Comment isoler un mur humide ?

L’isolation est la première des actions à mener pour profiter d’une maison agréable à vivre et réduire sa facture de chauffage. Quand l’humidité s’est invitée dans le logement, et notamment dans les murs, la tâche se complique : en effet, si l’isolation est mal réalisée, elle peut avoir un effet destructeur en emprisonnant une humidité qui dégradera peu à peu les matériaux de construction. Mais alors, comment obtenir une isolation efficace et performante sur le long terme ? En détectant d’abord les causes de l’humidité et en les traitant. Ensuite, seulement, vous pourrez procéder à l’isolation d’un mur humide. Voyons ensemble comment.

mur humide radiateur

Les différentes causes d’un mur humide

Maison ancienne ou construction récente, tous les bâtiments peuvent être concernés par un problème d’humidité.

Les raisons de la présence d’humidité au sein d’une habitation sont nombreuses. Celle-ci peut être d’origine accidentelle comme structurelle et se présenter sous forme liquide (infiltrations, dégâts des eaux, etc.) ou sous forme de vapeur d’eau : c’est le cas lorsque le taux d’humidité de l’air ambiant est trop important.

Les transferts d’humidité dans la maison
Source : ADEME, « Isoler sa maison » (novembre 2023)

Le dégât des eaux

Le dégât des eaux est l’une des causes les plus évidentes et faciles à détecter. Celui-ci peut provenir :

  • d’une rupture de canalisation ;
  • d’un robinet ou d’une chasse d’eau ayant perdu son étanchéité ;
  • d’une fuite de chauffe-eau, de lave-vaisselle ou encore de machine à laver ;
  • d’une erreur humaine (robinet laissé ouvert) ;
  • etc.

Selon la quantité d’eau déversée (simple ruissellement ou grand volume d’eau) et la rapidité d’intervention, l’impact sur la structure du bâtiment sera plus ou moins important.

Notons que dans le cas d’une fuite de canalisation située à l’intérieur d’une paroi (canalisation non apparente), le dégât des eaux est généralement plus complexe à détecter : le plus souvent, c’est seulement lorsque l’eau a commencé à détériorer le mur, faisant ainsi apparaître auréoles ou moisissures, que l’on prend conscience du problème. Il est alors plus difficile à traiter.

Les infiltrations d’eau

Les infiltrations d’eau sont l’une des raisons les plus courantes de la présence d’humidité dans un mur, mais également les plus destructrices : l’eau pénètre peu à peu et durablement l’enveloppe de la maison, dégradant les parois en profondeur.

Celles-ci peuvent provenir :

  • de la présence de fissures ou microfissures dans le mur, dans lesquelles l’eau de pluie va ruisseler ;
  • d’un défaut d’étanchéité au niveau de la toiture (ardoise ou tuile cassée) ;
  • d’un défaut d’étanchéité au niveau des ouvrants (jonction entre une porte ou une fenêtre et le mur) ;
  • d’une différence de niveau entre le sol de l’habitation et le sol extérieur, permettant à l’eau de ruisseler le long des murs du sous-sol (infiltrations latérales).

Les remontées capillaires

Phénomène peu connu du grand public, les remontées capillaires sont pourtant la principale cause structurelle de la présence d’humidité dans les murs d’une habitation. Elles sont le résultat de deux facteurs combinés : la porosité du matériau qui compose la paroi et la présence d’eau dans le sol.

Qu’est-ce qu’un matériau poreux ?

Un matériau poreux est un matériau qui renferme des cavités de petite taille (ou pores) et peut donc absorber l’humidité. Le béton, la brique ou le ciment sont des matériaux poreux, contrairement au contreplaqué ou au métal, par exemple.

La porosité est différente d’un matériau à l’autre : elle est d’environ 15 % pour la brique, mais peut atteindre 40 % pour certaines pierres telles que la pierre calcaire tendre.

L’humidité causée par les remontées capillaires est dite « ascensionnelle ». Elle s’observe lorsque la barrière d’étanchéité entre le sol et les murs est inexistante ou inefficace, ou lorsque l’arase de la fondation (c’est-à-dire le niveau supérieur de la maçonnerie mis à niveau du sol et sur lequel commence le mur) n’est pas suffisamment étanche : au contact direct des murs et sous l’effet de la pression hydrostatique, l’eau présente dans le sol monte par capillarité naturelle avant de s’évaporer. L’évaporation a lieu du côté de la paroi la plus chaude (soit, en hiver, à l’intérieur de la maison chauffée).

Qu’est-ce que la pression hydrostatique ?

Il s’agit de la pression exercée par l’eau présente naturellement dans le sol sur les fondations d’un bâtiment. Elle prend forme notamment lorsqu’une nappe phréatique est présente à proximité ou lorsque les eaux de pluie sont mal évacuées (drainage défaillant).

Le plus souvent, les remontées capillaires touchent le mur sur une hauteur d’une vingtaine de centimètres. Mais, lorsque l’eau provenant du sol est particulièrement chargée en sels minéraux (nitrates, chlorure, etc.), elles peuvent alors atteindre plus d’un mètre de hauteur sous l’effet de la pression osmotique : l’humidité remonte via un champ électrique créé par un phénomène d’électro-osmose (on parle alors de remontées osmotiques).

Notons également que si un revêtement mural étanche est posé sur la paroi intérieure d’un mur concerné par le phénomène de remontées capillaires, il va empêcher l’humidité de s’évacuer. Cette dernière va donc poursuivre son ascension et s’infiltrer plus en hauteur dans le mur.

Une ventilation inexistante ou inefficace

Dans un logement, l’air ambiant est naturellement chargé d’humidité. Cette humidité est produite par les occupants eux-mêmes. Selon l’ADEME (l’Agence de la transition écologique) :

  • un individu produit entre 40 et 70 grammes d’eau par heure (sous forme de vapeur) via sa respiration et sa transpiration ;
  • une casserole en ébullition génère environ 400 grammes d’eau par heure ;
  • une douche chaude génère environ 200 grammes d’eau par heure.

Il est essentiel d’évacuer cette vapeur et de renouveler régulièrement l’air ambiant afin que celui-ci ne soit pas saturé d’humidité. Comment ? En mettant en place un système de ventilation efficace. Dans le cas contraire, l’humidité présente en excès dans l’air impactera directement votre confort thermique, notamment en accroissant le phénomène de parois froides.

Quel est le bon taux d’humidité dans un logement ?

L’ADEME préconise un taux d’humidité compris entre 40 % et 60 % (idéalement entre 45 % et 55 %, notamment pour les personnes les plus fragiles) :

  • en-deçà, l’air ambiant sera trop sec et occasionnera un assèchement des voies respiratoires et une irritation des muqueuses ;
  • supérieur à 60 %, il sera à l’inverse trop humide. À la clé, de l’inconfort (sensation de froid sur les voies respiratoires) et des risques pour la santé : bronchites et rhinites à répétition, douleurs articulaires, etc.

Sachez qu’il est possible de mesurer facilement le taux d’humidité de l’air à l’aide d’un appareil appelé hygromètre (les stations météo mesurent également cet indicateur).

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L’absence d’isolation ou une mauvaise isolation du mur

C’est une évidence : un mur non isolé ou mal isolé sera plus fortement soumis à l’humidité extérieure. Notons également que certains isolants ont une durée de vie limitée : la laine de roche, par exemple, peut se tasser au fil des années (après 15 ou 20 ans) et perdre en pouvoir isolant.

L’inondation

On entend par inondation, la submersion temporaire et exceptionnelle du logement en raison de très fortes pluies et/ou du débordement d’un cours d’eau situé à proximité. Ce sinistre provoque bien évidemment des dégâts considérables, surtout si l’eau a atteint une hauteur importante.

Après une inondation, tous les murs de la maison situés au rez-de-chaussée (murs extérieurs comme parois intérieures) sont durablement touchés par l’humidité.

Détecter un mur humide

Nous l’avons vu : de nombreux facteurs peuvent expliquer la présence d’humidité dans un mur. Si celle-ci est parfois évidente et très visible, dans d’autres cas, elle peut être plus difficile à détecter.

Mur humide : les symptômes

Si vous observez un ou plusieurs des phénomènes suivants, cela doit vous alerter :

  • parois humides au toucher ;
  • présence de condensation sur les fenêtres, en bas des murs… C’est la preuve que l’air est saturé d’humidité qui se condense et se transforme en gouttelettes d’eau, notamment au contact de parois froides ;
  • présence de moisissures (champignons) sur les murs ;
  • présence d’auréoles révélant l’existence d’infiltrations ;
  • présence de salpêtre en bas des murs. Il s’agit de taches blanchâtres qui peuvent apparaître lorsque le mur est gorgé d’une humidité très chargée en sels minéraux (le salpêtre étant l’autre nom du nitrate de potassium) ;
  • odeurs désagréables (renfermé, moisi) ;
  • dégradation du revêtement (papier peint ou enduit) qui se décolle, s’effrite, se boursoufle ou gondole ;
  • plinthes qui se déforment ou se décollent ;
  • apparition de maladies (asthme, bronchite, pneumonie, arthrose, arthrite, œdèmes, etc.).

La mérule, le champignon des maisons humides

Particulièrement résistante, la mérule se développe facilement sur les bois humides. Lorsque les conditions lui sont favorables, ce champignon dévastateur croît très rapidement et s’attaque à l’entièreté de la structure en bois d’un bâtiment : la charpente, les escaliers, le plancher, les portes, mais également les murs s’ils sont habillés de lambris. C’est pourquoi la mérule est aussi appelée la « lèpre des maisons » ou encore le « cancer du bâtiment ». À noter : depuis la loi ALUR (loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové) promulguée en 2014, tout occupant d’un logement (ou, à défaut, son propriétaire) est tenu de déclarer la présence de mérule en mairie, afin de participer à la cartographie des zones infestées (article L. 133-7 du Code de la construction et de l’habitation).

Faire réaliser un diagnostic humidité

Pour détecter la présence éventuelle d’humidité dans son logement et en déterminer les causes, la solution la plus efficace est de faire réaliser un diagnostic humidité par un professionnel.

À qui faire appel pour un diagnostic humidité ?

Contactez une entreprise spécialisée ayant reçu une qualification Qualibat : ce label est gage de sérieux. Notons qu’il n’existe pas de certification dédiée spécifiquement au diagnostic humidité. Toutefois, un professionnel qualifié Qualibat 1542 (Assèchement des murs par traitement des remontées capillaires) saura répondre à vos besoins. Il est possible de vérifier les qualifications d’une entreprise donnée directement sur le site qualibat.com, en saisissant son numéro de SIRET.

Comment se déroule un diagnostic humidité ?

Pour réaliser une évaluation globale de l’habitation, le diagnostiqueur utilise :

  • un hygromètre afin de mesurer le degré d’humidité dans l’air ambiant ;
  • un humidimètre afin de mesurer le degré d’humidité des différents matériaux de construction.

Pendant son intervention, il évalue également :

  • la charge électrique des murs pour déceler d’éventuelles remontées d’humidité par capillarité ;
  • leur concentration en sels minéraux afin de détecter la présence éventuelle de salpêtre ;
  • l’état général des murs et de la toiture (présence de fissures, etc.) ;
  • l’état et la performance du système de ventilation en place.

Un diagnostic humidité n’établit pas seulement la présence d’humidité dans un bâtiment : il en définit précisément les causes et détermine des solutions pour la traiter. Son coût : environ 300 € TTC.

Maison humide : peut-on mener l’enquête soi-même ?

Il est tout à fait possible d’utiliser soi-même un humidimètre pour détecter de l’humidité dans les murs de son habitation. On trouve de tels outils dans le commerce pour quelques dizaines d’euros seulement. Certaines collectivités prêtent même gratuitement des outils de mesure à leurs usagers, afin qu’ils puissent dresser eux-mêmes un état des lieux de la qualité de leur habitat : citons, par exemple, l’ALEC (Agence locale de l’énergie et du climat) de Nancy Grands Territoires qui propose chaque année le prêt d’humidimètres, de caméras thermiques, de wattmètres, etc. Précisons en revanche que, sans accompagnement ni connaissances techniques, l’interprétation des résultats d’un humidimètre peut s’avérer complexe.

Détecter l’humidité d’une maison avant d’engager des travaux de rénovation

Vous envisagez de réaliser des travaux de rénovation énergétique de grande ampleur afin d’améliorer le diagnostic de performance énergétique (DPE) de votre logement ? Bien qu’il ne soit pas obligatoire, nous vous recommandons vivement de faire réaliser un diagnostic humidité en complément d’un audit énergétique complet. En effet, seule cette analyse permettra de mettre en lumière d’éventuels problèmes d’humidité dans les murs de votre habitation. Or, de tels problèmes doivent impérativement être résolus avant d’engager des travaux d’isolation !

Pour faciliter vos démarches, n’hésitez pas à solliciter l’accompagnement d’un conseiller France Rénov’ (ex-réseau FAIRE), le réseau public de la rénovation de l’habitat.

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Pourquoi est-ce primordial d’isoler un mur humide ?

Les symptômes précédemment décrits ont déjà révélé de bonnes raisons de traiter et d’isoler un mur humide : au quotidien, il est peu agréable d’être confronté à des problèmes de moisissures, de dégradation du revêtement, de mauvaises odeurs, etc. Faisons le point.

Isoler un mur humide pour préserver sa santé

Outre leur caractère inesthétique et inconfortable, les murs humides ont surtout des effets néfastes sur la santé ! Maladies respiratoires, maladies articulaires ou encore allergies peuvent directement découler de problèmes d’humidité à l’intérieur de votre maison.

Par exemple, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) rappelle qu’en se développant, les moisissures produisent :

  • des composés organiques volatiles (COV) d’origine fongique, responsables d’irritations et d’inflammation des muqueuses (yeux, nez, gorge) ;
  • des mycotoxines particulièrement délétères pour le système respiratoire, notamment chez les personnes les plus fragiles (nourrissons, personnes âgées ou malades).

À cela, peuvent s’ajouter des démangeaisons, des maux de tête et même, parfois, des effets neurologiques chez les plus jeunes.

Le saviez-vous ?

L’OMS (Organisation mondiale de la santé) identifie le phénomène de moisissures sous le nom, très évocateur, de « syndrome du bâtiment malsain ».

Isoler un mur humide pour empêcher la dégradation du bâtiment

La présence d’humidité sous forme liquide ou gazeuse dans l’enveloppe d’un bâtiment a évidemment un impact direct sur sa structure : elle est même l’une des principales causes de la dégradation d’un logement. Sur le long terme, l’humidité détériore en profondeur les matériaux de construction. Les conséquences peuvent être désastreuses ! Quelques exemples :

  • dans un mur en pierres, l’eau va peu à peu provoquer la déminéralisation et l’effritement de la pierre. Au fil du temps, celle-ci va perdre sa capacité à supporter la structure ;
  • si une fissure (même minime) n’est pas traitée, elle peut grossir rapidement, notamment en hiver en raison du gel.

Isoler un mur humide pour gagner en confort thermique et faire des économies d’énergie

Un mur humide a un impact négatif sur votre bien-être : il favorise les sensations de froid en hiver (malgré l’utilisation de chauffage) et les sensations de chaud en été. C’est aussi un terrain propice à la création de ponts thermiques. Or, qui dit ponts thermiques, dit déperditions thermiques, donc dépenses énergétiques inutiles !

Isoler un mur humide permet d’améliorer le confort thermique de votre habitation tout en réalisant des économies de chauffage sur le long terme.

Une facture de chauffage plus douce grâce au comparateur Choisir.com

En isolant efficacement votre habitation, vous réduirez de façon significative vos consommations d’énergie. Veillez également à payer votre énergie au juste prix ! D’un fournisseur à l’autre, les tarifs et formules d’abonnement sont très variables et il n’est pas toujours simple pour les consommateurs particuliers d’y voir clair. C’est là qu’intervient Choisir.com, en mettant gratuitement à votre disposition un comparateur électricité et gaz 100 % indépendant, afin de vous permettre de dénicher le contrat d’énergie le plus adapté à vos besoins. N’hésitez pas : ce service rapide et sans engagement vous permettra de réaliser de belles économies. En outre, la loi vous permet de changer de fournisseur à tout moment et sans frais !

Les autres avantages d’isoler un mur humide

Vous l’aurez compris : réaliser des travaux pour assainir et isoler un mur humide poursuit donc trois objectifs majeurs :

  1. Préserver la santé des occupants.
  2. Préserver la structure du bâtiment en évitant qu’il ne se dégrade au fil du temps.
  3. Gagner en confort thermique tout en faisant des économies de chauffage.

À cela, on peut ajouter le fait de :

  • se mettre en conformité avec la loi, lorsque le logement est destiné à la location immobilière. En effet, « le bailleur est tenu de remettre au locataire un logement décent ne laissant pas apparaître de risques manifestes pouvant porter atteinte à la sécurité physique ou à la santé, exempt de toute infestation d’espèces nuisibles et parasites » (article 6 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs, modifié par la loi Climat et Résilience du 22 août 2021). Lorsque des moisissures sont apparentes sur une surface supérieure à 3 m², on considère que c’est un critère d’insalubrité ;
  • rassurer les acheteurs dans le cadre d’un projet de vente immobilière. Rien de tel que des infiltrations et moisissures pour faire fuir les potentiels acquéreurs !
  • améliorer le diagnostic de performance énergétique du logement, et par conséquent sa valeur marchande.

Traiter un mur humide avant de l’isoler

Une fois les causes de l’humidité détectées, il faut évidemment les traiter afin d’assécher et assainir la surface. Ensuite, seulement, il sera possible d’envisager la mise en place d’une isolation efficace. En effet, l’isolation se fait toujours sur un mur sec et sain : dans le cas contraire, la pose d’un isolant aurait pour effet d’emprisonner l’humidité à l’intérieur du mur, favorisant ainsi sa dégradation.

Ne négligez pas la ventilation !

Pour rappel, une bonne ventilation est indispensable pour supprimer définitivement tout problème d’humidité dans votre logement. La mise en place d’un dispositif de ventilation performant (VMC hygroréglable ou double flux) doit donc être considérée comme un investissement de long terme très efficace pour lutter contre l’humidité dans votre maison ou appartement.

Quelle que soit l’origine du problème, mieux vaut faire appel à artisan professionnel pour le résoudre :

  • un plombier pour une rupture de canalisation, une fuite de chauffe-eau, etc. ;
  • un maçon pour des infiltrations ;
  • un couvreur pour un dommage sur la toiture ;
  • etc.

Ici encore, privilégiez les entreprises labellisées Qualibat.

Assécher un mur humide

Lorsque l’humidité est d’origine structurelle (absence d’arase étanche ou présence d’une nappe phréatique à proximité, par exemple), plusieurs solutions existent :

  • réaliser un cuvelage. Cette opération consiste à poser un caisson étanche au niveau du sous-sol afin de créer une protection hermétique ;
  • réaliser un drainage. Cette opération consiste à creuser une tranchée d’une profondeur de 50 à 100 cm tout autour de la maison et d’y déposer un tuyau d’évacuation qui permettra de conduire l’humidité loin du bâtiment ;
  • poser une membrane étanche par l’extérieur, au niveau des murs enterrés des fondations afin de bloquer les remontées capillaires.

Notez également qu’il existe des entreprises spécialisées dans le traitement de l’humidité :

  • le plus souvent, la solution proposée est un traitement par injection afin d’assécher les murs de manière définitive. Concrètement, de la résine est injectée à basse pression dans des puits de forage réalisés en bas du mur humide et espacés d’environ 10 cm. Cette résine à forte viscosité va se diffuser activement dans tous les pores du matériau de construction. Au contact de l’eau et du dioxyde de carbone (CO2) naturellement présent dans l’air, elle va polymériser et ainsi, créer une barrière étanche en pied de mur ;
  • une autre solution proposée parfois par les professionnels consiste à poser des siphons atmosphériques Knapen (du nom de l’ingénieur qui a inventé le procédé) tout le long des murs à assécher. Ces siphons en terre cuite vont attirer l’humidité contenue dans les murs et l’évacuer à l’extérieur, grâce à un circuit d’air. Notez que le procédé Knapen est plus adapté aux murs anciens.

À noter : avant de solliciter les services d’une entreprise spécialisée dans l’assèchement des murs, nous vous conseillons vivement de vérifier que celle-ci a bien reçu la qualification Qualibat 1542 et qu’elle propose à la fois une garantie de résultats et une garantie décennale.

Le déshumidificateur, la fausse bonne idée

Cet appareil est préconisé pour réduire le taux d’humidité de l’air ambiant. C’est une solution complémentaire à la mise en place d’une ventilation performante pour réduire la condensation dans le logement. En revanche, il n’aura aucun effet sur l’humidité contenue à l’intérieur des murs !

Préparer le mur avant isolation

Le nettoyage du mur atteint par l’humidité est indispensable : pour enlever toute trace de moisissures ou salpêtre, frottez la paroi à l’aide d’une brosse métallique et de l’eau de javel (pensez à vous équiper préalablement de gants, d’un masque et de lunettes de protection).

Isoler un mur humide : techniques et matériaux

Une fois le mur asséché et assaini, vous pouvez envisager son isolation. Deux possibilités s’offrent à vous :

  • l’isolation des murs par l’intérieur. C’est la méthode la moins coûteuse. En revanche, elle réduit l’espace à l’intérieur de l’habitation ;
  • ou l’isolation des murs par l’extérieur.

L’isolation des murs par l’intérieur

Pour que l’isolation des murs par l’intérieur soit efficace, l’enveloppe du bâtiment doit être étanche à l’air. Pour cela, la pose d’une membrane continue imperméable en complément de l’isolant est indispensable. Il peut s’agir :

  • d’un pare-vapeur (membrane complètement étanche à la vapeur d’eau), si l’humidité a été totalement évacuée et l’origine du problème définitivement traitée ;
  • d’un frein-vapeur (membrane qui n’est pas totalement imperméable et dont la résistance à la vapeur d’eau est calculée en fonction des caractéristiques de la paroi), s’il demeure une humidité résiduelle. En effet, sur une paroi toujours sujette à l’humidité, il est important de veiller à ce que cette dernière ne reste pas piégée à l’intérieur.

Le pare-vapeur ou le frein-vapeur doit être posé du côté « chaud » de l’isolant (c’est-à-dire côté intérieur).

Une solution alternative à la pose d’une membrane étanche peut être de créer une paroi isolante ventilée, en laissant une lame d’air entre l’isolant et le mur extérieur : cette configuration favorisera l’évacuation du surplus d’humidité vers l’extérieur.

Quels matériaux isolants privilégier ?

Pour une isolation par l’intérieur, choisissez des matériaux d’isolation résistants à l’humidité : liège expansé, laine de chanvre, laine de mouton, isolants à base de roseau ou de fibre de coco, laine de roche ou laine de verre. Notez que pour ces deux derniers, une lame d’air devra être créée entre la paroi et l’isolant afin de favoriser une ventilation naturelle.

L’isolation des murs par l’extérieur

L’isolation des murs par l’extérieur est onéreuse, mais très efficace. Elle offre l’avantage de couvrir entièrement le bâtiment et ainsi, de supprimer les points sensibles dans une isolation : ponts thermiques au niveau des murs de refends (murs porteurs intérieurs), des nez de dalle (jonctions entre les murs et le balcon), etc.

Si vous optez pour ce type de travaux, gardez en tête ces deux préconisations :

  • l’isolant choisi doit être perspirant, c’est-à-dire perméable à la vapeur d’eau. C’est le cas de la fibre de bois, par exemple ;
  • le parement extérieur doit également être très ouvert à la vapeur d’eau, afin que l’humidité ne se retrouve pas enfermée entre l’isolant et celui-ci.

Une fois les travaux d’isolation réalisés, vous pourrez passer à l’étape décorative : à ce sujet, n’hésitez pas à consulter notre article 5 idées pour habiller un mur humide.

Quel budget prévoir pour l’isolation d’un mur humide ?

Il est difficile de répondre à cette question ! En fonction de l’ampleur des mesures correctives à mettre en œuvre pour supprimer l’humidité des murs, de la méthode d’isolation et des matériaux choisis, le montant de la facture sera très variable.

Notez toutefois que les travaux d’isolation sont éligibles aux aides financières à la rénovation énergétique :

À noter : la prime Coup de pouce isolation est supprimée depuis le 1er juillet 2022.

Pour bénéficier de ces aides, il vous faudra impérativement faire appel à un professionnel ayant reçu la certification RGE (pour Reconnu garant de l’environnement). Vous trouverez la liste des artisans RGE situés près de chez vous sur l’annuaire des professionnels mis à disposition sur la plateforme France Rénov’. 

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