Isolation du toit par l’extérieur : le guide
Le secteur résidentiel représente 39 % de la consommation énergétique en France, d’après le rapport 2020 des « Chiffres clés de l’énergie » publié par le ministère de la Transition écologique. Il devance ainsi l’industrie, le tertiaire et le secteur agricole. Rénover les bâtiments les plus énergivores est donc l’une des clés de la transition énergétique. Parmi tous les travaux envisageables, l’isolation du toit est, selon l’ADEME, l’action la plus prioritaire. Le plus souvent, celle-ci est réalisée par l’intérieur, depuis les combles. Toutefois, il est également possible d’isoler la toiture par l’extérieur. Dans quels cas ? Avec quelles techniques et matériaux ? Quel budget prévoir ? Choisir.com vous guide dans vos travaux d’isolation du toit par l’extérieur.
Pourquoi réaliser l’isolation du toit par l’extérieur ?
Voyons dans un premier temps quels sont les bénéfices à isoler sa toiture et dans quels cas une isolation par l’extérieur est pertinente.
Isoler sa toiture : de nombreux avantages
Un toit non isolé ou dont l’isolation est vieillissante pénalise fortement la performance thermique globale d’une habitation. Il est aussi synonyme de déperditions de chaleur, donc de gaspillage énergétique.
Pourquoi ? Tout simplement parce que l’air chaud est plus léger que l’air froid. Dans une maison, le chauffage s’élève donc naturellement jusqu’aux combles et, en l’absence d’une isolation performante du toit, s’en échappe.
L’ADEME, l’Agence de la transition écologique, souligne d’ailleurs que le toit est l’élément faible des habitations non isolées (c’est le cas des logements construits avant 1974, représentant les deux tiers du parc résidentiel actuel, souvent des habitations énergivores). Il est responsable de 25 % à 30 % des pertes de chaleur.
Effectuer des travaux d’isolation du toit présente donc de nombreux bénéfices, au premier rang desquels une diminution de la consommation de chauffage, donc de la facture d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre (GES).
Mais isoler sa toiture offre également bien d’autres avantages :
- une amélioration du confort thermique, en limitant les infiltrations et en évitant une surchauffe de l’habitation en été (passoire thermique) ;
- une toiture plus saine, en supprimant les risques d’humidité et de condensation (et donc de moisissures) ;
- une meilleure isolation phonique ;
- une protection contre les nuisibles, notamment en cas d’isolation par l’extérieur avec mise en place d’un écran de sous-toiture ;
- une amélioration du diagnostic de performance énergétique (DPE) et, par conséquent, une augmentation de la valeur du logement, en cas de vente.
Isoler son toit par l’extérieur ou par l’intérieur : comment choisir ?
Rappelons tout d’abord brièvement en quoi consistent ces deux types d’isolation :
- en isolation extérieure, on recouvre le toit d’une enveloppe isolante : le matériau isolant est posé entre la charpente et les matériaux de toiture ;
- en isolation intérieure, on place le matériau isolant au niveau des rampants de toiture, entre la charpente et une cloison montée généralement sur une ossature métallique. C’est souvent le choix qui est effectué lorsque l’on souhaite isoler des combles aménagés ou aménageables.
Concrètement, quelles différences entre isolation par l’extérieur et isolation par l’intérieur ?
- L’optimisation de l’espace intérieur : en cas de combles aménageables, une isolation par l’extérieur permet de ne pas réduire la surface habitable.
- Le coût : en rénovation, l’isolation extérieure nécessite la dépose complète de la couverture existante. Par conséquent, elle est beaucoup plus coûteuse qu’une isolation par l’intérieur.
- La performance thermique : l’isolation par l’extérieur est la plus efficace, notamment car elle élimine tout risque de ponts thermiques, ces zones de faiblesse ou de rupture de l’isolation propices aux déperditions thermiques. Elle offre également une excellente inertie thermique, permettant de conserver de la fraîcheur en été. Le confort thermique est donc excellent.
- L’esthétisme : l’isolation du toit par l’extérieur permet de conserver le charme des poutres apparentes ou de la charpente dans les combles. En revanche, elle peut modifier l’apparence extérieure du toit (surélévation de la toiture). Les travaux nécessitent alors des autorisations préalables qui, selon le plan local d’urbanisme, peuvent être refusées, dans un souci de cohésion architecturale.
Le choix d’une isolation thermique par l’extérieur (également appelée ITE) est donc pertinent dans les cas suivants :
- les combles sont aménageables (s’ils sont perdus, privilégier une isolation des planchers de combles) ;
- les travaux sont envisagés pour une maison en construction ;
- les travaux sont envisagés dans le cadre d’une rénovation et la toiture existante est vieillissante et nécessite d’être changée (les travaux d’isolation et le renouvellement de la couverture seront donc effectués en même temps) ;
- le coût des travaux n’est pas un frein ;
- la toiture n’est pas inscrite à l’inventaire des monuments historiques.
L’isolation du toit : une obligation légale dans certains cas
Sachez que si vous prévoyez de rénover votre toiture, effectuer des travaux d’isolation n’est pas une option.
En effet, depuis le 1er janvier 2017, dans une logique d’amélioration globale de la performance énergétique des bâtiments, ce type de travaux doit être obligatoirement couplé avec des travaux d’isolation thermique (en application du décret n° 2016-711 du 30 mai 2016, modifié par le décret n° 2017-919 du 9 mai 2017).
Concrètement, l’isolation est une obligation légale dans les cas suivants :
- réfection de plus de 50 % de la toiture (hors ouvertures), c’est-à-dire dépose de la toiture existante et remplacement par une toiture neuve ;
- mise en place d’une surtoiture.
En revanche, l’isolation n’est pas obligatoire si les travaux concernent uniquement l’imperméabilisation, le nettoyage ou le démoussage de la toiture.
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Les différentes techniques d’isolation du toit par l’extérieur
L’isolation thermique du toit par l’extérieur (parfois appelée ITTE) peut être réalisée :
- entre les chevrons (ces longues pièces de bois fixées sur les pannes de la charpente) ;
- au-dessus des chevrons : cette méthode est appelée sarking.
L’isolation du toit entre les chevrons
Cette technique consiste à placer des panneaux de toiture porteurs « tout-en-un » entre les éléments de structure de la charpente.
Deux types de panneaux isolants sont disponibles sur le marché :
- les caissons chevronnés, parfois appelés « trilattes », sont des caissons préassemblés composés d’un panneau de parement de sous-face (qui constitue le plafond visible depuis l’intérieur de l’habitation), d’un pare-vapeur, d’un matériau isolant (polystyrène expansé, polystyrène extrudé, mousse de polyuréthane, etc.) et de liteaux et contre-liteaux qui serviront de support à la couverture. Des chevrons métalliques ou en bois massifs porteurs complètent le dispositif ;
- les panneaux sandwich sont très similaires aux caissons chevronnés. Ils se différencient par le fait que l’isolant (le plus souvent, de la laine minérale, mais il peut s’agir d’un isolant biosourcé) est placé entre le panneau de parement de sous-face (ou panneau de finition) et un panneau de revêtement extérieur (en zinc, bois, tôle, etc.), qui sert de support à la couverture.
Ces deux méthodes garantissent l’absence de ponts thermiques ainsi qu’une excellente ventilation et une bonne étanchéité à l’air. En outre, elles protègent la charpente de l’humidité et des variations de température.
En revanche, le poids important des panneaux de toiture porteurs impose que la charpente soit en mesure de supporter cette surcharge : c’est pourquoi il est fortement conseillé de faire appel à un professionnel pour la réalisation des travaux, d’autant qu’ils nécessitent l’utilisation d’un engin de levage.
L’isolation du toit par sarking
À l’instar de l’isolation entre chevrons, le sarking est une technique d’isolation thermique par l’extérieur destinée aux charpentes traditionnelles, c’est-à-dire de type pannes + chevrons.
Cependant, ici, l’isolation est effectuée, non pas entre les chevrons, mais au-dessus.
Les différentes étapes du sarking sont les suivantes :
- en premier lieu, on fixe un platelage, c’est-à-dire des panneaux rigides de parement intérieur (panneaux de bois, PVC, etc.), directement sur les chevrons ou, s’il y en a une, sur la volige existante (la volige, ou « voligeage », étant l’ensemble de planches minces constituant un plancher continu destiné à supporter les matériaux de couverture de la toiture) ;
- on pose ensuite un pare-vapeur (membrane d’étanchéité destinée à limiter la transmission de vapeur d’eau et à permettre une bonne respiration de l’ensemble isolant) ;
- sur ce pare-vapeur, sont disposés des panneaux rigides d’isolant, en une ou deux couches ;
- on applique sur l’isolant un écran de sous-toiture HPV (hautement perméable à la vapeur d’eau) ;
- enfin, les liteaux et contre-liteaux sont fixés (cloués ou vissés) aux chevrons à travers l’isolation.
L’isolation est terminée : il ne reste plus qu’à poser la couverture, c’est-à-dire le « chapeau » de la maison, qui peut être constitué de tuiles, d’ardoises, de bardeaux ou encore de plaques ondulées et qui permet d’assurer la parfaite étanchéité de la toiture.
Avant mise en œuvre des travaux, il est important de vérifier la résistance à la charge de la charpente. En cas de doute, le recours à un bureau d’études est recommandé.
Le sarking est une méthode particulièrement appréciée, car elle offre une grande variété de choix :
- dans le type de parement intérieur : plaques de plâtre, bois massif, panneaux de particules ou de contreplaqué ;
- dans le type de couverture compatible : ardoises, tuiles, bardeaux, tôles d’aluminium ;
- dans le matériau isolant : fibre de bois, laine de verre à haute densité, mousse de polyuréthane, polystyrène extrudé, etc.
Autre avantage : cette technique crée une isolation continue de la toiture. Ainsi, les ponts thermiques structurels sont considérablement réduits.
Le cas des toitures-terrasses
L’isolation entre chevrons ou par sarking est adaptée aux toitures les plus courantes : les toitures inclinées.
Pour les toitures-terrasses (ou toits plats), trois techniques sont possibles :
- la « toiture chaude » est le procédé d’isolation par l’extérieur conventionnel : un écran pare-vapeur est posé sur le toit. Sur celui-ci, on place l’isolant, que l’on recouvre ensuite d’une membrane étanche. Cette technique ne requiert pas de lestage du matériau isolant et exige peu d’entretien ;
- la « toiture inversée » est semblable à celle de la toiture chaude, mais l’ordre des différents éléments est inversé : on pose d’abord la membrane d’étanchéité avant de poser l’isolant. Ce dernier est donc exposé aux intempéries et doit être lesté afin d’être bien maintenu en place. Les performances thermiques de la toiture inversée sont légèrement inférieures à celles de la toiture chaude, d’autant que l’isolant a tendance à se dégrader plus vite. Cette technique est principalement utilisée pour les toitures végétalisées ;
- la « toiture combinée » est, comme son nom l’indique, une combinaison des deux techniques d’isolation précédentes. Avec ce procédé, il y a deux couches d’isolant au lieu d’une seule : on pose en premier lieu un pare-vapeur, puis une première couche d’isolant, une membrane d’étanchéité et, enfin, une seconde couche d’isolant (qui est lesté). Cette technique est préconisée lorsqu’on souhaite obtenir une très forte résistance thermique, et que deux couches d’isolation épaisses sont nécessaires pour y parvenir. En effet, l’entretien de ce type d’isolation est plus difficile que pour une toiture chaude non lestée.
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faire une simulationLes points de vigilance pour une isolation thermique par l’extérieur (ITE) de la toiture efficace
Pour une isolation continue, performante et pérenne, plusieurs points doivent retenir votre attention.
L’épaisseur de l’isolant
Sachez qu’il est impossible de « trop isoler ». En revanche, une couche isolante trop mince ou discontinue peut être à l’origine de moisissures.
Pour une bonne résistance thermique (R), la quantité d’isolant doit être suffisante (se reporter à la section suivante pour en savoir plus sur la résistance thermique des matériaux isolants).
Dans le cas d’une ITE entre chevrons, une erreur peut être de se limiter à la profondeur de la structure portante (chevrons) pour définir l’épaisseur de l’isolant posé. Or, si les chevrons sont peu profonds, il est possible que l’isolant posé n’offre pas des performances suffisantes, même s’il présente une faible conductivité. Dans ce cas, il est nécessaire d’augmenter la profondeur de la structure grâce à des cadres en bois, afin d’augmenter l’épaisseur de l’isolant.
L’étanchéité à l’air et à la vapeur
Une toiture doit présenter :
- une bonne étanchéité à l’air et à la vapeur, du côté intérieur du logement ;
- une bonne étanchéité au vent, du côté extérieur.
Pour cela, le choix et la pose des matériaux sont primordiaux. Ainsi :
- le pare-vapeur étanche à l’air et à la vapeur doit être positionné avec soin : les raccords effectués avec un ruban adhésif adapté et les contours complétés de mastic ;
- l’écran de sous-toiture doit être perméable à la vapeur, mais étanche au vent : on privilégiera un produit HPV, c’est-à-dire hautement perméable à la vapeur d’eau.
La suppression des ponts thermiques
Si l’isolation thermique du toit par l’extérieur est très efficace pour éliminer les ponts thermiques, soyez néanmoins vigilants au niveau des raccords et des jonctions (pensez par exemple aux bandes résilientes), notamment à la jonction toiture/mur extérieur : idéalement, optez pour un chevauchement des deux isolations.
La combinaison isolation extérieure et isolation intérieure
Peut-être envisagez-vous de compléter l’isolation thermique extérieure (ITE) de votre toit par une isolation thermique intérieure (ITI) : attention, dans ce cas, aux risques importants de condensation.
Avant le lancement des travaux de rénovation énergétique, votre projet doit impérativement faire l’objet d’une étude hygrothermique qui s’appuiera sur les spécificités du bâtiment (conditions climatiques, dispositifs de chauffage et de ventilation) pour déterminer la résistance thermique maximale qu’il est possible d’ajouter, sans risque de condensation dans la paroi.
Choisir les bons matériaux isolants
Isolants synthétiques, minéraux, végétaux, etc. : différents choix sont possibles pour isoler son toit par l’extérieur.
Comprendre la notion de résistance thermique
Pour bien choisir son matériau, il est essentiel de comprendre au préalable la notion de résistance thermique, un indicateur-clé de la performance de l’isolant.
De quoi s’agit-il ? La résistance thermique, nommée « R » et exprimée en m².K/W (mètre carré-kelvin par watt), est une valeur déterminant le pouvoir isolant d’un matériau, c’est-à-dire son aptitude à résister au chaud et au froid.
Elle dépend de deux éléments :
- l’épaisseur du matériau ;
- son coefficient de conductivité thermique, nommé « lambda » (λ) et exprimé en W/m.K (watt par mètre-kelvin).
Ce dernier est générique et constant : il est toujours le même pour un matériau donné, indépendamment de son épaisseur.
Plus la conductivité thermique d’un matériau est faible (c’est-à-dire plus le lambda est petit), moins le matériau conduit la chaleur, et donc plus il est isolant.
Le coefficient de conductivité thermique des produits isolants est généralement compris entre 0,025 et 0,050 W/m.K.
Comment calculer la résistance thermique (R) d’un matériau isolant ?
R est fonction de l’épaisseur du matériau et de sa conductivité thermique (lambda) :
R (résistance thermique) = e (épaisseur, exprimée en mètre) / λ (conductivité thermique)
Prenons pour exemple la résistance thermique d’un panneau de polystyrène extrudé d’une épaisseur de 24 cm (soit 0,24 mètre), présentant un lambda de 0,030 W/m.K. Sa résistance thermique est la suivante :
R = 0,24 / 0,030 = 8
La résistance thermique de ce panneau de polystyrène extrudé est donc de 8 m².K/W.
Comment calculer l’épaisseur nécessaire pour une isolation performante ?
Si l’on connaît la valeur lambda d’un matériau isolant, il est possible de calculer l’épaisseur nécessaire pour atteindre le niveau de résistance thermique souhaité, en effectuant le calcul suivant :
e (épaisseur, exprimée en mètre) = R (résistance thermique) x λ (conductivité thermique)
Prenons pour exemple un rouleau de laine de verre présentant un lambda de 0,041 W/m.K, que l’on souhaite utiliser pour isoler la toiture par sarking. On souhaite atteindre une résistance thermique de 9 m².K/W. L’épaisseur nécessaire est calculée comme suit :
e = 9 x 0,041 = 0,369
Il faudra donc 0,369 m, soit 36,9 cm d’épaisseur pour atteindre l’objectif de performance fixé.
Les fabricants ont l’obligation de mentionner sur une étiquette-type les principales caractéristiques thermiques de leurs matériaux d’isolation : résistance thermique (R), conductivité thermique (λ) et épaisseur.
Les autres caractéristiques d’un matériau d’isolation
D’autres indicateurs doivent également être pris en considération :
- la capacité hygroscopique du matériau, c’est-à-dire sa capacité à absorber l’excès de vapeur d’eau lorsque l’air est humide, et à le restituer quand il est sec ;
- le déphasage : fortement lié à l’inertie thermique ou au principe de l’émissivité, le déphasage d’un matériau isolant est sa capacité à différer la restitution de la chaleur du chauffage en hiver et la restitution de la fraîcheur en été. Un matériau présentant un fort déphasage (au moins 10 heures) améliore considérablement le confort thermique d’une habitation : l’hiver, il restitue pendant la nuit la chaleur du chauffage accumulée en journée ; l’été, il restitue en journée la fraîcheur accumulée pendant la nuit.
Quel objectif se fixer en matière de performance thermique ?
Comment définir la résistance thermique à atteindre à l’occasion de travaux d’isolation de la toiture ?
Les seuils minimaux fixés par la réglementation thermique
La Réglementation environnementale 2020 (ou RE 2020, parfois appelée RT 2020) entrera en vigueur à l’été 2021. Elle fixe les objectifs de performance thermique des bâtiments en construction.
Pour l’isolation de la toiture dans le neuf, la résistance thermique minimale est de 10 m².K/W.
L’arrêté du 22 mars 2017 (modifiant l’arrêté du 3 mai 2007 relatif aux caractéristiques thermiques et à la performance énergétique des bâtiments existants) fixe les seuils minimaux suivants en rénovation :
Type de toiture | Résistance thermique : seuils minimaux en rénovation en France métropole (en m².K/W) | |
---|---|---|
En vigueur jusqu’au 31 décembre 2022 | En vigueur à compter du 1er janvier 2023 | |
Toitures inclinées (toitures de pente < 60°) | > 4,0 à > 4,4 (selon zone géographique) | > 4,0 à > 5,2 (selon zone géographique) |
Toitures inclinées (toitures de pente > 60°) | > 2,2 à > 2,9 (selon zone géographique) | > 2,2 à > 3,2 (selon zone géographique) |
Toitures-terrasses | > 3,3 | > 4,0 à > 4,5 |
Les seuils minimaux à atteindre pour l’obtention des aides de l’État
Lorsqu’elle est réalisée par un professionnel, l’isolation de la toiture par l’extérieur peut être corrélée à l’obtention d’aides financières (lire la section dédiée en fin d’article), sous réserve de respecter certains critères. Parmi ceux-ci, l’atteinte de seuils minimaux en matière de résistance thermique :
- un « R » minimal de 6 m².K/W pour les rampants de toiture (toitures de pente < 60° et > 60°) ;
- un « R » minimal de 4,5 m².K/W pour les toitures-terrasses.
Ces objectifs concernent les travaux de rénovation en France métropole. En Guadeloupe, Guyane, Martinique, à Mayotte ou La Réunion, où les conditions climatiques diffèrent, le seuil est fixé à 1,5 m².K/W seulement, quel que soit le type de toiture concerné par les travaux d’isolation.
Pour résumer :
Type de toiture | Résistance thermique minimale en France métropolitaine en vigueur en 2021 (en m².K/W) | ||
---|---|---|---|
Construction (bâtiment neuf) | Rénovation (bâtiment ancien) | ||
Réglementation thermique en vigueur (RE2020) | Réglementation thermique en vigueur (arrêté 22 mars 2017) | Critères d’exigibilité des aides financières | |
Toitures inclinées (toitures de pente < 60°) | > 10 | > 4 à > 4,4 | > 6 |
Toitures inclinées (toitures de pente > 60°) | > 2,2 à > 2,9 | ||
Toitures-terrasses | > 3,3 | > 4,5 |
Les différents matériaux pour l’isolation du toit par l’extérieur
En isolation thermique par l’extérieur, les matériaux disponibles sont moins variés qu’en isolation intérieure. Ils peuvent être d’origine synthétique, minérale, végétale, animale ou biosourcée (issue du recyclage).
Dans le cas d’une isolation par sarking, le conditionnement sera obligatoirement sous forme de panneau rigide ou semi-rigide. En revanche, dans le cas d’une isolation entre chevrons, il sera également possible d’utiliser des isolants souples (rouleaux) ou disposés en vrac dans les caissons.
Outre l’origine et le conditionnement de l’isolant, d’autres critères de choix peuvent entrer en considération :
- la performance thermique, bien évidemment, ainsi que la capacité hygroscopique et le déphasage ;
- le prix, qui peut être très variable d’un matériau à l’autre ;
- l’impact environnemental du matériau, notamment son « énergie grise », c’est-à-dire la quantité d’énergie nécessaire à sa production, sa transformation et son transport.
Voici un tableau récapitulatif des principaux matériaux isolants destinés à l’isolation du toit par l’extérieur :
Matériau et conditionnement | Conductivité thermique en W/m.K | Capacité hygroscopique | Temps de déphasage (pour 20 cm d’épaisseur) | Énergie grise en kWh ep/UFb | Prix moyen | |
---|---|---|---|---|---|---|
Isolants synthétiques | ||||||
Polystyrène expansé | Panneau | 0,032 à 0,038 | Non | 4 h | 81 | 5 €/m² (ep. 6 cm) |
Polystyrène extrudé | Panneau | 0,029 à 0,035 | Non | 6 h | 181 | 10 €/m² (ep. 10 cm) |
Polyuréthane | Panneau | 0,024 à 0,030 | Non | 6 h | 115 | 5 €/m² (ep. 7 cm) |
Isolants minéraux | ||||||
Laine de verre | Rouleau | 0,032 à 0,042 | Non | 4 h | 74 | 3 €/m² (ep. 10 cm) |
Laine de roche | Rouleau | 0,034 à 0,044 | Non | 6 h | 168 | 6 €/m² (ep. 10 cm) |
Isolants végétaux | ||||||
Bois | Rouleau | 0,038 | Faible | 7 h | 58 | 11 à 13 €/m² (ep. 10 cm) |
Panneau | 0,045 | Faible | 15 h | 122 | 26 à 37 €/m² (ep. 10 cm) | |
Liège expansé | Panneau | 0,036 à 0,042 | Faible | 13 h | 41 | 25 €/m² (ep. 10 cm) |
Chanvre | Rouleau | 0,038 à 0,042 | Moyenne | 7 h | 52 | 11 €/m² (ep. 10 cm) |
Panneau | 0,038 à 0,042 | Moyenne | 7 h | 69 | 11 à 14 €/m² (ep. 10 cm) | |
Vrac | 0,048 | Moyenne | 8,5 h | 16 | 13 € (20 kg) | |
Laine de lin | Rouleau | 0,037 | Moyenne | 6 h | 38 | 13 €/m² (ep. 10 cm) |
Panneau | 0,037 à 0,047 | Moyenne | 6 h | 47 | 13 €/m² (ep. 10 cm) | |
Paille | Botte | 0,045 à 0,050 | Faible | 8 h | 5 | 2 € la botte |
Roseau | Panneau | 0,055 à 0,090 | Non | 8 h | 17 | 18 à 20 €/m² (ep. 10 cm) |
Isolants d’origine animale | ||||||
Laine de mouton | Rouleau | 0,035 à 0,042 | Forte | 5 h | 20 | 10 €/m² (ep. 10 cm) |
Panneau | 0,035 à 0,040 | Forte | 5 h | 20 | 18 €/m² (ep. 10 cm) | |
Plume | Panneau | 0,050 | Forte | 5 h | 6 | 19 €/m² (ep. 10 cm) |
Isolants biosourcés | ||||||
Ouate de cellulose | Panneau | 0,039 | Moyenne | 12 h | 71 | 16 à 20 €/m² (ep. 10 cm) |
Vrac | 0,038 à 0,044 | Moyenne | 10 h | 22 | 7 € (100 L) | |
Textile recyclé | Panneau | 0,039 | Moyenne | 5 h | 53 | 11 €/m² (ep. 10 cm) |
Des certifications pour garantir la fiabilité des matériaux
Avant d’acheter vos matériaux d’isolation, assurez-vous qu’ils disposent bien du marquage CE, qui atteste de la conformité du produit avec les exigences de la directive européenne des produits de construction (il est obligatoire en Europe depuis 2003).
Par ailleurs, lorsque l’étiquette mentionne la certification ACERMI, cela signifie que les caractéristiques de performance thermique mentionnées par le fabricant sont certifiées par un organisme indépendant.
La certification Keymark est, quant à elle, accordée à la demande du fabricant et atteste que le matériau respecte les exigences de la norme européenne.
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Quel est le coût d’une isolation du toit par l’extérieur ?
Au préalable, précisons qu’il est fortement déconseillé de réaliser de tels travaux soi-même, pour des raisons de sécurité, de fiabilité et de performance.
Faire appel à un professionnel qui sera en mesure de vérifier au préalable la charge qui peut être supportée par la charpente est le choix le plus sûr et le plus pertinent.
Quel budget prévoir ? Il est complexe de répondre à cette question, tant les tarifs diffèrent selon la technique choisie, le matériau utilisé, la nécessité ou non de déposer l’ancienne couverture (en d’autres termes, si les travaux sont effectués dans le cadre d’une rénovation ou d’une construction), l’artisan qui réalise les travaux, etc.
Il est toutefois possible de donner une fourchette de prix :
- le coût d’une isolation du toit entre chevrons varie entre 100 € et 280 € par mètre carré isolé ;
- le coût d’une isolation du toit par sarking varie entre 150 € et 220 € par mètre carré isolé.
La première étape est de solliciter plusieurs artisans pour l’établissement de devis détaillés.
Notre conseil : choisissez uniquement des professionnels certifiés RGE (Reconnus garants de l’environnement), dont le savoir-faire et l’expertise sont reconnus. Un annuaire des artisans labellisés RGE est proposé sur la plateforme numérique FAIRE mise en place par l’ADEME.
Une fois les devis obtenus, comparez-les en portant une attention particulière sur les performances thermiques promises. En cas de doute, n’hésitez pas à contacter un conseiller du réseau FAIRE à proximité de chez vous afin d’éviter les arnaques sur vos travaux de rénovation.
Des aides pour financer les travaux d’isolation thermique du toit
L’État a mis en place plusieurs dispositifs d’aides financières afin d’inciter les ménages à engager des travaux pour rendre leur logement plus économe en énergie. Objectif global : œuvrer en faveur de la transition énergétique, en rénovant peu à peu le parc résidentiel ancien.
L’amélioration de l’efficacité énergétique du bâtiment est d’ailleurs l’un des 5 grands domaines du programme d’actions défini par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LRTECV) promulguée en août 2015.
Voyons désormais quelles sont les aides possibles pour financer des travaux d’isolation thermique de la toiture.
MaPrimeRénov’
Dispositif global d’aide à la rénovation énergétique, le programme MaPrimeRénov’ remplace l’ancien CITE (Crédit d’impôt pour la transition énergétique) et l’aide « Habiter Mieux » proposé par l’agence nationale de l’habitat (Anah).
Il s’adresse à tous les propriétaires-bailleurs et propriétaires-occupants d’un logement construit depuis au moins 2 ans.
Les travaux d’isolation des rampants de toiture (par l’intérieur ou l’extérieur) et des toitures-terrasses sont éligibles à MaPrimeRénov’.
Le montant de la prime est fonction des ressources du foyer (il existe 4 paliers différents).
Type de toiture | Montant minimal de l’aide (ménages aux ressources supérieures) | Montant maximal de l’aide (ménages aux ressources les plus modestes) | Plafond de dépense éligible |
---|---|---|---|
Toitures inclinées (isolation des rampants de toiture) | 7 € / m² | 25 € / m² | 75 € / m² |
Toitures-terrasses | 15 € / m² | 75 € / m² | 180 € / m² |
Le programme « Coup de pouce isolation »
À l’instar du « Coup de pouce chauffage », le dispositif « Coup de pouce isolation » mis en place en 2017 dans le cadre des Certificats d’économies d’énergie (CEE) est financé par des entreprises privées (fournisseurs d’énergie, notamment), contraintes par l’État à apporter leur contribution dans le financement de la transition énergétique de l’habitat principal ou la résidence secondaire de la personne.
Dans ce cadre, les travaux d’isolation du toit peuvent être partiellement subventionnés, sous réserve de respecter les critères d’éligibilité définis dans les fiches « opération standardisée d’économies d’énergie » BAR-EN-101 (pour les toitures inclinées) et BAR-EN-105 (pour les toitures-terrasses), émises par le ministère de la Transition écologique.
Comme pour MaPrimeRénov’, chacun peut bénéficier de cette aide, néanmoins son montant varie en fonction des revenus du foyer : 10 € ou 20 € par mètre carré d’isolant posé.
L’aide « Habiter Mieux Sérénité » de l’Anah
Les critères d’éligibilité au dispositif « Habiter Mieux Sérénité » de l’Anah sont plus restrictifs.
Sont concernés :
- les propriétaires-occupants ne dépassant pas un certain plafond de ressources ;
- les propriétaires-bailleurs, sous réserve qu’ils louent ensuite leur logement à un loyer plafonné, à des locataires aux revenus modestes.
L’octroi de l’aide n’est possible que si le bien rénové a plus de 15 ans et qu’aucun prêt à taux zéro n’a été accordé pour des travaux antérieurs, au cours des cinq dernières années.
Pour bénéficier de l’aide « Habiter Mieux Sérénité », il faut engager des travaux de rénovation énergétique globale (pouvant inclure l’isolation de la toiture), permettant un gain énergétique d’au moins 35 % après travaux.
Les montants octroyés varient selon les ressources du demandeur et s’il occupe ou loue son bien :
- ainsi, en fonction de leurs revenus, les propriétaires occupant leur logement peuvent se voir attribuer une aide correspondant à 35 % ou 50 % du coût total des travaux HT (plafonnée à 10 500 € ou 15 000 €), ainsi qu’une prime « Habiter Mieux » correspondant à 10 % du coût total des travaux HT (dans la limite de 2 000 € ou 3 000 €) ;
- les propriétaires-bailleurs bénéficient, quant à eux, d’une aide équivalente à 25 % du coût total des travaux (plafonnée à 187,50 € par mètre carré et 15 000 € par logement), ainsi qu’une prime « Habiter Mieux » d’un montant de 1 500 €.
L’éco-PTZ
L’éco-PTZ, ou éco-prêt à taux zéro, est un prêt sans intérêt permettant de financer tous travaux d’amélioration de la performance énergétique d’un bien immobilier de 2 ans ou plus.
Sont concernés par ce dispositif tous les propriétaires-occupants et propriétaires-bailleurs, quels que soient leurs revenus. En revanche, la maison ou l’appartement rénové doit impérativement être occupé à titre de résidence principale.
L’isolation thermique d’une toiture inclinée ou d’une toiture-terrasse ouvre droit à l’octroi d’un éco-prêt à taux zéro d’un montant de 15 000 € maximum, dans le cas d’une opération isolée (il peut s’élever jusqu’à 30 000 € dans le cas d’un bouquet de travaux).
D’autres crédits bancaires mis en place par le gouvernement existent comme le Prêt Avance Rénovation (PAR).
Les aides des collectivités locales
Il est possible que les différentes collectivités locales auxquelles vous êtes rattaché proposent des aides financières complémentaires aux aides nationales.
Renseignez-vous auprès de votre communauté de communes, du Conseil général et du Conseil régional, ou interrogez directement un conseiller local du réseau FAIRE.
Synthèse des aides financières
Voici un récapitulatif des dispositifs d’aides disponibles pour l’isolation de la toiture. La plupart sont cumulables entre eux :
Dispositif | Type | Montants de l’aide | Cumul possible | Remarques |
---|---|---|---|---|
MaPrimeRénov’ | Subvention | • 7 € à 25 €/m² (selon ressources) pour les toitures inclinées. • 15 € à 75 € (selon les ressources) pour les toitures-terrasses. | • Coup de pouce isolation (avec écrêtement). • Aides des collectivités locales (avec écrêtement). | Accessible à tous les ménages |
Coup de pouce isolation | Subvention | 10 € à 20 €/m² (selon ressources) + bonification éventuelle | • MaPrimeRénov’ (avec écrêtement). • Éco-prêt à taux zéro. • Aides des collectivités locales. | Accessible à tous les ménages |
Habiter Mieux Sérénité | Subvention | 35 % à 50 % du coût des travaux pour les propriétaires-occupants (+ prime Habiter Mieux) ; 25 % pour les propriétaires-bailleurs (+ prime Habiter Mieux) | • Éco-prêt à taux zéro. • Aides des collectivités locales. | Travaux de rénovation permettant un gain énergétique d’au moins 35 % |
Éco-prêt à taux zéro | Prêt | • 15 000 € (isolation de la toiture uniquement). • Jusqu’à 30 000 € (bouquet de travaux). | • MaPrimeRénov’. • Coup de pouce isolation. • Habiter Mieux Sérénité. | Accessible à tous les ménages |
Aides des collectivités locales | Subventions | Selon dispositif local | • MaPrimeRénov’ (avec écrêtement). • Coup de pouce isolation. • Habiter Mieux Sérénité. • Éco-prêt à taux zéro. |
Comment diminuer simplement et rapidement sa facture d’énergie ?
L’isolation de la toiture est l’une des actions les plus efficaces pour réduire ses consommations énergétiques. Engager de tels travaux représente un gros investissement, mais c’est également une opération rentable sur le long terme.
Il existe une autre solution, complémentaire à l’isolation de son logement, pour réduire sensiblement sa facture d’énergie : tout simplement, en payant son kilowattheure de gaz ou d’électricité moins cher !
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