va déterminer les solutions anti-bruit à retenir. De préférence, l’isolation phonique sur toutes les faces d’un logement est recommandée mais l’acousticien peut aussi préconiser de poser un isolant phonique sur une zone délimitée.

Par exemple pour réduire le bruit des conversations des voisins, l’isolation phonique du plancher suffit généralement, tandis que pour réduire les bruits d’un instrument de musique, il sera souvent nécessaire d’isoler toutes les séparations du logement vers les autres logements.

Les critères pour choisir les meilleurs isolants phoniques

Une bonne isolation acoustique dépend grandement de la qualité des isolants choisis. Plusieurs critères existent pour évaluer la qualité des matériaux antibruit utilisés :

• l’indice d’affaiblissement acoustique, Rw, calculé en décibels (dB) permet de mesurer la capacité d’une paroi de construction (mur, plancher, plafond, fenêtre, porte, etc.) à arrêter le bruit. Plus l’indice Rw est élevé, plus la paroi isole des nuisances sonores. Cet indice de mesure normalisé est utilisé par tous les pays de l’espace européen ;
• le coefficient d’absorption acoustique sur une échelle de 0 à 1 qui permet d’évaluer la capacité du matériau à retenir l’énergie des ondes sonores ;
• l’indice d’efficacité aux bruits de choc, ΔLw. Cet indicateur mesuré en décibels évalue la capacité d’un matériau à réduire les bruits d’impact propagés par le sol.

Prendre en compte la structure du bâti

Les matériaux d’origine de la structure du bâtiment vont avoir un rôle déterminant sur le choix des isolants phoniques mais également sur l’efficacité de l’isolation phonique dans sa globalité.

À titre d’exemple, on relève qu’une paroi constituée d’une masse lourde comme le béton plein réduit beaucoup plus la propagation du bruit qu’une paroi avec un matériau plus léger (plâtre). Ce principe est appelé la Loi de masse.

Bien évidemment, il est souvent impossible de refaire le bâti pour construire une paroi avec une masse importante. C’est pourquoi la plupart des solutions d’isolation phonique appliquent la méthode masse-ressort-masse qui consiste à mettre en place en sandwich une ou plusieurs couches d’isolant à l’intérieur des deux pans de paroi :

1. une première paroi (ou masse) réfléchit une partie du bruit ;
2. un isolant phonique ou ressort placé entre les deux parois absorbe l’autre partie du bruit restant ;
3. la seconde paroi ou masse de l’autre côté réfléchit le bruit vers l’isolant phonique ;
4. le bruit qui parvient aux oreilles des occupants est au final un résidu du son initial.

Quels matériaux isolants choisir pour une bonne isolation phonique ?

Les isolants acoustiques disponibles sur le marché se décomposent en 3 familles avec des caractéristiques et des tarifs différents :

• les isolants naturels composés de chanvre, ouate de cellulose, laine de mouton, liège, etc. En plus de disposer de bonnes capacités pour isoler thermiquement et phoniquement un logement, les isolants naturels ne sont pas néfastes pour l’environnement ou la santé. Seuls bémols, leur incapacité à résister à l’humidité et aux attaques des nuisibles (rongeurs) ;
• les isolants synthétiques composés de panneaux de polystyrène ou de polyuréthane. Ces types d’isolant phonique ont une bonne résistance thermique mais n’offrent pas une protection anti-bruit optimale. Fabriqués à partir de pétrole brut, ils sont très inflammables et rejettent des fumées toxiques en cas de feu ;
• les isolants minéraux composés de laine de verre ou laine de roche sous forme de panneaux ou de flocons. Ils disposent d’une bonne isolation thermique et phonique selon les modèles. Avec une longue durée de vie et un caractère imputrescible, les isolants minéraux peuvent être toutefois moins résistants s’ils sont installés dans un endroit humide.

Comment réaliser l’isolation phonique des surfaces du logement ?

Plusieurs solutions d’isolation acoustique, qui s’inspirent de la loi masse-ressort-masse, existent en fonction de la surface du logement à isoler.

L’isolation aux bruits d’impact du sol ou du plafond

Les talons de votre voisine du dessus vous tapent sur les nerfs ? Les courses effrénées de vos enfants exaspèrent vos voisins du dessous ?

Sols et planchers sont des endroits propices à la propagation des bruits d’impact.

Pour y remédier, les solutions d’isolation phonique du sol et du plancher peuvent s’orienter vers l’installation :

• d’une moquette ou d’un parquet flottant avec une couche d’isolant ;
• d’un faux plafond suspendu dans lequel on insère l’isolant ou d’un sous-plafond collé où l’isolant est directement collé à la paroi interne.

L’isolation phonique des bruits intérieurs et extérieurs

Pour lutter contre la propagation des bruits extérieurs ou intérieurs, la majorité des solutions d’isolation phonique des murs intérieurs ou extérieurs opte pour le doublage de murs et le remplacement des fenêtres, à base de :

• panneaux en sandwich composés de deux parois séparées par un isolant phonique ;
• panneaux en ossature de métal ou de bois posés devant la paroi à isoler et composés d’une structure en couche : un isolant + une plaque de plâtre ;
• contre-cloison isolante posée devant la cloison existante et dans laquelle on pose l’isolant acoustique ;
• portes isolantes ;
• fenêtres et porte-fenêtre en double vitrage.

Quel est le prix d’une isolation phonique pour son logement ?

Le coût de l’isolation phonique d’une maison ou d’un appartement dépend essentiellement de :

• la taille et le type de surface à couvrir par les isolants ;
• le type d’isolants choisis ;
• la technique de pose retenue.

En moyenne, il faut compter entre 30 € et 60 € par m² en fonction de la solution d’isolation phonique installée.

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