Zoom sur le système solaire combiné

Après une baisse des ventes dans les années 2010, le marché du chauffage solaire est de nouveau en plein essor, porté par la hausse des prix de l’énergie et par les aides publiques au financement, au premier rang desquelles MaPrimeRénov’. Écologique et économique, le système solaire combiné (SSC) séduit de plus en plus les ménages en permettant de couvrir une bonne partie de leurs besoins en chauffage et en eau chaude sanitaire, grâce à une énergie 100 % gratuite : le rayonnement solaire. Fonctionnement, avantages, installation, entretien, coût et aides financières : découvrez notre dossier complet sur le système solaire combiné.

solaire combiné ssc

Le fonctionnement du système solaire combiné

Le système solaire combiné ou SSC s’appuie sur l’énergie solaire thermique pour produire à la fois du chauffage et de l’eau chaude sanitaire (ECS), d’où le terme « combiné ».

Si son fonctionnement est très proche de celui du chauffe-eau solaire individuel (CESI), le système solaire combiné va encore plus loin, en alimentant non pas un, mais deux circuits d’eau chaude : l’un pour l’eau sanitaire, l’autre pour le chauffage de la maison.

Quelques chiffres sur le système solaire combiné

D’après la dernière étude réalisée sur le marché des applications solaires thermiques individuelles et publiée par l’Observatoire des énergies renouvelables (Observ’ER), le SSC a vu ses ventes grimper de +114 % en 2022 par rapport à l’année précédente. Au total, 13 750 m² de panneaux solaires thermiques ont été installés afin d’alimenter en énergie 1 350 nouveaux systèmes solaires combinés. À titre de comparaison, en 2018, seulement 350 unités avaient été vendues.

Ce sont logiquement les régions les plus ensoleillées qui portent le marché hexagonal : l’Auvergne-Rhône-Alpes, l’Occitanie, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Nouvelle-Aquitaine affichent à elles seules 72 % des ventes.

Un système solaire combiné, comment ça marche ?

Ce dispositif est composé de :

  • plusieurs panneaux solaires thermiques (également appelés capteurs solaires thermiques), positionnés sur la toiture ou à proximité de l’habitation ;
  • un fluide caloporteur ;
  • un ballon de stockage combiné ;
  • un réseau de tuyauteries venant alimenter :
    • le réseau d’eau chaude sanitaire,
    • les émetteurs de chaleur pour le chauffage (radiateurs hydrauliques basse consommation, plancher chauffant ou murs chauffants).

À noter : dans le cas d’un SSC avec appoint intégré, le dispositif comprendra également un régulateur et une chaudière d’appoint (lire section suivante).

ssc fonctionnement
Fonctionnement du système solaire combiné

Source : ADEME

Comment tous ces éléments s’articulent-ils entre eux ? C’est très simple :

  • les panneaux solaires thermiques transforment le rayonnement solaire en chaleur (contrairement, rappelons-le, aux panneaux solaires photovoltaïques dont le rôle est de produire de l’électricité) ;
  • ces panneaux sont traversés par un serpentin dans lequel circule un fluide dit « caloporteur », c’est-à-dire un liquide généralement composé d’eau glycolée qui a pour propriété de transporter la chaleur ;
  • ce fluide est acheminé grâce à une pompe dans le ballon d’eau chaude, auquel il va céder sa chaleur par le biais d’un échangeur de chaleur (ou échangeur thermique) avant d’être redirigé vers les panneaux solaires pour effectuer un nouveau cycle ;
  • ainsi chauffée, l’eau stockée dans le ballon peut être acheminée dans les canalisations pour alimenter la maison en chauffage et en eau chaude sanitaire.

Un dispositif qui nécessite d’être complété par un système d’appoint

La performance d’un système solaire combiné à un instant T est fortement corrélée au taux d’ensoleillement. Par conséquent, le SSC ne permet pas de couvrir en permanence l’intégralité des besoins d’un foyer en chauffage et en eau chaude sanitaire : il doit impérativement être complété par un dispositif d’appoint.

Cet appoint peut être :

  • directement intégré au système solaire combiné. Dans ce cas, le ballon de stockage est composé de deux échangeurs thermiques et l’appoint de chaleur est apporté par une chaudière traditionnelle (chaudière électrique ou chaudière gaz) qui prend le relais automatiquement dès que la production solaire est insuffisante (cas du schéma de l’ADEME présenté précédemment). La régulation est assurée par un régulateur qui donne toujours priorité au chauffage solaire et ajuste avec précision le fonctionnement de l’appoint, afin d’assurer une température idéale à la maison et un confort thermique constant ;
  • totalement indépendant. Il peut s’agir, par exemple, d’une chaudière à granulés, d’une chaudière à condensation, d’une chaudière gaz basse température ou encore d’une pompe à chaleur. L’appoint peut aussi être assuré par un insert ou un poêle à bois pour la partie chauffage, et par une résistance électrique pour la partie production d’eau chaude sanitaire. Point négatif : avec un dispositif d’appoint indépendant, c’est à vous d’assurer la régulation avec, in fine, davantage de difficultés à optimiser la consommation d’énergie. Cette solution est donc plutôt préconisée pour les habitations ayant de faibles besoins en chauffage (petites surfaces situées dans une région bien ensoleillée ou maisons secondaires).

Comparez et trouvez le contrat le plus adapté à vos usages

Nos experts énergie vous aident à économiser jusqu’à 200 € sur votre facture gaz et électricité

Les différents modèles de système solaire combiné

Il existe deux grands types de systèmes solaires combinés : le SSC à hydroaccumulation et le SSC direct. Voyons cela plus en détails :

Le système solaire combiné à hydroaccumulation

Comme son nom l’indique, ce type de dispositif accumule de l’eau chaude en grande quantité (entre 500 et 2 000 litres) dans un ballon tampon. À l’intérieur de ce grand ballon, est immergé un autre ballon :

  • l’eau chaude stockée dans le grand ballon est destinée à alimenter les émetteurs de chaleur (radiateurs basse température, chauffage au sol) ;
  • l’eau chaude stockée dans le ballon immergé est destinée à alimenter le réseau d’eau sanitaire.
ssc hydroaccumulation
Fonctionnement du système solaire combiné à hydroaccumulation

Source : ADEME

Le système solaire combiné direct

Le SSC direct est aussi appelé plancher solaire direct (PSD).

Avec ce dispositif, le fluide caloporteur ne circule pas uniquement entre les capteurs solaires et le ballon de stockage : il circule également dans la dalle du plancher chauffant ou au sein des murs chauffants. Ces derniers ont donc une double fonction : ils sont émetteurs de chaleur et servent au stockage de l’eau chaude destinée au chauffage.

Une chaudière d’appoint permet d’alimenter le réseau de canalisations lié au chauffage lorsque la chaleur émise par les capteurs solaires est insuffisante et de produire l’eau chaude sanitaire.

ssc direct
Fonctionnement du système solaire combiné direct

Source : ADEME

Comparatif entre SSC à hydroaccumulation et SSC direct

Retrouvez dans le tableau ci-dessous les points forts et points faibles des différents types de système solaire combiné :

Type de système solaire combinéAvantagesInconvénients
SSC à hydroaccumulation• Idéal pour prévenir les variations d’ensoleillement, notamment en hiver.
• Mise en œuvre assez simple, y compris dans une habitation existante (sous réserve qu’elle dispose de radiateurs à eau ou d’un plancher chauffant).
• Cuve très volumineuse, qui nécessite de disposer d’une surface bien isolée suffisante.
• Moins bon rendement énergétique.
SSC direct• Meilleur rendement énergétique car moins de pertes de chaleur.
• Dispositif moins volumineux (cuve plus petite).
Dispositif à envisager pour une construction (nécessite des travaux importants en rénovation).
Avantages et inconvénients des différents systèmes solaires combinés

Zoom sur le système solaire combiné mixte

Moins répandu, un troisième modèle, le système solaire combiné mixte, allie la capacité de stockage du SSC à hydroaccumulation à la performance du SSC direct. Il est préconisé pour une maison neuve (en raison de la complexité de mise en œuvre) avec des besoins en chauffage et en eau chaude sanitaire importants.

Système solaire combiné, quels avantages ?

Il existe de nombreux avantages à installer ce type de chauffage solaire chez soi.

Un dispositif économique et performant

Le système solaire combiné a un double intérêt, puisqu’il permet de chauffer son logement et de chauffer son eau. C’est donc un dispositif particulièrement intéressant pour une maison neuve ou pour une maison existante dotée d’un chauffage central, car une seule installation permet de répondre à deux besoins distincts.

En outre, le SSC est un système de chauffage économique à l’usage, car il s’appuie sur l’énergie solaire pour fonctionner : une énergie 100 % gratuite et disponible partout !

Les capteurs solaires thermiques offrent un rendement énergétique (pourcentage d’énergie utilisée par rapport au pourcentage d’énergie générée) de 80 % pour les modèles à plans vitrés, et jusqu’à 90 % pour ceux sous vide : il y a donc peu de pertes entre l’énergie solaire captée par les capteurs et l’énergie produite. À titre indicatif, les panneaux solaires photovoltaïques sont bien moins performants, leur rendement étant situé autour de 15 % à 20 %. Attention toutefois : ces données correspondent à des mesures réalisées en laboratoire, dans des conditions optimales : en réalité, le rendement moyen d’un capteur solaire thermique est plutôt compris entre 35 % et 40 %.

Ces bonnes performances permettent au système solaire combiné permet de couvrir, selon l’ADEME, entre 40 % et 60 % des besoins en chauffage d’un foyer. Il est particulièrement intéressant dans les régions froides, mais bien ensoleillées (en montagne, par exemple), où les besoins en chauffage sont plus importants et où le recours limité à un dispositif d’appoint permet de réaliser des économies d’énergie conséquentes : l’ADEME avance le chiffre de 70 % d’économies pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire pour des foyers habitant en région montagneuse dans une maison très bien isolée.

Profitez d’une énergie moins chère grâce à Choisir.com

Si le système solaire combiné permet l’utilisation d’une énergie gratuite (les rayons du soleil), le recours à un dispositif d’appoint est nécessaire. Pour ce dernier, veillez à payer votre énergie au meilleur prix ! Sur les marchés bousculés du gaz et de l’électricité, les offres des fournisseurs sont nombreuses et les tarifs très variables. C’est pourquoi Choisir.com met à votre disposition son comparateur d’énergie en ligne : en quelques clics, découvrez les offres les plus avantageuses et adaptées à votre besoin avec, pour chacune, une estimation personnalisée de votre facture annuelle. Une question ? Nos conseillers experts sont à votre écoute par téléphone. Les services Choisir.com sont entièrement gratuits et sans engagement.

Un dispositif écologique

L’énergie solaire est gratuite, mais elle est également disponible à volonté et renouvelable !

Par ailleurs, lorsqu’il n’y a pas de recours au dispositif d’appoint (qu’il soit indépendant ou intégré), le système solaire combiné ne rejette ni gaz à effet de serre (GES), ni polluant. Son impact environnemental est donc réduit.

Un dispositif durable

Enfin, le système solaire combiné est un équipement fiable et durable, sous réserve bien sûr d’un entretien régulier (comme pour tout dispositif de chauffage) :

  • les panneaux solaires thermiques de bonne qualité ont généralement une durée de vie comprise entre 20 et 30 ans (la plupart des fabricants proposent une garantie de 10 ans) ;
  • un bon ballon d’eau chaude durera entre 15 ans et 20 ans.

Système solaire combiné : quels inconvénients ?

Le fait qu’un système solaire combiné ne se suffise pas à lui-même peut être perçu comme une contrainte. Sur une période prolongée de faible ensoleillement, le recours au dispositif d’appoint sera important, avec à la clé moins d’économies d’énergie. En outre, pour que son rendement soit intéressant, l’isolation thermique du logement doit être très bonne. Dans le cas contraire, les économies réalisées ne seront pas suffisantes pour compenser l’investissement initial. Le système solaire combiné est donc plutôt recommandé pour les logements affichant une classe énergétique A ou B au diagnostic de performance énergétique (DPE). Rappelons que, pour un logement énergivore, l’ADEME préconise vivement de réaliser des travaux d’isolation avant tout changement de dispositif de chauffage.

Êtes-vous sûr de ne pas payer votre énergie trop cher ?

faire une simulation

Installer un système solaire combiné chez soi

Vous envisagez d’installer un système solaire combiné dans votre maison ? Voici quelques conseils pour une mise en œuvre réussie.

Les conseillers France Rénov’ à votre écoute

Avant de vous lancer, n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec un conseiller France Rénov’. Service public de la rénovation de l’habitat, France Rénov’ propose des « espaces conseil » partout en France, afin d’informer et d’accompagner les particuliers dans leur projet. Ce service est entièrement gratuit.

Trouver un installateur qualifié

Réaliser une installation solaire thermique est une action complexe qui doit impérativement être confiée à un professionnel compétent. Celui-ci sera par ailleurs en mesure de vous conseiller sur le dimensionnement de votre projet (nombre de panneaux solaires thermiques, capacité du ballon de stockage, etc.).

Privilégiez une entreprise ayant reçu la mention RGE (pour « Reconnu garant de l’environnement ») et répertoriée dans l’annuaire des professionnels RGE de France Rénov’ (après avoir indiqué votre commune, sélectionnez la rubrique « Installations d’énergies renouvelables », puis la sous-rubrique « Chauffage et/ou eau chaude solaire »).

Notre conseil : pour l’installation de votre système combiné, recherchez un professionnel RGE ayant reçu spécifiquement la qualification « Qualisol Combi » délivrée par l’organisme Qualit’EnR et qui reconnaît son engagement dans la « qualité d’installation des systèmes solaires combinés et de chauffe-eau solaires individuels ». La certification Qualibat 5241 (Installation de chauffage solaire et ECS) est également gage de sérieux et d’expertise.

Choisir le matériel adéquat

La qualité de l’équipement est essentielle pour une installation solaire réussie et rentable sur le long terme. Votre installateur RGE sera en mesure de vous conseiller à ce sujet.

Quelques conseils :

  • optez pour un dispositif solaire intégrant un système de comptage de l’énergie produite et un dispositif de gestion des surchauffes en été : certains panneaux, par exemple, sont auto-vidangeables et se vident automatiquement de leur eau lorsque le risque de surchauffe (ou de gel) est avéré ;
  • si votre eau est très calcaire, choisissez un ballon de stockage à échangeur émaillé ou lisse, afin de limiter le dépôt de tartre ;
  • privilégiez du matériel commercialisé par les marques les plus reconnues, aussi bien pour les capteurs solaires que pour le ballon d’eau chaude (Viessmann, De Dietrich, Thermador, Roth, Chaffoteaux, etc.) ;
  • enfin, vérifiez la présence d’un label de qualité :
    • CSTBat,
    • Solar Keymark,
    • Ô Solaire.

Quid de l’étiquette énergie ?

Un système solaire combiné est composé de nombreux éléments distincts. Votre installateur devra donc, en fonction des différents équipements choisis, « fournir une étiquette énergie combinée propre à l’installation et calculer son efficacité énergétique pour le chauffage et éventuellement l’eau chaude » (source : ADEME).

Zoom sur les capteurs solaires

Les capteurs solaires jouent un rôle essentiel dans le rendement énergétique d’un système solaire combiné. Différents types de capteurs existent sur le marché :

Type de capteurs solairesCaractéristiquesPrix
Capteurs solaires non vitrés• Format souple
• Eau chauffée jusqu’à 30 °C
Non recommandés pour un SSC car production de chaleur insuffisante (à préconiser, par exemple, pour un chauffe-eau solaire individuel destiné à chauffer une piscine)
Capteurs solaires à plans vitrés• Modèles les plus répandus
• Technologie fiable et éprouvée
• Capteurs constitués d’une caisse isolée et couverte par un vitrage, au sein de laquelle circule le fluide caloporteur dans des tubes noirs en métal
• Eau chauffée entre 50 °C et 80 °C (jusqu’à 90 °C pour les modèles dotés d’un double vitrage)
€€
Capteurs solaires sous vide• Modèles les plus performants, y compris à faible ensoleillement, en raison de leur excellente isolation et de déperditions thermiques limitées
• Capteurs composés de tubes de verre transparents sous vide, chaque tube étant doté d’un absorbeur et d’un échangeur thermique
• Eau chauffée entre 60 °C et 85 °C (voire, dans certains cas, jusqu’à 120 °C)
€€€
Les différents modèles de capteurs solaires thermiques
solaire à plan vitré
Exemple de capteur solaire thermique à plan vitré
(crédit : SolarCoordinates – CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons)
solaire sous vide
Exemple de capteur solaire thermique sous vide
(crédit : Ra Boe – CC BY-SA 2.5 via Wikimedia Commons)

Outre le modèle de panneaux solaires thermiques, l’orientation a aussi son importance : idéalement, le dispositif doit être positionné plein sud et les capteurs posés avec une inclinaison de 60°. Toutefois, il vous faudra composer avec l’existant. Selon l’ADEME, votre SSC demeurera performant avec :

  • une orientation des panneaux de 45 °C vers l’ouest ou vers l’est ;
  • une inclinaison des panneaux comprise entre 25 °C et 90 °C.

Enfin, que les capteurs soient placés en toiture, en façade, en terrasse ou sur une pergola, il est essentiel d’éviter les ombres dues à la présence de végétaux ou de bâtiments alentour.

Combien de capteurs solaires prévoir ?

La surface de panneaux solaires thermiques à installer dépend de différents critères :

  • la superficie du logement ;
  • la qualité de l’isolation ;
  • la région climatique où est située l’habitation.

Seul un installateur compétent saura évaluer précisément votre besoin. À titre indicatif, il faut compter :

  • 0,07 m² de capteurs solaires par mètre carré à chauffer pour une maison neuve ou très bien isolée (RT 2012 ou RE 2020), soit 7 m² de capteurs pour une surface habitable de 100 m² ;
  • 0,1 m² de capteurs solaires par mètre carré à chauffer pour une maison correctement isolée, soit 10 m² de capteurs pour une surface habitable de 100 m².

Pour rappel, le système solaire combiné n’est pas recommandé pour une habitation présentant des défauts d’isolation thermique.

Les démarches administratives à réaliser pour installer un système solaire combiné

À l’instar d’un projet photovoltaïque, un projet solaire thermique sur une maison existante nécessite la délivrance d’une autorisation d’urbanisme :

  • s’il s’agit d’une maison neuve (construction), l’installation du système solaire combiné doit être mentionnée dans la demande de permis de construire (PC) ;
  • s’il s’agit d’une maison existante, le dépôt d’une simple déclaration préalable (DP) sera suffisant dans la plupart des cas.

Renseignez-vous directement auprès de votre mairie : certaines communes imposent le respect de règles de construction ou de règles esthétiques précises (couleur de toiture, etc.).

Par ailleurs, si votre habitation est située à proximité de l’un des 43 000 monuments historiques français (sites classés ou inscrits), il vous faudra solliciter en amont de votre projet l’avis favorable d’un architecte des bâtiments de France (ABF). Pour information, sont considérés comme étant aux abords d’un monument historique tous les bâtiments situés dans un rayon de 500 mètres.

À noter : la transmission à la mairie d’une Déclaration attestant l’achèvement et la conformité des travaux (DAACT) est obligatoire dans les 30 jours suivant la mise en place des panneaux solaires (certains installateurs proposent de se charger pour vous de ces formalités).

Prévenez votre assureur

En fonction du contrat d’assurance habitation souscrit, la pose d’un système solaire combiné peut générer une surprime : informez votre assureur de votre projet afin d’être dans les règles. C’est aussi indispensable pour que votre équipement soit intégré dans les appareils couverts par votre assurance.

Entretenir son système solaire combiné

Tout dispositif de chauffage requiert un entretien assidu : le système solaire combiné n’y échappe pas ! C’est la clé pour prolonger la durée de votre équipement, prévenir de pannes éventuelles et vous assurer d’un rendement optimal.

L’ADEME recommande de faire réaliser un entretien approfondi de votre SSC par un professionnel régulièrement. En revanche, celui-ci n’est pas obligatoire au sens légal du terme (contrairement à l’entretien d’une chaudière à gaz ou au ramonage des conduits pour un poêle à granulés, par exemple).

Pour l’entretien de votre système solaire combiné, nous vous invitons à suivre les recommandations suivantes :

FréquenceAction
Une fois par an• Contrôle et nettoyage des capteurs solaires
• Contrôle de l’état du fluide caloporteur (test du pH et changement du fluide si besoin)
Tous les 2 ansContrôle de la pression et du système de régulation
Tous les 3 ansNettoyage et détartrage du ballon de stockage
Tous les 5 ansVidange du circuit central de chauffage (plancher chauffant, murs chauffants ou radiateurs à eau), voire désembouage
Selon dispositifEntretien du dispositif d’appoint (chaudière, pompe à chaleur, poêle à bois, etc.)
L’entretien d’un système solaire combiné

Combien coûte un système solaire combiné ?

Le budget à prévoir pour l’installation d’un SSC est bien évidemment variable en fonction de nombreux critères, tels que le type de panneaux solaires choisis (à plans vitrés ou sous vide) ou encore les besoins en chauffage et en eau chaude sanitaire du foyer.

Le prix moyen d’un SSC selon l’ADEME

Selon l’Agence de la transition écologique, il faut compter en moyenne entre 1 100 € et 1 300 € HT par mètre carré de capteurs solaires. Ce prix inclut l’ensemble des équipements (dont le ballon de stockage et le système de régulation), pose comprise.

Prenons l’exemple d’une maison correctement isolée de 120 m². Pour fournir l’énergie nécessaire au chauffage et à la production d’ECS, 12 m² de capteurs seront nécessaires (soit 0,1 m² de capteurs par mètre carré de surface à chauffer). Ainsi, si l’on se réfère aux tarifs moyens mentionnés ci-dessus, le système solaire combiné coûtera, pose comprise, entre 13 200 € et 15 600 € HT.

C’est un investissement conséquent, mais qui sera rentabilisé sur le long terme grâce à l’utilisation d’une énergie gratuite, le rayonnement solaire. Selon Qualit’EnR (l’association pour la qualité d’installation des systèmes à énergies renouvelables), un système solaire combiné est amorti au bout de 10 à 15 ans, et plus rapidement encore si vous avez bénéficié d’aides financières (nous y reviendrons plus tard dans cet article). En outre, installer ce type de dispositif augmente la valeur immobilière de votre bien.

Le prix moyen d’un SSC en France en 2022

D’après Observ’ER, les prix effectifs des 1 350 systèmes solaires combinés vendus en 2022 dans l’Hexagone ont été légèrement supérieurs à ceux estimés par l’ADEME : 1 455 € HT par mètre carré de capteurs solaires en moyenne (pose comprise).

Précisons que l’année 2022 a vu les prix du marché s’envoler, avec +8,8 % d’augmentation par rapport à 2021.

Les aides financières à l’installation d’un système solaire combiné

Bonne nouvelle : la pose d’un système solaire combiné est éligible à certaines aides financières.

MaPrimeRénov’

Il s’agit du principal dispositif public d’accompagnement à la rénovation énergétique. Dans sa mouture 2024, MaPrimeRénov’ est octroyée pour « l’installation d’un système de chauffage ou d’eau chaude sanitaire décarboné » tel qu’un système solaire combiné :

  • sous conditions de ressources (revenus très modestes à intermédiaires) ;
  • aux propriétaires (occupants ou bailleurs) d’un logement :
    • occupé à titre de résidence principale,
    • construit depuis au moins :
      • 15 ans en métropole,
      • 2 ans en Outre-mer.

Des changements dès le 1er juillet 2024

La demande d’aide MaPrimeRénov’ doit impérativement être accompagnée d’un diagnostic énergétique de performance (DPE) ou d’un audit énergétique. À compter du 1er juillet 2024, les passoires thermiques (logements affichant une étiquette F ou G) ne seront plus éligibles au dispositif MaPrimeRénov’ classique : les propriétaires seront redirigés vers le nouveau dispositif « Parcours accompagné MaPrimeRénov’ » afin de réaliser des travaux de rénovation de grande ampleur avant de changer leur chauffage. Une règle cohérente puisque, rappelons-le, la bonne isolation thermique d’un logement doit être la condition préalable à tout autre investissement.

Pour bénéficier de l’aide MaPrimeRénov’, il est impératif de faire appel à un installateur professionnel RGE. Par ailleurs, la facture ne doit pas dépasser 16 000 € pose comprise et avant remises éventuelles.

Pour l’année 2024, le montant de MaPrimeRénov’ est compris entre 4 000 € et 10 000 € selon les revenus du foyer.

La Prime énergie

Cette aide est octroyée par les acteurs privés du secteur de l’énergie (fournisseurs de gaz et d’électricité, notamment) dans le cadre des Certificats d’économies d’énergie (CEE). Elle est accessible à tous sans conditions de ressources et peut prendre différentes formes (prime, bon d’achat, avoir sur la facture, etc.).

Pour être éligible à la Prime énergie, le système solaire combiné doit respecter les critères de performance détaillés dans la fiche Opération standardisée n° BAR-TH-143. Parmi les critères requis :

  • les capteurs solaires doivent posséder une certification CSTBat, Solar Keymark ou équivalente ;
  • ils doivent également présenter une productivité d’au moins 600 watts par mètre carré de surface d’entrée de capteur.

Le montant de la Prime énergie s’élève à quelques centaines d’euros et est variable d’un acteur à l’autre : n’hésitez pas à comparer leurs offres.

La Prime « Coup de pouce Chauffage »

Lorsque le SSC vient en remplacement d’une chaudière individuelle fonctionnant au charbon, au fioul ou au gaz, les ménages peuvent bénéficier d’une prime CEE bonifiée, appelée « Coup de pouce Chauffage ».

En 2024, son montant minimal est de 5 000 € (le respect des critères de performances définis dans la fiche Opération standardisée n° BAR-TH-143 est bien évidemment requis).

Les autres dispositifs d’accompagnement pour l’installation d’un système solaire combiné

Les travaux d’amélioration de la qualité énergétique mentionnés à l’article 18 bis de l’annexe IV du Code général des impôts peuvent bénéficier d’une TVA à taux réduit (5,5 %) : c’est le cas des « équipements de production de chauffage ou de fourniture d’eau chaude sanitaire fonctionnant à l’énergie solaire et dotés de capteurs solaires », tels que les systèmes solaires combinés. Le taux de 5,5 % s’applique à la fois sur le matériel et sur la pose. Pour en bénéficier, vous devez impérativement confier l’installation de votre SSC à un professionnel. Aucune démarche à effectuer : le bon taux de TVA sera directement appliqué sur votre facture.

Un prêt à taux d’intérêt nul, appelé « Éco-prêt à taux zéro », peut également être accordé sans condition de ressources aux propriétaires (occupants ou bailleurs) d’une habitation construite depuis au moins 2 ans et occupée à titre de résidence principale (ou destinée à l’être). D’un montant maximal de 15 000 €, ce prêt doit être remboursé dans un délai de 15 ans.

Enfin, certaines collectivités peuvent octroyer des aides spécifiques à leurs usagers : n’hésitez pas à vous informer auprès d’un conseiller France Rénov’ afin de connaître l’ensemble des dispositifs à votre portée.

Système solaire combiné : questions fréquentes

Encore relativement méconnu, le système solaire combiné fait l’objet de nombreuses interrogations ou idées reçues. Voici les réponses aux questions les plus fréquemment posées à propos du SSC.

Est-ce une bonne idée d’installer un système solaire combiné si l’on habite dans le nord de la France ?

Bien sûr ! Si votre installation est réalisée dans les règles de l’art (dimensionnement, orientation et inclinaison des panneaux solaires thermiques, etc.), votre système solaire combiné fonctionnera de manière efficace. Même avec un temps nuageux, les capteurs solaires produisent de la chaleur. C’est ce qu’explique très bien Qualit’EnR : « Il n’y a pas que les rayons directs du soleil qui comptent, le rayonnement diffus découlant de la couche nuageuse atteint également les panneaux et contribue à chauffer votre logement. L’inclinaison spécifique d’une installation de chauffage solaire permet de gagner en efficacité l’hiver, lorsque le soleil est bas dans le ciel, et d’éviter une surchauffe du système l’été. »

Un système solaire combiné est-il rentable si l’on est rarement chez soi en journée ?

Si les capteurs produisent de la chaleur grâce aux rayons du soleil, le SSC continue à produire du chauffage et de l’eau chaude sanitaire une fois la nuit tombée, puisque l’eau chaude est stockée dans le ballon de stockage en grande quantité (notamment pour les modèles à hydroaccumulation). Une fois chaude, cette eau ne refroidit pas aussitôt le soleil couché !

Le système solaire combiné reste donc rentable même si vous êtes peu présent à votre domicile en journée, surtout si l’appoint au solaire est performant (pompe à chaleur, par exemple).

Peut-on installer soi-même un système solaire combiné ?

En effet, il est possible d’acheter des kits solaires thermiques sur des sites spécialisés, à installer soi-même. Toutefois, à moins que vous soyez très connaisseur, rien ne vaut l’expertise et les conseils d’un installateur professionnel. En outre, si vous êtes éligible aux aides financières et notamment à MaPrimeRénov’, il serait dommage de s’en priver !

Comment contrôler le bon fonctionnement de son système solaire combiné ?

Si vos factures d’énergie vous semblent anormalement élevées et que vous vous interrogez sur le bon fonctionnement de votre installation solaire, voici un test très simple à effectuer par temps ensoleillé : coupez votre dispositif d’appoint et vérifiez si vous avez toujours de l’eau chaude. Si ce n’est pas le cas, cela signifie que votre SSC dysfonctionne : nous vous conseillons de contacter un professionnel.

Quelle est la différence entre système solaire combiné et PAC solarothermique ?

Une pompe à chaleur solarothermique n’est autre qu’un système solaire combiné intégrant une pompe à chaleur (PAC aérothermique air-eau le plus souvent) comme dispositif d’appoint. Elle est donc composée des mêmes éléments (capteurs solaires, fluide caloporteur, ballon de stockage, etc.). Lorsque l’ensoleillement ne permet plus aux capteurs solaires d’alimenter le système, c’est la PAC air-eau qui prend le relais.

Ce qu’il faut retenir du système solaire combiné

  • Le système solaire combiné, ou chauffage solaire, a une double fonction : produire du chauffage et produire de l’eau chaude sanitaire.
  • Il est composé de capteurs solaires thermiques reliés à un ballon d’eau chaude.
  • Il est à la fois économique et écologique, car il s’appuie sur les rayonnements du soleil, une énergie gratuite et renouvelable.
  • Il peut être installé dans une maison neuve ou dans une maison existante équipée d’un système de chauffage central.
  • Son rendement est fortement corrélé à l’ensoleillement : il doit donc être complété par un dispositif d’appoint, qui peut être intégré ou totalement indépendant.
  • Si l’investissement est conséquent, l’installation d’un système solaire combiné est rentable sur le long terme. En outre, il est possible de bénéficier d’aides financières.

Envie de payer moins cher vos factures d'énergie ?

Nos experts énergie vous aident à économiser jusqu’à 200 € sur votre facture gaz et électricité