La rénovation passive d’un logement
L’objectif d’une rénovation passive est de rendre sa maison suffisamment étanche pour éviter toute déperdition de chaleur et pouvoir quasiment se passer de chauffage ou de climatisation en toute saison. Cela implique une isolation parfaite des murs intérieurs et extérieurs, de la toiture et du sol, mais aussi le remplacement des vitrages, l’installation d’un système de ventilation performant et la suppression des ponts thermiques. Si les critères à remplir en rénovation passive sont plus souples que ceux retenus pour une construction neuve, ils demeurent tout de même très exigeants. Les travaux nécessaires doivent donc être pensés et réalisés de manière globale pour atteindre une efficacité maximale. Retrouvez dans les lignes qui suivent toutes les informations à connaître avant de vous lancer dans la rénovation passive de votre logement.
Quelle est la promesse de la rénovation passive ?
La rénovation passive d’un logement consiste à entreprendre tous les travaux nécessaires pour pouvoir se passer de chauffage l’hiver et de climatisation l’été. Cela peut impliquer notamment l’isolation complète du logement (murs, sols, toiture) et la pose de triple vitrages aux fenêtres pour conserver la chaleur. Inversement, la pose de pare-soleil, la végétalisation des extérieurs ou l’installation d’un système de ventilation doivent permettre de conserver de la fraîcheur en été.
Le principe d’une rénovation passive est de rendre le logement le plus étanche possible, ce qui peut s’avérer complexe et coûteux. Les dépenses liées à un tel chantier doivent cependant être mises en regard avec les importantes économies d’énergie qu’elles permettent de réaliser. Une maison passive consomme en effet jusqu’à 10 fois moins d’énergie qu’une construction classique et 3 fois moins qu’une maison neuve respectant la nouvelle réglementation RT2020.
Trop souvent, la rénovation énergétique d’un logement est parcellaire. On se contente d’adopter un mode de chauffage plus performant mais sans isoler correctement les murs. On remplace les fenêtres par du double vitrage mais on oublie d’installer des volets. La rénovation passive d’un logement s’inscrit au contraire dans une démarche globale. Chaque action menée doit se compléter pour contribuer à améliorer les performances énergétiques du logement dans son ensemble.
Quelles contraintes par rapport à la construction neuve en passif ?
Quand on construit une maison passive en partant de zéro, on peut agir dès le plan sur de nombreux paramètres qui auront une influence déterminante. Orientation des ouvertures, disposition des pièces, choix des matériaux : tout est réfléchi à l’avance pour optimiser les performances énergétiques. En rénovation, il faut composer avec l’existant. Impossible par exemple de faire pivoter la maison sur ses fondations pour exposer les pièces à vivre aux rayons du soleil…
Chaque chantier doit donc faire preuve d’une bonne dose d’ingéniosité pour atteindre les performances attendues par une maison passive. Toutefois, pour prendre en compte le contexte existant et ses contraintes, les attentes en terme de performances énergétique en rénovation passive sont plus souples que dans le neuf. L’objectif n’est pas de se passer complètement de chauffage ou de climatisation, mais d’en réserver l’usage à quelques jours par an tout au plus.
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Quels sont les 4 principaux chantiers d’une rénovation passive ?
Pour pouvoir être considérée comme une maison passive selon les critères du standard européen EnerPHit, les travaux réalisés dans le cadre d’une rénovation passive doivent permettre d’atteindre les performances énergétiques suivantes :
- des besoins de chauffage inférieur à 25 kWh d’énergie (gaz ou électricité) par an et par m2 de surface à chauffer ;
- une consommation totale d’énergies primaires (tout usage compris) inférieure à 120 kWh par m2 de surface ;
- un facteur de perméabilité à l’air de l’enveloppe extérieure inférieur à 1 par heure ;
- des périodes de surchauffe (température intérieure supérieure à 25°C) représentant moins de 10% des heures de l’année.
À titre de comparaison, la consommation moyenne en chauffage électrique en France est d’environ 110 kWh/m2/an, soit plus de 4 fois le seuil à ne pas dépasser en rénovation passive. Aux vues de ces objectifs élevés, le chantier est ambitieux. Pour parvenir à remplir les critères requis, les travaux doivent concerner l’ensemble du bâti et s’inscrire dans une démarche globale.
Pour savoir quels travaux vous permettront d’atteindre les performances attendues, il faut savoir d’où vous partez. La première étape à respecter avant même de demander des devis est de réaliser un audit énergétique de votre logement. Ce dernier vise à dresser un bilan de vos habitudes de consommations et à identifier les zones de déperditions de chaleur et les ponts thermiques. Ces informations permettent d’établir une stratégie globale et une liste des actions à mener.
En rénovation passive, on met généralement à l’œuvre 4 grands chantiers :
- l’isolation thermique des murs, sols, toits et plafonds ;
- le remplacement des fenêtres et des huisseries ;
- l’installation d’un système de ventilation à double flux ;
- la réduction des ponts thermiques et l’étanchéité de l’enveloppe extérieure ;
L’isolation thermique complète du logement
En rénovation classique comme en rénovation passive, l’isolation est le nerf de la guerre pour améliorer les performances énergétiques d’un logement. C’est le moyen le plus efficace d’éviter les déperditions thermiques. Ce qui change surtout dans le passif, c’est la nature de l’isolant choisi et surtout son épaisseur. De plus, pas un centimètre carré ne doit être oublié pour atteindre une efficacité maximale. Du sol au toit, l’isolation doit être absolument complète.
Les murs et la toiture, pour ne parler que d’eux, occasionnent en moyenne plus de 50% des déperditions de chaleur d’un logement. En rénovation passive, le but est de ne plus laisser s’échapper la moindre calorie. Et pour ça, il faut systématiquement procéder à :
- l’isolation de la toiture pour l’intérieur et/ou l’extérieur
- l’isolation des combles s’il ne sont pas exploités ;
- l’isolation des murs par l’extérieurpour renforcer l’inertie thermique du bâtiment, réduire les ponts thermiques et favoriser une meilleure restitution pendant la nuit de la chaleur stockée dans les murs en journée (le déphasage) ;
- l’isolation des murs par l’intérieur, à réaliser avec précaution et en choisissant le bon matériau pour ne pas perdre l’effet de déphasage ;
- l’isolation du sous-sol ou de toute dalle au contact avec le sol.
Le choix de l’isolant est primordial pour espérer pouvoir répondre aux exigences d’une rénovation passive. Pour déterminer lequel est le plus adapté à votre projet, vous devez prendre en considération les propriétés suivantes :
- sa conductivité thermique, notée λ et exprimée en W/mK qui indique la capacité du matériau à laisser passer la chaleur. Plus elle est faible, plus le matériau est isolant ;
- son coefficient de transmission thermique, noté U et exprimé en W/m2K, qui indique sa performance d’isolation thermique globale ;
- sa résistance thermique, notée R et exprimée en m2K/W, qui indique sa propension à limiter la circulation d’air et à offrir une bonne étanchéité. Elle se calcule d’après la conductivité thermique et l’épaisseur du matériau.
Pour une maison passive, on estime généralement que la résistance thermique de l’isolation doit être au moins égale à 8,5, une valeur bien supérieure à la norme RT 2020 qui préconise une résistance thermique de 5 pour les murs. Quel que soit le matériau choisi, atteindre ce niveau de résistance thermique implique toujours de poser une épaisseur relativement importante d’isolant.
Retrouvez dans le tableau ci-dessous les principales caractéristiques de différents isolants écologiques souvent utilisés en rénovation passive :
type d’isolant | principales caractéristiques | conductivité thermique (en W/M.K) | épaisseur pour un R égal 8,5 | conditionnement | applications | coût moyen |
---|---|---|---|---|---|---|
chanvre | Bonne résistance à l’humidité, bonne isolation phonique. | de 0,039 à 0,042 W/m.K. | >40 cm | – panneaux – rouleaux – vrac – matelas | Toiture, murs intérieurs et extérieurs, combles. | de 25 à 50€/m2 pour un R égal à 8,5 |
liège | Excellent isolant thermique et phonique, coût élevé. | de 0,035 à 0,045 W/m.K. | >20 cm | – granulé – panneaux | Toiture, combles, murs intérieurs et extérieurs, planchers. | de 70 à 100 €/m2 pour un R égal à 8,5 |
ouate de cellulose | Risque de tassement, craint l’humidité, bon marché. | de 0,038 à 0,043 W/m.K. | > 30 cm | – vrac – panneaux | Combles, murs intérieurs. | de 15 à 30€/m2 pour un R égal à 8,5 |
laine de bois | Bonne longévité, nécessite d’être traitée. | de 0,036 à 0,046 W/m.K. | > 30 cm | – panneaux | Murs intérieurs | de 25 à 40€/m2 pour un R égal à 8,5 |
laine de lin | Bonne longévité, bonne isolation phonique. | de 0,035 à 0,041 W/m.K. | > 25 cm | – vrac – panneaux | Murs intérieurs | de 60 à 80€/m2 pour un R égal à 8,5 |
laine de coco | Résistante à l’humidité. | de 0,037 à 0,047 W/m.K. | > 30 cm | – panneaux – rouleaux | Murs intérieurs et extérieurs, toiture. | de 90 à 110 €/m2 pour un R égal à 8,5 |
Il existe également des isolants d’origine minérale ou synthétique comme la laine de verre, la laine de roche, la vermiculite ou le polyuréthane. Ces derniers affichent des performances similaires voire supérieures aux matériaux biosourcés pour un coût souvent inférieur. Toutefois leur bilan carbone demeure élevé. Pour cette raison, ils sont peu utilisés en rénovation passive, des travaux qui s’inscrivent généralement dans une démarche respectueuse de l’environnement.
Le budget total pour isoler toute une maison est très variable. Il dépend du nombre du m2 à isoler, de la technique et de l’isolant choisis, de la nécessité ou non d’installer un échafaudage à l’extérieur, etc. Dans le cadre d’une rénovation passive, comptez à minima entre 15 000 et 30 000 euros pour l’ensemble des travaux d’isolation d’une maison de taille moyenne, hors finitions.
Pour un appartement, le budget peut être inférieur, à condition qu’une partie des travaux d’isolation soit prise en charge par la copropriété (combles, murs extérieurs, toit-terrasse, sol, etc.).
La ventilation
Une maison passive devant être la plus étanche possible pour conserver la chaleur, l’installation d’un système de ventilation performant est indispensable pour renouveler l’air à l’intérieur du logement. Il est en revanche absolument indispensable d’installer une ventilation, ou VMC, à double flux. De cette manière, l’air entrant est réchauffé l’hiver (et rafraîchi l’été) avant de pénétrer dans le logement. L’air est ainsi renouvelé en permanence sans déperdition de chaleur.
Concrètement, une VMC à double flux est composée d’un extracteur muni d’un ventilateur et d’un réseau de gaines qui distribue l’air ventilé dans l’ensemble du logement. L’extracteur aspire l’air intérieur vicié et récupère ses calories avant de l’expulser vers l’extérieur via une bouche d’évacuation. Ces calories sont ensuite transférées à l’air sain provenant de l’extérieur pour le porter à la température ambiante avant d’être soufflé dans les différentes pièces du logement.
Une VMC double flux coûte généralement entre 800 et 1200 euros TTC à l’achat. Mais attention, ce n’est là que le prix du matériel. L’installation d’un réseau de gaines pour distribuer l’air dans chaque pièce du logement nécessite de nombreuses heures de main d’œuvre. Au total, l’achat et la pose d’une VMC peut ainsi atteindre plus de 10 000 euros TTC en rénovation. Une VMC nécessite également d’être régulièrement entretenue pour fonctionner correctement.
Le remplacement des fenêtres et des huisseries
Dans une construction passive neuve, on s’arrange généralement pour placer de grandes ouvertures au sud, afin de capter l’énergie thermique du soleil, et peu de fenêtres au nord. Exposés au soleil, les vitrages ont en effet la capacité de transférer la chaleur à l’intérieur du logement. C’est d’eux que viennent la chaleur. Ils jouent en quelque sorte le rôle de radiateur dans une maison passive. Mais ils peuvent également occasionner d’importantes déperditions thermiques.
Pour éviter ces dernières, il est fortement recommandé d’installer des fenêtres à double, voire à triple vitrage. Le choix de l’un ou de l’autre dépend de nombreux critères (orientation, qualité de l’huisserie, ombre sur la baie, etc). Le mieux est de faire réaliser un calcul thermique pour savoir précisément à quoi s’en ternir, fenêtre par fenêtre. Si l’isolation thermique des fenêtres avec du triple vitrage est souvent incontournable en rénovation passive, elle représente un coût important.
Toutefois, la différence de prix entre double et triple vitrage s’est considérablement amoindrie ces dernières années. Et les avantages d’un triple vitrage sont nombreux. En hiver, ils limitent les pertes par conduction de façon beaucoup plus efficace que les doubles vitrages. Ils confèrent également un meilleur confort thermique, avec des baies vitrées chaudes au touché. L’été, les capacités isolantes d’un triple vitrage permettent également de conserver la fraîcheur.
Techniquement, un triple vitrage est constitué de 3 plaques de verre séparées par 2 lames de gaz (air, argon ou krypton). Parfois, les plaques de verres peuvent être recouvertes d’une pellicule métallique invisible qui améliore encore l’isolation. On parle alors de verre « à couche ».
Le prix d’un triple vitrage dépend de plusieurs facteurs :
- de la qualité de l’huisserie : PVC, aluminium ou bois ;
- de la qualité du verre : simple, à couche, anti-infraction, réfléchissant, etc. ;
- du choix du gaz emprisonné entre les plaques de verre : air, argon ou krypton ;
- du coefficient d’isolation du verre (Ug) ou de le fenêtre entière (Uw) qui doit être le plus bas possible (inférieur à 1 avec de l’air, 0,8 avec de l’argon et 0,6 avec du krypton).
En moyenne, le prix à l’achat d’une fenêtre triple vitrage est 50% plus élevé que celui d’une fenêtre double vitrage. Pour une fenêtre standard en PVC, il faut compter autour de 500 euros TTC, un prix qui peut tripler avec une menuiserie en aluminium ou en bois. Pour une fenêtre à triple vitrage sur-mesure, les tarifs relevés s’échelonnent généralement de 300 à 600 euros/m2. Le prix d’une grande baie vitrée sur-mesure peut ainsi rapidement dépasser les 4000 euros TTC.
Il faut également ajouter au prix d’achat le prix de la pose. En fonction de sa complexité et de la dimension des ouvertures, il peut atteindre jusqu’à 1000 euros par fenêtre. Au total, le remplacement de la totalité des vitrages et des huisseries d’une maison de taille moyenne par des fenêtres à triple vitrage peut atteindre une somme comprise entre 10 000 et 20 000 euros TTC.
La réduction des ponts thermiques et l’étanchéité de l’enveloppe extérieure
Pour assurer l’étanchéité d’un bâtiment et conserver la chaleur, une isolation par l’intérieur ne suffit pas. Lorsqu’on rénove en passif, il est très important de veiller également à réduire ou à supprimer les ponts thermiques. Ces derniers correspondent à des zones de l’enveloppe extérieure d’un bâtiment présentant une moins bonne résistance thermique ou une rupture d’isolation.
Les ponts thermiques sont souvent localisés à la jonction des murs ou des planchers, sur le pourtour des menuiseries, au niveau des balcons ou du seuil des fenêtres. Au total, ils peuvent occasionner entre 10 et 20% des déperditions thermiques d’un logement. Ils entraînent également des problèmes d’humidité qui peuvent dégrader petit à petit la structure même du bâtiment.
La solution la plus efficace pour se débarrasser des ponts thermiques en rénovation passive consiste à couvrir tout l’extérieur du bâtiment d’une couche d’isolant ininterrompue, comme des panneaux de laine de lin couverts par un bardage en bois. Cette technique permet de réduire la plupart des déperditions au niveau des jointures des parois et des jonctions mur/plancher.
Si la pose d’une enveloppe extérieure n’est pas possible, vous pouvez traiter certains ponts thermiques par l’intérieur. La pose d’une chape flottante, par exemple, permet de supprimer les ponts thermiques sur la jonction plancher bas/mur extérieur. Vous pouvez également poser une bande résiliente isolante sur les murs extérieurs au niveau des ponts thermiques.
En revanche, la pose de rupteurs thermiques, très répandue en construction passive, est quasiment impossible en rénovation.
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faire une simulationQuels sont les avantages et les inconvénients de la rénovation passive ?
Un confort thermique amélioré en toute saison, d’importantes économies d’énergie : la rénovation passive présente de nombreux avantages. Elle n’est pas non plus sans présenter quelques inconvénients, comme le coût élevé des travaux et la perte de surface habitable. Retrouvez ci-dessous les principaux avantages et inconvénients de la rénovation passive.
Les principaux avantages de la rénovation passive
Un meilleur confort thermique : les murs, planchers et fenêtres d’une maison rénovée en passif retiennent parfaitement la chaleur, ce qui confère aux pièces du logement un air uniformément doux et sans courant d’air. Sans excès d’humidité, ni de condensation non plus.
Un apport constant d’air sain et filtré : qui dit étanche ne dit pas pour autant complètement coupé de l’extérieur. La bonne ventilation de l’air est primordiale dans une maison passive. Elle permet d’éviter l’accumulation de CO2 et d’humidité préjudiciables au confort des habitants.
Des économies sur vos factures d’énergie : en réduisant de plus de 90% vos consommations liées au chauffage, la rénovation passive peut vous faire économiser jusqu’à plusieurs centaines d’euros chaque année. Et aussi vous mettre à l’abri des fluctuations des cours de l’énergie.
Les principaux inconvénients de la rénovation passive
Composer avec l’existant : tous les experts vous le diront, le plus important pour réussir une maison passive, c’est de bien l’orienter par rapport au soleil. En rénovation, on ne peut pas déplacer la maison, ce qui complique la tâche. Il faut aussi faire avec les matériaux existants.
Le chauffage d’appoint : même en rénovation passive complète, la pose d’un chauffage d’appoint demeure indispensable pour affronter les périodes les plus fraîches de l’année. Dans la plupart des régions françaises, vouloir se passer complètement de chauffage demeure une chimère.
La perte de surface habitable : avec la pose d’une couche d’isolant de plusieurs dizaines de centimètres sur tous les murs de la maison, la perte de surface habitable peut représenter de 5 à 10 m2 pour une maison de 100 m2, ce qui est loin d’être négligeable.
Le prix élevé des travaux : la rénovation passive d’un logement nécessite toujours d’engager un budget relativement important. Le simple remplacement de tous les vitrages peut à lui seul dépasser plusieurs milliers d’euros. Et ce n’est qu’une petite partie seulement des travaux.
Combien coûte la rénovation passive d’une maison ?
En rénovation passive, l’ampleur des travaux à mettre en œuvre dépend des spécificités de chaque projet. Entre deux maisons de même surface, l’enveloppe totale peut varier du simple au triple. Il est donc difficile de déterminer à l’avance le budget qu’il vous faudra prévoir pour l’ensemble des travaux. Avant de débuter le chantier, il donc est primordial de demander plusieurs devis aux différents professionnels concernés en se basant sur un étude thermique du logement.
Pour vous donner un ordre d’idée, prenons l’exemple d’une maison de 100 m2 située dans le nord de la France. Ses propriétaires ont souhaité la rénover en passif avec l’objectif de diviser par 10 leur facture de chauffage. Voici le détail des travaux qu’ils ont dû réaliser pour y parvenir :
- isolation des murs par l’intérieur, des combles, du sol et pose d’une enveloppe extérieure sous un bardage en bois : 24 000 € TTC ;
- remplacement de toutes les fenêtres par du triple vitrage : 12 000 € TTC ;
- pose de volets roulants sur les fenêtres exposées au nord : 3000 € TTC ;
- installation d’une VMC et d’un réseau à gaines pour la circulation de l’air : 8 000 € TTC.
Au total, ils auront donc dépensé 47 000 € TTC pour transformer leur logement en maison passive, soit 470 euros du m2, un tarif qui se situe plutôt dans la fourchette basse des prix habituellement observés.
En revanche, malgré l’ampleur des travaux engagés, leurs dépenses de chauffage demeuraient au dessus des 25 kW/m2/an. Ils ont dû donc également investir dans un poêle à bois performant pour passer sous ce seuil et pouvoir faire labelliser leur habitation. Autre détail, ils se sont chargés eux-mêmes des finitions (enduit, ponçage et peinture des murs intérieurs notamment).
Même avec la promesse de ne quasiment plus avoir besoin de chauffage, le montant total des travaux demeure élevé. Ces propriétaires ont toutefois pu compter sur les différentes aides de l’État pour financer la rénovation énergétique de leur maison à hauteur de 50% environ.
Quelles sont les aides pour financer une rénovation passive ?
Si la rénovation énergétique d’une maison est coûteuse, elle est largement encouragée par les pouvoirs publics qui en ont fait une priorité pour respecter les engagements pris par la France en faveur du climat. De nombreuses aides ont ainsi vu le jour ces dernières années. La plupart des travaux réalisés dans le cadre de la rénovation passive d’un logement y sont éligibles.
Retrouvez ci-dessous les principales aides dont vous pouvez bénéficier :
- MaPrimeRénov’ : ce dispositif orchestré par l’Anah (Agence nationale de l’Habitat) délivre des aides financières pour tout type de travaux permettant d’améliorer les performances énergétiques d’un logement. Il inclut notamment des forfaits « rénovations globales » allant de 5000 à 10 000 euros en fonction de vos ressources.
- L’eco-PTZ ou prêt à taux zéro : délivré par la plupart des banques et garanti par l’État, ce prêt à taux zéro peut atteindre jusqu’à 50 000 € pour un ensemble de travaux réalisés dans le cadre d’une rénovation énergétique globale de votre logement.
- La prime énergie: cette aide financière proposée par les fournisseurs d’énergie dans le cadre du dispositif des Certificats d’économie d’énergie permet de financer des travaux ou des équipements permettant de réaliser des économies d’énergie. L’installation d’une VMC double flux, notamment, peut bénéficier d’une prime allant jusqu’à 500 euros.
Pour bénéficier de ces aides, dont certaines sont cumulables, vous devez faire réaliser vos travaux par un professionnel RGE (Reconnu garant de l’environnement). Pour connaître la liste des artisans certifiés, rendez-vous sur l’annuaire RGE du site France Rénov. Choisir un professionnel RGE permet également de réduire les risques d’arnaques liés à la rénovation énergétique.
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